La laicite

Ce travail sur la laïcité est le fruit d’une réflexion commune obtenue à l’issue de trois rencontres  par un groupe de TT. : CC. : FF. : appartenant à deux respectables loges à savoir « les trois pierres de Pévèle » à l’Orient d’Orchies et » la fidélité « à l’orient de Lille La laïcité a pour étymologie laïcus en latin signifiant commun du peuple repris en grec par laïkos, par opposition à kléricos désignant les institutions proprement religieuses.

A l’origine, le terme de laïcité est utilisé comme concept pour séparer le pouvoir ecclésiastique du pouvoir séculier.

Nous articulerons ce travail autour de quatre thèmes : la laïcité et la religion, la laïcité et la tolérance, la laïcité et la société et son système éducatif pour terminer par sa présence dans notre vie maçonnique et dans notre rituel, rite écossais ancien et accepté.

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1. Laïcité et religion

Le principe de la laïcité est avant tout le respect et la liberté pour chacun d’avoir une croyance religieuse ; elle n’est en aucun cas en opposition avec la religion mais au contraire, elle permet l’ouverture vers les croyances religieuses et leurs découvertes. Elle n’est nullement en contradiction avec la foi religieuse puisqu’elle construit l’ordre politique en faisant abstraction des positions spirituelles des uns et des autres. Elle convient de prendre la diversité spirituelle des hommes. L’adjectif « laïc » ne veut pas dire  « anticlérical ».

Si on se réfère à la sémantique du mot « laïc », elle est fédératrice sans entraves religieuses ; on peut y associer éventuellement le mot « morale » afin de parler d’une morale laïque. Ainsi, la religion et la laïcité ne peuvent pas exister de manière singulière, il faut obligatoirement travailler sur leurs associations.

Notre devoir d’hommes est de défendre cette laïcité et de respecter les religions dans notre état laïc car si les religieux ont accepté de vivre dans une république laïque, les laïcs doivent accepter que les religieux y aient leur place. Toute la question est donc de savoir comment concevoir la diversité dans l’unité, comment les articuler sans que la diversité compromette l’unité et sans que l’unité opprime la diversité.

Par conséquent, la laïcité peut être un contrepouvoir à l’extrémisme. Elle ne relève nullement d’un athéisme implicite ou explicite. De plus, à la domination traditionnelle du cléricalisme religieux, il ne s’agit donc pas de substituer un quelconque athéisme officiel car on ne ferait alors qu’intervertir les dominants et les dominés. La laïcité consiste à éradiquer le Príncipe de toute domination au nom d’une option spirituelle quel qu’elle soit.

Le franc maçon se doit enfin de ne jamais être en conflit avec lui-même entre laïc et religion ; cependant, il doit toujours être dans une quête perpétuelle et non dans un dogme quelconque imposé par quelques religions, ni même un dogme laïc sournoisement dissimulé.

Ainsi, le principe de laïcité ouvre comme une évidence une réflexion sur le principe de tolérance et de liberté de conscience.

L’homme libre doit pouvoir choisir en conscience sa religion, sa conviction d’athée ou d’agnostique ; la liberté de conscience ne doit déboucher sur aucune stigmatisation ni credo obligé ni credo interdit, la liberté de conscience est première, elle n’est pas un bien que l’on peut prendre qui serait accordé ou non car elle s’inscrit dans l’être de tout homme.

1. Laïcité et tolérance

Amin Malouf dans Les Jardins de Lumières exprime le fait qu’il n’ya pas de vérité établie et que personne ne doit imposer sa vérité. De ce fait, l’homme est amené à faire preuve de tolérance envers les croyances et idées d’autrui.

La laïcité est donc un espace de tolérance et de liberté, elle ne peut croitre qu’en dehors des préjugés et des terrains où la liberté est bafouée. Elle est une estimable conquête de l’homme libre. Comme référence, elle sait concilier croyance et opinion.

Cependant, prenons garde à cette tolérance qui ne doit pas être confondue avec la complaisance : on ne peut tout tolérer, y-a-t’il un intolérable ?

Réduire La laïcité à la tolérance serait une erreur car dans le mot « tolérance », il existe sémantiquement un sens restrictif ; en effet, « tolérer », c’est faire preuve d’indulgence envers un acte ou une pensée auquel on n’adhère pas spontanément.

Ainsi, la tolérance est l’attention que l’on porte au développement de la laïcité en prenant garde qu’un tolérant isolé ne devienne une curiosité, un marginal. La tolérance ne peut être construite que dans l’unité et le rassemblement.

Pour terminer, la tolérance, l’humilité et la sagesse prônées par notre rituel, qui lutte contre l’ignorance, le fanatisme et l’ambition, sont peut être une réponse spirituelle à notre monde moderne.

1. Laïcité et société

Notre société appartient à une république dont la devise est « liberté-égalité-fraternité » à laquelle on pourrait, sans doute, y ajouter le nom « laïcité ».

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