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Peut-on dire que rien est vrai ?

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Par   •  13 Janvier 2019  •  Dissertation  •  1 483 Mots (6 Pages)  •  567 Vues

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        Peut-on dire que rien n’est vrai ? L’interrogation « peut-on » suppose que l’on ne puisse pas. Devons-nous nous positionner par rapport à une opinion subjective en cherchant à répondre de manière véridique ? Qu’est ce que cela impliquerait si nous répondions positivement ? En pratique, nous pourrions tout-à-fait dire que rien n’est vrai, mais pourrions nous l’affirmer ? Il semble complexe d’affirmer une telle chose, quels problèmes cela soulèverait-il ? Pour y répondre nous devons nous intéresser à ce qu’est la vérité, ses implications, ses limites, qui nous permettront de chercher et de comprendre pourquoi nous n’avons peut-être pas le droit de dire n’importe quoi à son sujet. Si nous répondons positivement à la problématique « peut-on dire que rien n’est vrai ? » alors notre affirmation serait fausse, la réponse est donc forcément négative puisque sinon nous tombons dans la boucle du paradoxe. Nous ne cherchons donc pas ici à répondre positivement ou négativement, mais plutôt à dire pourquoi il n’est pas possible de répondre positivement. Pourquoi ne pouvons nous pas affirmer que rien n’est vrai ? Dans un premier temps nous réfléchirons sur la relativité de la vérité selon les perceptions et opinions. Dans une deuxième partie nous parlerons de la liberté d’expression et de ses limites. En dernier lieu nous exposerons les conséquences d’une telle affirmation.

        La vérité est-elle personnelle, ou collective ? Est-elle singulière ou universelle ? En admettant que la vérité puisse être personnelle, une opinion ne serait plus une opinion mais une vérité et en admettant que tout soit vrai cela pose un problème car si nous prenons par exemple la réponse à la problématique qu’aurait un individu qui affirmerait que la réponse est positive et qu’un autre affirmerait qu’elle est négative alors, en admettant que la vérité soit universelle, nous nous trouvons dans un paradoxe qui rendrait la coexistence de chacune de ces deux vérités impossible. Prenons alors le cas d’une vérité singulière, propre à chacun. Dans ce cas le savoir de l’un deviendrait mensonge pour l’autre et les liens sociaux seraient impossibles. De plus il existe des vérités irréfutables, passant au dessus des opinions de chacun comme l’affirmation « cinq plus cinq font dix ». Admettons alors que la vérité soit collective et universelle, la diversité n’existerait plus. Ou alors il faudrait complexifier la vérité et la modifier, cette dernière ne deviendrait donc plus une vérité : prenons par exemple l’affirmation qu’un cheval a quatre pattes, il existe des chevaux n’ayant que trois pattes, ne seraient-ils donc pas des chevaux pour autant ? La réponse est évidente, donc le fait qu’un cheval a quatre pattes n’est pas toujours vrai. Nous pouvons donc poser l’hypothèse, comme Russell, qu’il existe des vérités évolutives comme celles des sciences. Ce dernier soutient le fait que la vérité scientifique, contrairement à l’opinion commune, n’est pas absolue et ne devrait pas l’être car bon nombre de principes considérés auparavant comme des théories valides se trouvèrent réfutées par les scientifiques d’aujourd’hui. Les vérités scientifiques ne sont donc pas absolues, la précision de ces dernières influe sur leur véracité dans des cas différents. Cela ne signifie pas qu’elles sont relatives mais que leur validité se mesure à leurs réussites dans des applications techniques. Cette réflexion permet donc de dire que nous ne pouvons pas définir la vérité aussi simplement et que ce concept est beaucoup plus complexe qu’une affirmation simple à une question simple.

        La liberté d’expression fait que nous avons le droit de dire que rien n’est vrai. Mais comme nous l’avons vu plus tôt ce serait un mensonge. Et selon Nietzsche, il serait préférable que tout ne soit pas vrai puisqu’il défend l’idée que nous avons plus besoin du mensonge que de la vérité et que cette dernière est une exigence de la société. Il donne l’exemple de nos rêves qui ne sont ni réalité ni vérité mais dans lesquels nous acceptons cette dimension. De plus l’art lui même fuit la vérité et utilise l’imagination pour créer de nouveau, modifier, réviser les principes fondamentaux. Le genre de la science fiction ou encore des tableaux abstraits comme ceux de Picasso illustrent bien ce phénomène puisque leurs caractéristiques les rendants interessant se basent sur l’irréel. Le genre humain se ment dans les domaines de l’illusion et de la distraction, il en est conscient et cherche à fuir une réalité pesante de la vie de tout les jours, de l’habitude du réel. Le mensonge fait partie intégrante de l’éducation et de la vie d’un individu, mais cela a des limites car comme le dit Nietzsche lui même, il existe un devoir de vérité sans lequel la vie en société ne serait pas possible.  Effectivement, si l’on mentait à longueur de temps il n’y aurait plus de confiance entre individus et le doute s’installerai. Puisque nous mentons pourquoi l’autre ne mentirai pas ? Une méfiance constante se ferait ressentir et nous douterions de toute chose. Un douteur vie dans le mensonge puisqu’il doute de tout et que tout a une possibilité d’être faux, donc il peut considérer que tout est faux. Ce principe relève du pyrrhonisme. Descartes l’a utilisé en pensant que s’il trouvait quelque chose qui résistait au doute il pourrait forger les sciences sur une vérité absolue. Il émet donc la conjecture suivante : il existe un malin génie dont le but serait de le tromper en permanence. Chaque pensé qu’aurait donc Descartes serait une tromperie du malin génie mais ce qui résiste au malin génie, selon lui, est le fait même de penser. Donc surement que je me trompe quand je pense mais « sum res cogitans ». Descartes partira de ce principe en formulant « cogito ergo sum » une citation bien connue aujourd’hui. La première vérité de l’homme est donc son existence en tant qu’être pensant et conscient. Le problème de cette démarche c’est qu’elle ne prend pas en compte l’évidence qui est une limite du doute. Les membres communs d’une société ne peuvent se mentir à longueur de temps, sinon aucune confiance ne règne et un manque de vérité se fera ressentir. Un équilibre entre mensonge est vérité est donc nécéssaire sinon le doute s’installe dans toute chose. À partir de là nous ne pouvons plus dire que rien est vrai même avec la liberté d’expression car sinon l’autre qui nous écoute ou nous entend saura que nous doutons de toute chose et donc il se mettra à douter aussi et l’on se méfiera de l’un est de l’autre et, à plus grande échelle, la société serait remise en question en permanence, c’est là que se trouve la limite de cette liberté d’expression.

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