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La conception métaphysique (dogmatique) de la vérité

Commentaire de texte : La conception métaphysique (dogmatique) de la vérité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2014  •  Commentaire de texte  •  491 Mots (2 Pages)  •  935 Vues

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« il est absolument nécessaire que Dieu ait en lui-même les idées de tous les êtres qu’il a créés, puisque autrement il n’aurait pas pu les produire, et qu’ainsi il voit tous ces êtres en considérant les perfections qu’il renferme auxquelles ils ont rapport (…) il est certain que l’esprit peut voir en Dieu les ouvrages de Dieu, supposé que Dieu veuille bien lui découvrir ce qu’il y a dans lui qui les représente. » Malebranche, De la recherche de la vérité.

Débutons en exposant la conception métaphysique (dogmatique) de la vérité, dont il faut reconnaître qu’elle n’est pas étrangère à la diffusion de la confusion de la vérité et de la réalité. En effet, Platon pense la vérité comme indépendante de la pensée et du discours. Il y a selon lui une réalité vraie qui ne s’oppose pas tant à une « réalité fausse » qu’à une réalité dégradée et aux apparences qui la constituent. Le monde sensible, auquel nous sommes attachés en raison de notre corporéité, est un monde ayant un faible degré de réalité en ce sens qu’il est peuplé de copies des Idées intelligibles. Or ce sont bien ces dernières qui constituent la vérité et cette vérité n’est pas une propriété de la pensée mais bien un autre être, un autre monde, le monde des Idées. Chez Platon, la vérité ne s’accorde pas simplement avec la réalité, c’est elle-même qui est érigée en réalité, absolue, immuable, éternelle. La pensée grecque du logos, en tant que désignant simultanément le discours vrai et l’être ou réalité révélé dans le discours, est à la source d’une telle identification de la vérité et de la réalité chez Platon.

On retrouve une conception analogue dans le christianisme dans lequel est posée l’identité de Dieu et de la vérité (plus encore le dogme même de la Création semble indiquer que toutes les choses sensibles reflètent l’archétype divin). Les réflexions de Descartes et Malebranche sur la nature des idées ne sont pas étrangères à cette conception. Pour Descartes, les idées claires et distinctes, vraies (idées qui sont des créations de Dieu), représentent immédiatement des natures simples, autrement dit des réalités : c’est le cas par exemple de l’idée d’étendue (l’étendue étant constitutive de la réalité matérielle) et de l’idée de pensée (la pensée étant constitutive de la réalité spirituelle). Malebranche quant à lui pense que puisque les idées sont éternelles et immuables, elles ne peuvent résider que dans un être qui possède lui aussi ces prédicats, c’est-à-dire Dieu. L’esprit humain est incapable de faire naître de telles idées par lui-même (seul un orgueil démesuré peut le faire même) ; il ne possède donc pas ces idées ; chaque fois qu’il s’y rapporte, c’est en réalité qu’il les contemple en Dieu ; c’est la célèbre thèse de la vision en Dieu.

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