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Le bonheur n'est-il jamais qu'une illusion ?

Dissertation : Le bonheur n'est-il jamais qu'une illusion ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2019  •  Dissertation  •  1 982 Mots (8 Pages)  •  711 Vues

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Le bonheur n’est-il jamais qu’une illusion ?

« Le bonheur n’est jamais choisi (…) en vue d'autre chose que lui-même », avec cette citation, Aristote nous montre que le bonheur est quelque chose d’indépendant qui s’auto suffit. C’est un état qu’on recherche pour lui-même et non autre chose. Au contraire, peu sont les individus qui veulent être glorieux pour la gloire en elle-même, mais pour être renommés ou encore pour être enviés de tous, etc. Tout au long de leur vie les hommes sont donc à la recherche du bonheur absolu, chacune de leurs actions dépendent de cette quête qui fait écho à chacun d’entre nous. On pourrait donc penser que si on persiste tellement à rechercher le bonheur, pourquoi ne serait-il pas réel ? L’expérience de pensée que nous propose Nozick avec sa machine du bonheur illustre parfaitement cette interrogation. Nozick propose ici que nous nous branchions à une machine au travers de laquelle il serait possible de vivre un état de bien-être physique mais aussi moral qui se caractérise par sa durabilité. C'est-à-dire une machine qui nous permettrait de vivre les expériences que nous désirons. Mais cette machine pose un dilemme fondamental, puisque ceux qui se brancheront auront l’illusion d’être heureux sans jamais savoir ce qu’est le vrai bonheur et ceux qui ne se brancheront pas courront derrière le bonheur, n’est-ce pas une illusion ? Dans un premier temps, nous verrons que le bonheur que nous acquérons grâce aux divertissements est une illusion. Puis, que pour être heureux il faut quand même continuer à désirer.

Tout d’abord, le bonheur c’est aussi la réalisation de tous les désirs, et l’a société d’aujourd’hui la bien compris. Les hommes pensent maintenant que nous ne pouvons trouver un sens à l’existence que dans les loisirs et dans la satisfaction immédiate de ce qu’ils désirent. De même la société de consommation dans laquelle nous vivons, ne pense qu’à s’enrichir et a posséder plus. Mais chercher le bonheur dans l’insatisfaction des désirs est une quête bien vaine, puisque l’insatisfaction reviendra toujours. C’est une illusion que de croire que nous sommes capables de mettre un terme à nos désirs.

Cette envie d’avoir toujours plus sans jamais être comblé est exposé par Platon dans Gorgias. Dans cet ouvrage, Platon utilise l’image des tonneaux percés des Danaïdes pour exposer le fait qu’on ne comble jamais ses désirs, ils sont sans fin. En effet, puisque le propre du désir est de renaître sans cesse, chercher à être heureux en accumulant les plaisirs reviendrait donc à remplir des tonneaux percés. Il faut alors faire la distinction entre ce qu’il nous faut vraiment et ce que l’on nous a imposé à l’esprit. Cette illusion de nécessité de tels ou tels bien nous est notamment transmise par la publicité qui formate inconsciemment nos esprits. Ne dit-on pas que la mode c’est ce qui se démode ? L’ouvrage 99 francs écrit par Frédéric Beigbeder montre avec précision comment la publicité participe à notre insatisfaction permanente. On peut prendre pour exemple le passage ci-contre, « Quand, à force d'économies, vous réussirez à vous payer la bagnole de vos rêves, celle que j'ai shootée dans ma dernière campagne, je l'aurai déjà̀ démodée. J'ai trois vogues d'avance, et m'arrange toujours pour que vous soyez frustré(...) Je vous drogue à la nouveauté́, et l'avantage avec la nouveauté́, c'est qu'elle ne reste jamais neuve. ». Ce passage nous permet aussi de comprendre que si l’homme désire, c’est qu’il n’est pas heureux et que s’il était heureux, il ne désirerait plus, plus loin dans le livre le personnage principal Octave Parango (publicitaire) nous le démontre une nouvelle fois : « Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas ». Il faut donc faire une hiérarchisation dans nos désirs, et dans cette démarche Epicure nous aider puisqu’il dit « qu’il faut se rendre compte que parmi nos désirs, les uns sont naturels, les autres vains, et que parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires et les autres naturels seulement ». En effet, nos désirs naturels et nécessaires sont représentés par nos besoins primaires, comme par exemple boire ou manger. Deuxièmement, nos désirs naturels mais pas nécessaires peuvent être entre autres de manger un paquet de biscuits plutôt qu’un fruit qui est plus sain. Troisièmement, nos besoins ni naturels ni nécessaires peuvent être notamment l’achat d’une montre de marque.

Tant qu’on vivra dans tous ce paraître, on vivra alors dans une illusion. On passe plus de temps à fantasmer sa vie (le bonheur qu’on gagnera en faisant tels ou tels choses) plutôt qu’à la vivre. Nous commencerons donc seulement à exister quand nous renoncerons à l’idée d’incarner des hommes qui accumulent des biens et des richesses. Puisque se divertir c’est ne plus penser à ce qui nous angoisse, c’est s’oublier soi-même. Cependant s’oublier c’est se confronter à ce que nous craignons le plus : la solitude parce qu’elle nous permet de nous retrouver avec nous-mêmes et c’est dans ce vide que nous connaitrons le bonheur.

Toutefois, une vie avec des désirs et une vie où on avance. Puisqu’on aura toujours un but, alors que lorsqu’on se retrouve seul avec sa solitude ou son quotidien c’est-à-dire l’ennui, on peut se perdre dans ses réflexions. Voilà pourquoi je pense aussi que pour être heureux il faut avoir des désirs.

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