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Hobbes, Léviathan

Commentaire de texte : Hobbes, Léviathan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 521 Mots (7 Pages)  •  3 536 Vues

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                                            Explication de texte [pic 1]

                                        Hobbes, Léviathan

        En quoi les désirs de l'homme sont-ils une preuve de son existence future ? C'est la problématique à laquelle Hobbes tente de répondre dans le Léviathan. Pour lui, sans désir, l'homme n'est rien et quel qu'homme qu'il soit, il ne désire uniquement pour une félicité durable. Si aucun ne lui parvient ou n'est réalisable, sa condition humaine n'est plus.

Pour étayer sa thèse, Hobbes propose un plan en trois parties. Dans la première, il nous explique que la la continuité des désirs de l'homme lui permet d'avancer, de continuer son chemin. La seconde tend à nous montrer que les routes que prennent les désirs sont différents mais qu'au final, leur but est le même. Enfin, la dernière partie nous ouvre les yeux quant à nos désirs : ils sont toujours plus fort, et l'on souhaite toujours plus irrémédiablement jusqu'à notre dernier soupir. Les hommes évitent dans de nombreux cas d'avoir des désirs or l'absence de désir se caractérise par la fin de notre chemin de vie, on ne peut avancer par la suite et se projeter dans le futur.

        On pourra s'interroger sur la valeur et sur les conséquences d'une telle thèse. Peut-on affirmer aussi radicalement que les hommes doivent nécessairement désirer ? Ne risquons nous pas de créer de la souffrance en ayant des désirs inassouvis et vain, et ainsi nous détruire de l'intérieur ?

        Dans la première partie, Hobbes argumente le fait qu'un désir en appelle un autre et c'est ainsi que nous avançons. Car pour lui, « celui dont les désirs ont atteint leur terme ne peut pas davantage vivre que celui qui les sensations et les imaginations se sont arrêtées. » (l.1-2). Si un homme n'a plus de sensation et d'imagination, cela veut seulement dire qu'il est mort, qu'il ne pense plus, que sa vie, non au sens de l'être mais au sens de l'âme, est finie. L'auteur ici fait un parallèle entre une personne qui n'a plus de désirs et une qui serait donc morte. Comment avancer dès lors que nous sommes morts ? Impossible. Mais tandis que Hobbes voit en cela un repos éternel, des siècles plus tard, Schopenhauer décrit plutôt cette absence de désir comme la voie de la sagesse, de la paix. Selon l'auteur, « la félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre » (l.2-3). La félicité étant l’état permanent, du moins pour quelque temps, d’une âme contente, état bien rare. Elle ne réside que dans la continuité de nos désirs, il faut désirer une chose puis une autre afin de perpétuer cet état. Rousseau possède en ce sens cette même idée qui nous dit que le désir fait le bonheur de l'existence. Cependant on pourrait objecter à Hobbes qu'en pensant de cette manière, cela pourrait entraîner des désirs superficiels et a fortiori inassouvis. Mais « la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second » (l.3-4)  induit l'idée qu'un désir une fois atteint en appel automatiquement un autre et ainsi de suite (l'idée de la ''marche'' (l.3)). L'homme tend constamment à avoir de nouveaux désirs et si un jour plus aucun ne résonne en lui, il ''trébuche'', et comme dit précédemment, il se meurt. C'est ainsi qu'il nous dit que « la cause en est que l'objet du désir de l'homme n'est pas de jouir une seule fois, et pendant un instant mais de rendre à jamais sûre la route de son désir futur »(l.4-6). L'être humain ne peut se contenter d'un seul désir, sinon il n'aurait jamais de futur, son existence prendrait fin, il renierait d'une certaine façon sa condition humaine. Cette évocation du futur, cette projection dans le temps fait également écho à cette marche, à la vie. Si son chemin est caractérisé par les désirs, alors sa vie se poursuit dans le temps.

        Cependant, si nos désirs nous permettent d'avancer, ils ne prennent pas tous le même chemin pour y arriver.

Hobbes veut montrer que nos choix et nos penchants ne sont pas anodin : « Aussi les actions volontaires et les inclinations de tous les hommes ne tendent-elles pas seulement à leur procurer, mais aussi à leur assurer une vie satisfaite. » (l.6-7). Nos actions conscientes, c'est à dire nos désirs volontaires et nos actions inconscientes, tel un mouvement naturel qui porterait une personne vers une autre par la sympathie, l'amitié et l'amour, ne tendent qu'à nous apporter la félicité. Une félicité éternelle. Cela serait le but ultime de la vie humaine. L'auteur nous affirme que nos actions « diffèrent seulement dans la route qu'elles prennent: ce qui vient, pour une part, de la diversité des passions chez les divers individus » (l.7-9). Une partie de nos désirs proviennent des passions, inconscient, tel un amour considéré comme une inclination irrésistible et violente, un mouvement naturel très fort et enivrant. Seulement les passions de chacun ne sont pas les mêmes, chacun à ses propres envies, c'est en cela que pour tendre vers la félicité, elles arpentent des chemins variés. « Et, pour une autre part, de la différence touchant la connaissance ou l'opinion qu'à chacun des causes qui produisent l'effet désiré. » (l.9-10). L'autre partie de nos désirs est unique à notre raison, elle est consciente. En tentant d'obtenir un désir, on cherche à se procurer une finalité. Si nos actions dépendent de notre état à les contrôler, les chemins qu'elles prendront ne seront pas les mêmes. Il ne faut pas oublier que Hobbes tente de résoudre son problème, ainsi, les désirs naissent de façon contrôlable et incontrôlable mais toujours dans l'optique de de satisfaire son hôte et par conséquent, de le faire avancer.

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