Y A-t-il Plus à Craindre Qu'à Espérer De La Technique ?

Introduction.

La technique désigne en général l’ensemble des outils et des machines ainsi que des procédés et du savoir-faire déployés pour accomplir un travail, de transformer la nature pour satisfaire les besoins de l’homme. La technique est alors par définition le moyen pour l’homme de dominer la nature car il y crée lui-même les moyens de sa conservation. Grâce à la technique en médecine, l’homme peut, par exemple, prolonger son espérance de vie. Cependant, les avancées techniques, plutôt que d’être envisagées comme un progrès, sont souvent perçues comme source de dangers, que ce soit le nucléaire, la déshumanisation du travail ou encore les risques écologiques. Il est alors légitime de se demander s’il y a plus à craindre qu’à espérer de la technique.

En effet, d’une part la technique peut être considérée comme le signe même de la grandeur de l’homme en tant qu’être de culture qui évolue par son intelligence, sa raison et sa volonté. La technique serait alors à considérer comme un moyen en vue de notre bonheur, source de progrès et en laquelle l’homme pourrait avoir confiance. En ce sens craindre la technique reviendrait alors à craindre l’homme lui-même en supposant qu’il peut s’autodétruire.

D’autre part, la technique peut être considérée comme fondamentalement dangereuse dans la mesure où par la complexité des machines elle gagne une autonomie aveugle que l’homme ne peut plus contrôler. Paradoxalement, la technique semble à la fois source d’espoir et de crainte. Comment comprendre que ce même instrument de libération puisse aliéner l’homme ? Quel bilan pouvons-nous faire de cet état ? Est-il possible d’opérer un calcul pour savoir si la technique contribue plus au malheur qu’au bonheur de l’homme ?

Tout d’abord, nous verrons que la technique est a priori un instrument de domination de la nature et d’émancipation de l’homme par rapport aux contraintes de la nature. Elle est donc source de progrès et d’espoir pour l’humanité.

Cependant, dans une seconde partie, nous verrons que la technique engendre beaucoup de dangers pour l’homme et son environnement.

Enfin, dans une troisième partie, il sera question de savoir si à quelles conditions la technique peut être plus une source d’espérance que de crainte, et comment détecter les signes d’une technique pervertie.

Plan détaillé.

I. Par définition, la technique est un progrès car elle permet à l’homme de s’émanciper de la nature.

a) Origine mythologique de la technique.

Le mythe d’Epiméthée et de Prométhée raconté par Protagoras dans le dialogue éponyme de Platon. Epiméthée dans sa distribution de qualités permettant aux animaux de la terre de survivre oublie l’homme, qui reste nu sans vêtements, ni armes. Afin que l’homme puisse conserver sa vie, Prométhée vola aux dieux le feu et la maitrise des arts (la technique). La technique est donc ce qui vient pallier une faiblesse originelle et marque en même temps la supériorité de l’homme sur les autres animaux car elle donne à l’homme intelligence et créativité. C’est aussi ce qui va le libérer des contraintes naturelles.

b) La technique se développe grâce au travail qui est le propre de l’homme.

La technique est complémentaire avec le travail. Elle désigne l’ensemble des procédés permettant d’assurer le travail. Le travail permet l’épanouissement de l’homme : conservation, domination de la nature (Descartes : « l’homme devient comme maître et possesseur de la nature »), développement de sa conscience (dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel). Le travail humain ne se réduit pas à l’instinct comme pour l’animal, mais il vise une fin précise, il est le résultat intentionnel d’un projet. La technique permet donc de développer les facultés humaines dans le travail.

Transition 1 : La technique est un progrès pour l’homme car elle le libère de la nature en général et lui permet de maîtriser sa propre condition. Pourtant l’évolution de la technique peut aussi constituer une menace pour l’homme.

II. Cependant, l’homme peut se perdre dans la technique malgré les bienfaits qu’elle promet.

a) Malgré le pouvoir que la technique confère à l’homme, ce dernier reste soumis aux lois de la nature.

Si pour Descartes, la technique permet à l’homme de se rendre « comme maître et possesseur de la nature », elle ne donne pas pour autant

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