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Pour vivre heureux, faut-il vivre au présent ?

Dissertation : Pour vivre heureux, faut-il vivre au présent ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2023  •  Dissertation  •  1 618 Mots (7 Pages)  •  193 Vues

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Correction :

Pour vivre heureux, faut-il vivre au présent ?

Le bonheur est ce que tout individu le recherche. Mais en se le représentant comme une fin, comme un état futur, on ne voit pas qu’il est peut-être déjà là, à notre portée. Dès lors, pour vivre heureux, faut-il vivre au présent ?

La question peut sembler paradoxale à première vue, puisque de toute évidence on ne peut vivre qu’au présent : le présent est le temps de l’action, c’est la dimension actuelle du temps, tandis que le passé n’est plus et l’avenir n’est pas encore. « Vivre au présent » semble alors avoir une signification particulière : c’est un certain mode de vie, une façon de se représenter le réel. On peut ici penser à la locution carpe diem qui nous incite à savourer l’instant présent, puisqu’on ne peut pas savoir de quoi est fait demain. Vivre au présent, profiter du moment serait alors la clé pour être heureux, car on chasserait toute pensée négative : on ne serait plus angoissé vis-à-vis de l’avenir et on ne ressasserait pas le passé. Le bonheur, état de contentement durable, serait facilement accessible puisqu’on accepterait ce qui arrive avec sagesse et sérénité.

Mais le présent est-il réellement le lieu de l’épanouissement de l’individu ? N’est-ce pas plutôt le temps le plus imparfait, impropre à nous combler ? On peut en effet prendre plaisir à se remémorer le passé ou à se projeter dans l’avenir. Si le bonheur est l’absence de souffrance, ne faut-il pas alors se réfugier dans ces deux dimensions-là, pour ne vivre que ce que nous désirons réellement ? Mais est-ce encore vivre que de fuir la réalité ? Plutôt que de s’échapper du présent, il faudrait peut-être vivre au présent mais sans exclure le passé et le futur.

Nous verrons tout d’abord que vivre au jour le jour semble être la clé du bonheur. Cette insouciance soulève cependant des difficultés : elle peut en réalité être source de malheur et nous verrons que le bonheur s’éprouve difficilement sur le moment. Passé et futur doivent donc être pris en compte dans notre recherche du bonheur.

I – L’insouciance comme clé du bonheur (vivre uniquement l’instant présent)

a) Passé, futur et présent

Le passé et le futur peuvent constituer des poids, des obstacles dans notre quête du bonheur. Le passé n’est plus mais il nous reste des traces de celui-ci : soit il a été douloureux et dans ce cas, ressasser celui-ci nous cause de la souffrance. Soit il a été heureux et dans ce cas, se le remémorer peut engendrer également de la souffrance car il n’est plus et on regrette sa disparition. Le futur quant à lui est indéterminé, incertain, tant dans son contenu que dans son existence même : serons-nous toujours vivant demain ? Cela suscite alors de l’angoisse chez l’être humain qui ne peut jamais vraiment tout prévoir et ne maîtrise pas le cours des événements. Ainsi, on peut être nostalgique ou éprouver des remords, des regrets vis-à-vis du passé et on peut éprouver de l’anxiété vis-à-vis du futur ; dans tous les cas, ces deux dimensions temporelles se soustraient à notre contrôle et sont sources de douleur, de mal-être. Pour être heureux, il faudrait donc vivre au présent, c’est-à-dire se focaliser sur le présent uniquement et ne plus se rapporter à ce qui n’est plus ni à ce qui n’est pas encore. Le présent est d’ailleurs le temps de l’action et de la prise de décision : c’est donc au présent seulement que je peux avoir une certaine maîtrise de mon existence. Il faut ainsi se focaliser sur l’instant présent pour construire son propre bonheur et ne plus se soucier de son passé et de l’avenir.

b) Vivre au jour le jour

L’idée de se concentrer sur le présent car le reste ne dépend pas de nous se retrouve dans l’expression carpe diem, à savoir « cueille le jour ». On ne sait pas de quoi demain sera fait, le passé ne nous appartient plus ; il faut donc ne pas se disperser et porter notre attention sur l’instant. Cela peut conduire à un certain hédonisme et à l’idée qu’il faut profiter des plaisirs de la vie tant que cela est encore en notre pouvoir. Calliclès, dans le dialogue de Platon, le Gorgias, revendique un hédonisme effréné et une insouciance sans limite : il s’agit pour lui d’assouvir tous ses désirs autant que possible sans s’imposer de restriction. C’est ainsi qu’il définit le bonheur : une jouissance continue, une accumulation de plaisirs de toutes sortes. Pour vivre heureux, il faut satisfaire ses désirs et ne pas se soucier des conséquences de nos actes. Il faut en ce sens vivre au jour le jour et profiter de l’instant présent. La métaphore des tonneaux que produit Socrate est reprise par Calliclès pour montrer que la vie intempérante, faite de plaisirs et d’excès, est celle qui rend vraiment heureux : ce qui fait le sel de l’existence, c’est de continuer de verser dans notre tonneau quitte à le faire déborder. Vivre heureux, c’est vivre dans le présent pur sans se soucier du reste, car on ne vit qu’une fois. Mais ne devient-on pas alors esclave de ses désirs et ainsi dépossédé de soi ? A force de toujours en vouloir plus, ne finit-on pas par ne plus être satisfait de rien ?

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