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Est-il immoral de mentir ?

Thèse : Est-il immoral de mentir ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Septembre 2022  •  Thèse  •  1 987 Mots (8 Pages)  •  271 Vues

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        Le stimulus choisi pour cette analyse est une œuvre réalisée par un individu nommé Reza Kazemi. L’illustration représente l’utilisation du mensonge et pourquoi ce dernier peut adoucir une situation. La grand-mère est entourée de gens qui ont le « nez long », ce qui fait référence à un conte pour enfants intitulé Pinocchio. Le nez de ce dernier s’allongeait lorsqu’il disait un mensonge ou quelque chose de faux. Les gens autour de la grand-mère sont alors tous en train de lui mentir, supposément en lui rassurant que tout ira bien. En opposition de toutes ces personnes, l’enfant sur le lit qui n’a pas le nez long évoque pour moi l’innocence et la confusion de l’enfance. En effet, il ne comprend pas la situation et ne fait que regarder. Bien que toutes les personnes autour du lit soient en train de mentir, la grand-mère semble paisible comme si elle croyait ces mensonges. En continuant sur cette analyse, nous pouvons questionner l’utilisation du mensonge pour apaiser une situation difficile, comme la mort proche d’un individu ou afin de ne pas blesser quelqu’un. Donc, selon moi, cette illustration représente le bon côté de l’utilisation du mensonge. Cependant, ce concept des mensonges « pieux », utilisés pour le bien, soulève le problème de l’utilisation générale du mensonge, soit dire quelque chose de fallacieux à une autre personne. Cela me fait donc penser, devrait-on mentir? Si oui, quand peut-on le faire? Avant toute chose, commençons en décrivant ce qu’est un mensonge plus précisément. Selon CNRTL, centre national de ressources textuelles et lexicales, le mensonge est une affirmation contraire à la vérité faite dans l’intention de tromper et les « pieux mensonges » sont des mensonges faits à quelqu’un dans l’intention de lui épargner quelque chose de pénible. Alors, en connaissant ces termes, est-il moral de faire des mensonges même si l’intention est bonne? Le problème de l’utilisation du mensonge était un gros sujet de débat dans le monde philosophique. À ce sujet, Emmanuel Kant, philosophe allemand du siècle des Lumières, défend l’idée que les mensonges sont toujours mauvais peu importe la situation, et de traiter les autres comme étant soi-même. Platon, philosophe grecque de l’ère de la philosophie antique défendait l’idée que les mensonges sont seulement acceptables selon le contexte. En bref, dans ce texte, j’étudierai la position des contractualistes tels que Kant dont la réponse est centrée sur l’interdiction des mensonges, ainsi que celle de philosophe antique, dont Platon en fait partie.

Dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, écrit en 1785, Kant dit la phrase suivante : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. ». Le philosophe allemand écrit cette phrase pour dire que quelque chose est seulement bon s’il devient une loi universelle. Cependant, si une loi universelle disait que mentir est bon, la vie serait rapidement difficile puisque tout le monde déciderait de mentir comme si ce n’était rien. Cela ferait de sorte qu’il serait impossible de savoir si quelque chose était vrai ou non. Ensuite, la société s’écroulerait puisqu’il n’y aurait pas de confiance entre les gens. Alors, Kant est complètement contre l’idée du mensonge. Durant sa vie, il a toujours cru qu’il fallait traiter les autres comme étant soi-même, et non des outils. Ainsi, en mentant, on traite les autres comme des outils afin d’avoir ce que l’on veut. Dans son œuvre, il serait même contre les pieux mensonges, soient les mensonges qui ont une bonne intention derrière eux. Il dit: « by its mere form a crime of a human being against his own person and a worthlessness that must make him contemptible in his own eyes » (traduction française: « par sa seule forme un crime d'un être humain contre sa propre personne et une dévalorisation qui doit le rendre méprisable à ses propres yeux. ». Il est alors en train de dire que le mensonge corrompt la capacité morale de l’homme et empêche autrui d’agir librement et rationnellement, remet cause la dignité d’autrui. Un autre argument de Kant est le fait que le mensonge entraîne la corruption de la sincérité. En effet, le mensonge constitue la plus grave violation du devoir de l’homme envers lui-même : la sincérité. L’homme qui n’est pas sincère, qui dit délibérément le contraire de ce qu’il pense non seulement va à l’encontre de la finalité inhérente à la communication, mais aussi, par le mensonge, l’homme renonce à sa personnalité. En renonçant ainsi à sa personnalité, l’homme cesse d’être un homme véritable, celui en qui la pensée et le dit coïncident, il devient un semblant d’homme, c’est-à-dire celui qui délibérément dit le contraire de ce qu’il pense. Dans l’œuvre de Kant, les Fondements de la métaphysique des mœurs, il envisage le mensonge au point de vue du droit. Comme mentionné au-dessus, l’argument central de Kant est de montrer que toute tentative de tolérer un droit de mentir rendrait la société impossible. Un droit de mentir ruinerait tous les contrats, qui reposent sur la confiance. Au fond, un droit de mentir est contraire même au concept du droit. Alors, en bref, Kant refuse tout droit de mensonge envers soi et envers autrui et assigne à tout homme, sans exception et en toute occasion, un devoir de dire ce qu’il croit être la vérité. Il est vrai que plusieurs autres philosophes partageaient ce point de vue tels que Augustin d’Hippone et Thomas d’Aquin. Cependant, plusieurs philosophes sont contre cette idée. Des philosophes comme Benjamin Constant, Platon et Socrate sont tous contre ce point de vue. Un contre-argument pour l’idée des Kant, qui est d’interdire toute forme de mensonges peu importe la situation est que l’action de mentir dans certaines situations pourrait l’améliorer, mais aussi améliorer la capacité morale de l’être humain et encouragerait autrui d’agir rationnellement et librement. Il faudrait une meilleure capacité morale dans une situation dans laquelle il faut mentir afin de l’apaiser. En effet, dans ces situations, il faut réfléchir et développer la capacité morale afin de décider s’il faut mentir ou non. Alors, selon ces philosophes, il est acceptable de mentir selon le contexte. Par exemple, un médecin devrait-il sire à un patient de 8 ans qu’il possède une maladie incurable et qu’il n’a que quelques jours pour vivre? Ou sinon, un hôte devrait-il mentir à un assassin venu tuer son ami afin de sauver la vie de ce dernier? Il est vrai que ces situations sont très particulières et rares, mais ce ne sont pas des contextes impossibles.

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