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Dépend-il de nous d'être heureux ?

Dissertation : Dépend-il de nous d'être heureux ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  8 Octobre 2017  •  Dissertation  •  2 704 Mots (11 Pages)  •  8 315 Vues

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Dissertation de philosophie

« Dépend-il de nous d’être heureux ? »

Introduction :

Le sujet proposé pour cette dissertation est la problématique suivante « dépend-il de nous d’être heureux ? ». Le fait de dépendre signifie avoir un lien avec quelqu’un ou quelque chose, être subordonné ou assujetti à ce quelque chose, en être nécessiteux. L’expression « être heureux » signifie quant à elle jouir du bonheur ou encore être durablement content de son « sort » et de son existence. Nous pourrions donc définir le bonheur comme un état de contentement et de satisfaction global et durable à l’égard de la vie. A propos de ce sujet la question que nous sommes en droit de nous poser est la suivante : avons-nous une quelconque emprise, maitrise sur notre bonheur et sur le fait d’être heureux ou bien le bonheur dépend-il seulement d’un concours de circonstances, d’une succession de hasards qui déterminent si un individu est heureux ou ne l’est pas ? Face à cette interrogation que chacun a probablement eu l’occasion de se poser dans sa vie il est courant de penser, à première vue, que le bonheur est quelque chose d’inaccessible ou bien qui ne dépend pas de nous et de nos choix mais qui dépend en réalité de tout un tas de choses aléatoires sur lesquelles nous n’avons aucune influence. Cependant ne peut-on pas penser, au contraire, que le fait de jouir du bonheur est véritablement lié aux choix que nous sommes amenés à faire au cours de notre vie et au regard que nous portons sur celle-ci. Dès lors nous pouvons penser qu’à l’origine le bonheur est en effet quelque chose qui est hors de notre portée et que nous ne pouvons par conséquent pas contrôler, en revanche ne peut-on pas adopter une manière de vivre et une vision des choses pouvant nous conduire au bonheur si celui-ci ne nous parvient pas ? Pour tenter d’apporter une réponse à cette problématique je rédigerais un plan en trois parties, chacune d’entre elles reprenant dans l’ordre une des idées énoncées ci-dessus. Ma première partie portera donc sur le fait qu’il ne dépend pas de nous d’être heureux, dans la seconde je développerais l’antithèse de cette idée, à savoir que le bonheur est une chose que nous sommes capables de contrôler et dans un dernier temps je réfléchirais au fait qu’à l’origine le bonheur ne dépend pas de nous mais que c’est à nous de nous l’approprier.

Première partie :

Dans un premier temps, la réponse que nous pouvons envisager à la problématique « dépend-il de nous d’être heureux » est non le bonheur ne dépend pas de nous, il est inaccessible ou dépend de la chance et d’éléments extérieurs qui sont hors de notre portée.

Le bonheur est en effet, selon plusieurs personnes, lié au hasard et à la chance de chaque individu. L’étymologie du mot bonheur, en latin « bonum augurium », signifie en effet bonne fortune. Cela semble donc nous indiquer que la racine du mot bonheur considère que le fait d’être heureux repose sur la chance. Par conséquent nous pouvons penser que le bonheur est une chose aléatoire qui peut être accordé à n’importe qui, cela voudrait dire que la personne la plus immorale qui soit pourrait être plus heureuse que quelqu’un de bon et de bienveillant ce qui quand on y réfléchit est une situation pouvant se rencontrer dans la vie de tous les jours. Le fait est que parfois la malchance s’abat injustement sur une personne au hasard et lorsque cela se produit il peut être compliqué alors de jouir du bonheur.

Selon SCHOPENHAUER le bonheur est quelque chose d’inaccessible puisqu’il réside dans le plaisir qui est lui-même apporté par la satisfaction de désirs. Jusqu’ici tout va bien. Cependant selon lui l’homme est un éternel insatisfait et ne peut jamais s’arrêter de se créer de nouveaux désirs tous plus compliqués à satisfaire les uns que les autres. Il dit par exemple « pour un désir satisfait dix au moins sont contrariés ». On peut donc comprendre que si l’homme savait se mesurer et n’avoir que peu de désirs il pourrait atteindre le bonheur en satisfaisant un désir à la fois et en profitant du plaisir que cela lui apporte. Malheureusement la plupart du temps nous en voulons toujours plus ce qui nous amène petit à petit à nous frustrer nous-même en désirant trop de choses, parfois même certaines choses que nous ne pouvons pas obtenir. Cette éternelle quête de l’avoir rend alors le bonheur insatiable. L’image représentant le mieux selon moi cette idée est celle des tonneaux des Danaïdes. En effet un personnage de la mythologie grecque est condamné à remplir des jarres percées ce qui revient à combler quelque chose qui s’épuise continuellement. Cela représente bien la recherche du bonheur de l’homme puisqu’il passe sa vie à tenter de combler des désirs afin d’atteindre le bonheur mais cette quête est vaine puisque le désir est quelque chose qui sera éternellement renouvelé et donc le plaisir ne sera que de courte durée avant l’arrivée d’autres désirs.

Pour démontrer le fait que le bonheur est inaccessible nous pouvons aussi nous pencher sur la vision des choses de Kant qui pensait, quant à lui, que l’homme ne pouvait pas atteindre le bonheur faute d’expérience. En effet il pensait que pour être heureux il fallait savoir ce qui nous apporterait du bonheur or on ne peut savoir à l’avance si une chose va nous plaire ou non, si elle va nous apporter du plaisir. Il faudrait, pour le savoir, avoir réalisé toutes les expériences possibles afin de ne faire, par la suite, que celles nous ayant apporté le bonheur. Cependant il dit également que l’homme en tant qu’être fini et limité ne peut pas, dans une vie, réaliser toutes les expériences existantes, la condition humaine ne le permettant pas. Cette incapacité à définir ce qui nous rendrait heureux serait donc la cause de notre échec quant à l’ «obtention » du bonheur.

On peut également affirmer que le fait d’être heureux ne dépend pas de nous puisque notre bonheur est influencé par des tas de choses extérieures, étant, comme dirait Epictète, « hors de notre portée ». Effectivement nous sommes en droit de nous dire que les hommes ne choisissent pas d’être malheureux. Il semblerait absurde que quelqu’un ne veuille accéder au bonheur et qu’il se complaise dans la tristesse. A partir de là nous pouvons en déduire que si une personne ne peut accéder au bonheur cela résulte du fait qu’elle ait connu plusieurs expériences malheureuses l’ayant conduit à cette situation. Pascal disait « tous les hommes recherchent d’être heureux » cependant tout le monde ne l’est pas. Il est alors facile de conclure que le bonheur ne dépend pas nous puisque dans ce cas chacun ayant décidé d’être heureux, apriori tout le monde, le serait. Généralement l’homme est malheureux puisqu’il se concentre sur ce qu’il ne peut pas contrôler, prenons pour exemple la mort. C’est probablement l’une des choses qui cause le plus de tristesse à l’homme et ce parce qu’il ne peut pas la contrôler, il ne peut pas l’éviter ou changer la réalité, aussi brutale soit elle. Epictète ne pensait pas du bonheur qu’il était inaccessible, il disait cependant que si l’on se concentrait sur ce qui était hors de notre portée nous serions inévitablement malheureux puisque nous ne parviendrions jamais à contrôler notre propre vie et donc notre propre bonheur. Nous pouvons donc penser que le problème principal de l’homme est de se focaliser sur ce qu’il ne peut maitriser.  

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