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Faut-il vivre au présent pour être heureux ?

Dissertation : Faut-il vivre au présent pour être heureux ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 438 Mots (10 Pages)  •  1 856 Vues

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Dissertation Philosophie

Pour être heureux faut il vivre au présent ?

A priori, il est logique de penser qu’il faut vivre au présent pour être heureux. En effet, il parait naturel de vouloir vivre le moment présent et non de rester tourné vers le passé ou de vivre dans des projections futures. Le bonheur, tant recherché, se définit comme l’état complet et global de satisfaction qui se caractérise par sa durabilité et sa stabilité dans le temps. Ressentir un bref contentement, un moment de joie, un plaisir éphémère ne signifie pas avoir atteint le bonheur. Le concept de temps n’est pas simple à définir. Il est un milieu indéfini caractérisé par sa continuité, une sorte de flux ininterrompu qui peut être découpé en moments isolés et mesurables. Tout le monde fait l’expérience du temps, ne serait-ce qu’en voyant ses proches ou soi-même vieillir ou en observant une plante grandir. Tout le monde peut aussi mesurer le temps, avec un chronomètre, en regardant une montre… Le présent est une des trois parties du temps avec le passé et le futur. Le bonheur peut s’acquérir dans le présent car le présent est sûr, le futur est incertain et le passé n’est plus. Pourtant, ce bonheur, quête de l’Homme, est une finalité que chacun cherche à atteindre et, à force de le chercher, nous ne le considérons jamais dans le présent à sa juste valeur, présent qui est vu comme un moyen et non une fin pour accéder à cet état de plénitude. Il existe donc un paradoxe, les hommes vivent dans le présent car le passé est derrière et le futur à venir, mais le présent est une dimension tellement instantanée qu’il semble impossible d’y trouver un état de stabilité, état qui définit le bonheur. Comment l’Homme peut-il trouver le bonheur, état stable et durable, dans quelque chose d’éphémère comme le présent ? Le bonheur ne se trouve-t-il pas dans le passé qui est sûr et établi ou dans le futur dont nous ne pouvons prédire le déroulement ? Nous verrons premièrement que le bonheur est inaccessible à l’homme quand il ne vit pas dans le présent, puis que l’homme est incapable de s’en tenir au présent et donc à la seule dimension du temps qui lui appartienne, pour finir nous redéfinirons la notion de temps pour l’étudier non plus comme une succession de moments mais comme une continuité.

Le bonheur est inaccessible à l’homme quand il ne vit pas dans le présent.

L’homme doit s’installer dans l’instant pour accéder au bonheur. Rien ne sert de ressasser son passé ou d’anticiper son futur, mieux vaut vivre l’instant présent, ainsi l’homme ne connaitrait pas la nostalgie ou l’angoisse du lendemain, tant de sentiments contraires au bonheur. Nietzsche, dans Considérations inactuelles, Deuxième partie : De l’utilité et des inconvénients de l’histoire pour la vie présente l’exemple de l’animal. Il compare la relation de l’animal, et celle de l’homme, au temps. L’animal « ne sait ce qu’est hier ni aujourd’hui », il ne vit que dans l’instant et ainsi, il est heureux. Il ne connait ni le dégoût ni la mélancolie, il ne ressent que le plaisir et le déplaisir. L’homme, qui observe cette manière de vivre du « haut de son humanité » envie l’animal, il l’envie de connaitre un bonheur simple, sans souffrance. Mais l’homme ne désire et n’aspire pas non plus à être animal car sur certains points, il le méprise. La quête du bonheur est donc compromise par la supériorité et la conscience de l’âme humaine qui l’entrave à rejoindre les jours paisibles de l’animal.

Pour accéder au bonheur, l’homme doit se défaire de son passé. On définit le passé comme un temps situé dans une époque révolue. Pour avancer, l’homme ne doit pas regarder derrière lui car cela peut l’amener à regretter certains faits ou avoir des remords, par exemple. L’homme est hanté par le passé, par ses actions, ses décisions. Nietzsche, dans Considérations inactuelles, Deuxième partie : De l’utilité et des inconvénients de l’histoire pour la vie, exprime cette idée. En effet, pour lui, le passé est une chaine qui s’accroche à l’homme et le handicap dans sa poursuite du bonheur. L’être humain est « prisonnier du passé », et chaque instant vécu revient aussitôt le hanter tel un fantôme. Il semble ainsi impossible à celui qui ne vit pas dans l’instant présent, à celui qui n’oublie pas son passé, de trouver le bonheur et de rendre les autres heureux.

L’homme ne possède que le présent, il est donc le seul temps à pouvoir nous offrir le bonheur. Nous pourrions en venir à la déduction que puisque le bonheur se caractérise par une stabilité et une durabilité, il faudrait un long temps pour l’atteindre, peut-être même l’immortalité, qui de par sa définition, enlèverait aussi à l’homme une de ses plus grandes peur, la mort. Mais Marc-Aurèle dans Pensées, n’est pas d’accord avec cela. Pour lui, l’homme doit chercher son bonheur dans le présent car c’est le seul temps qui lui appartienne et que ce temps lui suffit. Il explique son idée par un raisonnement qui veut que, dans un premier temps, on ne perde que ce que l’on possède, donc on ne peut perdre le passé qui n’est plus et le futur car il n’est pas encore, on ne perd donc que l’instant présent. Il ne sert alors à rien de craindre la mort car elle est un instant présent comme les autres. Dans un second temps, Marc-Aurèle explique que tous les instants sont les mêmes « toutes les choses sont éternellement semblables et recommençantes ». L’immortalité n’a donc aucun intérêt dans la quête du bonheur car le vie est une succession d’instants disjoints équivalents dont seul le présent existe réellement. Vivre indéfiniment n’apporte donc rien, car vivre longtemps n’est pas synonyme de vivre heureux. Le présent est donc le seul temps nécessaire au bonheur car c’est le seul temps que nous possédons et que nous expérimentons.

Pour trouver le bonheur, l’homme doit donc vivre dans l’instant présent, seul temps qui le fera avancer, il doit se défaire de son passé et de sa prédisposition à anticiper le futur. Mais l’homme est doté de conscience et de mémoire, sa nature fait de lui un être incapable de ne pas regarder derrière et devant lui, un être incapable de s’investir dans son présent.

L’homme utilise le présent et le passé comme des moyens pour atteindre l’avenir, qui est sa fin, l’existence humaine est donc inévitablement malheureuse.

Nous ne nous en tenons jamais au temps présent. L’homme

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