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Le Bonheur Est Il Un Devoir

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Par   •  7 Avril 2013  •  1 521 Mots (7 Pages)  •  1 312 Vues

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Le bonheur est-il un devoir

“Le bonheur est-il un devoir ?” Question étrange, inquiétante même ! Bonheur et devoir : deux notions qui ne devraient pas se rencontrer. Le devoir est lourdingue, c’est la corvée, le commandement moral qui humilie notre ego, auquel on obéit bon gré mal gré. Aucun rapport avec le bonheur, bien souverain, toujours bienvenu ! Qui nous commanderait d’être heureux, quand rien, absolument rien, n’est plus souhaitable que le bonheur ? Autant nous ordonner de respirer !?

Interrogeons les moralistes qui pullulent dans l’histoire de la philosophie. La plupart sont austères : Socrate, Jésus, Gandhi... des héros sacrifiés dans l'accomplissement de leur devoir. Les hommes vertueux présentés comme modèles sont admirables mais trop pétris de devoirs pour que des individualistes comme nous les envient. Ils n'agissent pas pour leur propre bien-être, mais au nom du Bien avec un grand B, qui est différent. Le devoir fait la tronche, et nous lui tirons la langue : ce méchant maître réclame le sacrifice de soi sur l’autel de sacro-saintes valeurs, il méprise les aspirations singulières... et nous rions de lui quand il prétend qu'il nous demande ces sacrifices pour notre bien !

Étymologiquement, le mot bonheur ne vient pas de la bonne heure, ce qui ne voudrait rien dire, mais du bon augure, qui laisse espérer. La promesse du bonheur, c’est donc déjà un bonheur !

Le bienheureux est serein, il ne veut de mal à personne. L’homme malheureux, par contre, a de très bonnes raisons d’avoir la haine. Il sera moins enclin à avoir de la bonne volonté ! Ce simple constat peut suffire pour considérer que le bonheur est non seulement souhaitable, mais nécessaire à la paix sociale : rien de tel que le bonheur pour avoir de bonnes dispositions ! Ce devoir était déjà inscrit dans le préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 : l’objectif affiché estle bonheur de tous. Il FAUT assurer un environnement dans lequel le bonheur soit possible. Comme l’État c’est nous -ou plutôt : si l’État c’est nous, nous avons bien le devoir d’au moins nous préserver du malheur. Les hommes doivent être heureux, parce qu’à mesure qu’ils le sont il leur est plus facile de bien agir. Il FAUT donc créer un environnement où la tolérance ne soit pas un vain mot, refuser la violence, la misère, tous les obstacles au bonheur, pour qu’enfin chacun jouisse de “petits riens”, de ces minuscules caresses de la vie qui la rendent savoureuse. Un bon citoyen est un bon jouisseur. Le droit de jouir est inscrit dans notre Constitution : le rendre possible est un devoir pour tout citoyen.

Soit. Mais comment fait-on le bonheur ? Cherchons des trucs, des recettes, en espérant qu'il existe un mode d’emploi.

Les conseils contradictoires sont légion. Certains recommandent la jouissance modeste, arguant qu’il est plus aisé de remplir un dé à coudre qu’une piscine. D’autres vantent les avantages du “lacher-prise”, de la légèreté, voire de l’inconscience. Commençons par ces fous du bonheur.

Les hommes lucides n’auraient rien compris à la règle des banquets rappelée par Erasme dans son Éloge de la folie : “bois ou va-t-en !” Heureux les simples d’esprit : ils évitent les affres du doute, l’insomnie, l’angoisse... La conscience est trop lourde à porter. Le devoir de l’homme moderne n’est-il pas d’être insouciant, léger, en abandonnant sa conscience même ?!

Le citoyen vaincu par ces arguments se fait âne, ou mouton, pour se laisser conduire -il y aura toujours un berger, prétendant diriger les hommes dans leur propre intérêt, comme on conduira un troupeau au pré... les despotes font ça très bien, et la servitude volontaire satisfait de paisibles esclaves.

Ceux qui choisissent la conscience ont une attitude héroïque, presque masochiste. Certains vont d’ailleurs jusqu’à réclamer un grand nettoyage de l’âme, au kärcher : pas le droit d’être heureux si l’on n’est pas propre sur soi. Qui dit conscience dit aussitot mauvaise conscience. J’ai la chance d’avoir un logis, un travail, un statut, de l’affection, dans une paix sociale qui me garantit la sécurité… Oui, mais j’ai mal, j’ai mal pour ceux qui ont faim, qui sont torturés, j’ai mal à mon Afrique, à mon Irak… Je ne me sens pas en droit d’être heureux tant que des hommes gémissent ! La lucidité est de mise, voire la circonspection, et la mauvaise conscience.

"Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle

-Elle brûle tout le temps"

Brassens

Morale rime trop souvent avec mauvaise conscience, conscience du mal : faute d'empêcher

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