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Les 5 sens

Fiche : Les 5 sens. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2023  •  Fiche  •  1 053 Mots (5 Pages)  •  248 Vues

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Au départ, les êtres humains ne font pas de distinction entre les modalités sensorielles, entre la vue, le toucher, le goût, l'odorat, l'ouïe. Ils ont donc une perception globale de la totalité des choses. Cette « façon d’appréhender sa place et son environnement », qui est aussi le mode de perception intégrative propre à l'hypnose, permet l'expérience du Tout, par opposition à la perception ordinaire qui sépare, hiérarchise et peut parfois figer la vie dans des concepts, des conceptions, des croyances ou des idées inébranlables.

Jusqu’à la fin du moyen âge le principe de causalité ne supplantait pas celui d’analogie. Primait donc le principe qui repose sur la simultanéité et non pas sur la succession des plans de réflexion. L’intérieur et l’extérieur, le sacré et le profane, la matériel et le transcendant étaient vus ensemble. Non pas comme des poupées russes mais comme un seul organisme vivant. Chaque chose ici-bas renvoyant au monde d’en haut et l’homme étant un tout.

Petit à petit, les sens sont devenus impurs et le mental est devenu roi. Nous avons perdu la clé d’un monde qui tient ensemble et dont l’identité et l’altérité des éléments fait comprendre l’un par l’autre. A partir de la Renaissance, notre culture s’est construite autour de la vue et, dans une moindre mesure, de l’ouïe, sens valorisés parce qu’ils font tendre le corps humain vers le corps divin, tandis que le goût, l’odorat et le toucher étaient considérés comme des sens inférieurs entraînant le corps humain vers le corps animal.

Séparant la matière et l’esprit, contrairement au compagnon, Descartes a enfoncé le clou disqualifiant la connaissance sensible. Il pose que, certes, les objets nous sont rendus accessibles au moyen la sensibilité, mais qu’ils sont pensés par l’entendement qui construit les concepts. Plus tard Kant a réduit la sensorialité à n’être que simple réceptivité, et le dualisme gnoséologique alors instauré a provoqué la durable dévalorisation des sens.

Conclusion : Notre monde dit moderne est dominé par la linéarité causale et la logique.

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Et pourtant, ce ne sont pas les sens eux-mêmes qui nous trompent. Une simple donnée des sens, une simple information sensible n'est pas encore une connaissance. A ce niveau élémentaire, l'erreur ne peut pas encore s'introduire. Seule une connaissance peut être fausse. Or, cette connaissance suppose une donnée mais aussi, en plus, un jugement qui s'exerce sur elle pour l'accepter comme vraie ou la rejeter.

Si je vois une forme blanche dans le noir, on ne peut pas encore qualifier d'erreur ma vision. Mais si j'affirme avoir vu un fantôme, alors je pourrais bien être en train de brouter allègrement les pâturages de l'erreur. C'est seulement à partir du moment où je juge qu'une idée ou une sensation est vraie ou fausse que j'entre dans le domaine de la pseudo connaissance et que je prends le risque de me tromper.

C'est cela qui permet à Épicure de soutenir la thèse paradoxale selon laquelle toute sensation est vraie. Et en effet, si je m'en tiens à la sensation, sans rien affirmer à son sujet, je ne risque pas de me tromper - mais ma connaissance ne risque pas de s'enrichir. Je me trompe, dit Épicure, par l'opinion, par mon interprétation de la sensation. Dans toute perception intervient donc une action de l'esprit. Et la manière dont nous interprétons la réalité est très différente d'un individu

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