LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude du roman Celui Qui N'avait Jamais Vu La Mer de Jean-Marie Gustave Le Clézio

Note de Recherches : Étude du roman Celui Qui N'avait Jamais Vu La Mer de Jean-Marie Gustave Le Clézio. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Février 2013  •  1 335 Mots (6 Pages)  •  3 455 Vues

Page 1 sur 6

Celui qui n’avait jamais vu la mer

LE CLEZIO

La mer était belle ! Les gerbes blanches fusaient dans la lumière, très haut et très droit, puis retombaient ennuages de vapeur qui glissaient dans le vent. L’eau nouvelle emplissait les creux des roches, lavait la croûte blanche,arrachait les touffes d’algues. Loin, près des falaises, la route blanche de la plage brillait. Daniel pensait au naufrage deSindbad, quand il avait été porté par les vagues jusqu’à l’île du roi Mihrage, et c’était tout à fait comme cela, maintenant. Il courait vite sur les rochers, ses pieds nus choisissaient les meilleurs passages, sans même qu’il ait eu le temps d’y penser.C’était comme s’il avait vécu ici depuis toujours, sur la plaine du fond de la mer, au milieu des naufrages et des tempêtes.Il allait à la même vitesse que la mer, sans s’arrêter, sans reprendre son souffle, écoutant le bruit des vagues.Elles venaient de l’autre bout du monde, hautes, penchées en avant, portant l’écume, elles glissaient sur les roches lisseset elles s’écrasaient dans les crevasses. Le soleil brillait de son éclat fixe, tout près de l’horizon. C’était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait les vagues contre la terre. C’était comme une danse qui ne pouvait pas finir, la dansedu sel quand la mer était basse, la danse des vagues et du vent quand le flot remontait vers le rivage.

Celui qui n’avait jamais vu la mer est une nouvelle écrite par Le Clézioen 1978. Cet extrait décrit la première vision du narrateur de la meravec une pointe de lyrisme et tout son enthousiasme face à elle. Ceque cette description a de particulier, c’est la place qu’elle accorde auxmouvements, que ce soit de la mer ou du vent, ainsi qu’à laluminosité. Nous étudierons cela dans une première partie. Par la suite,nous verrons comment le narrateur adhère complètement à ceséléments naturels et réussit à être en harmonie avec eux.La description de la mer est du point de vue émerveillé deDaniel, le narrateur de la nouvelle. Voir la mer a toujours été son rêveet c’est pourquoi il la décrit avec une grande sensibilité. Le textepossède à cause de cet émerveillement des touches de lyrisme. Celui-ci est perceptible quand le narrateur utilise des métaphores etcomparaisons pour exprimer ce que cette scène évoque pour lui.Lorsque il écrit, par exemple, «

C’était comme une danse qui ne pouvait pas finir »

il lui donne en plus un sens artistique. Cettesensibilité se traduit aussi, entre autre, par du style indirecte libre,faisant ainsi percevoir au lecteur de façon simple et immédiate sonadmiration : «

La mer était belle !

». Sa vision de la plage et de l’eauaccorde une grande importance à la luminosité; le champs lexical de laclarté étant prépondérant dans ce texte :

« la croûte blanche

», «

laroute blanche de la plage brillait

»... Cela montre à quel point tout celaest somptueux : il réalise son rêve, tout le paysage

brille

(le mot estutilisé aux lignes 5 et 16) et pourrait même être assimilé à un paradis.Cependant pour contrebalancer cette luminosité, on nous rappelle lestouches plus sombres. L’eau par exemple «

emplissait le creux desroches »

, ou encore les vagues qui «

s’écrasaient dans les crevasses ».

Cela donne un effet de clair-obscur, contrastant ainsi ce tableau.Malgré l’aspect idyllique et le regard subjectif du narrateur, on voitqu’on a voulu faire une peinture réaliste dans cette description. Car s’iln’y figure pas de détails minutieux, on sent la volonté, à l’aide detouche de couleurs parsemées dans le texte, de ce que cette plage etcette mer soient clairement visibles dans l’esprit du lecteur, commeelles peuvent l’être pour Daniel. Cela se voit dans des phrases comme

«

Les gerbes blanches fusaient dans la lumière, très haut et très droit, puis retombaient en nuages de vapeur qui glissaient dans le vent. »

D’ailleurs, on sent bien là que le point de vue est interne, car là où unromancier réaliste tel que Zola nous décrirait les moindres détails,nous avons ici une vision globale telle qu’elle apparaîtrait à un êtrehumain.La description présente aussi une autre dimension : elle n’est passtatique. Au contraire elle est très mouvementée, que ce soit à causedu narrateur ou des éléments naturels. C’est en fait une particularitéde

...

Télécharger au format  txt (8.6 Kb)   pdf (97.1 Kb)   docx (11.7 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com