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Vit-on Pour Etre Heureux ?

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Par   •  1 Juillet 2014  •  2 634 Mots (11 Pages)  •  1 087 Vues

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1 Le bonheur

Avant de se demander ce qu’il faut faire pour être heureux, il convient évidemment de s’entendre sur ce que signifie « être heureux ? » Etre heureux correspond à une certaine satisfaction. Cette satisfaction peut être plus on moins intense. On n’est donc pas heureux ou pas, on l’est plus on moins. De plus, être heureux recoupe un grand nombre de choses : jouir d’un plaisir particulier, les plaisirs pouvant être de natures très diverses ; ressentir de la joie ; ne pas souffrir, et il y a diverses formes de souffrances… il y a donc une multitude de bonheurs selon les souffrances dont on est plus ou moins libéré, les plaisirs ou les joies que l’on ressent plus ou moins. Sans compter qu’un même état de bonheur peut être obtenu de différentes façons.

Dans un être humain, se superposent des plaisirs et des souffrances de différentes natures. A priori, parler du bonheur, ou même d’être le plus heureux possible, n’a donc pas vraiment de sens, car cela ne peut être quantifié. Il y a trop de plaisirs et de souffrances difficilement comparables.

Encore ne s’agit-il là que d’une définition du bonheur instantané. La plupart des plaisirs sont contingents et éphémères. Par exemple, lorsque l’on mange, on est vite rassasié, voire dégoûté par ce qui nous a temporairement apporté du plaisir. Le désir constitue un plaisir dont il induit la disparition (en étant satisfait). Inversement, un effort (qui est une petite souffrance) peut entraîner une satisfaction qui nous le rend plus qu’acceptable.

Ainsi défini, le bonheur est variable en qualité, en intensité, en durée et est extrêmement subjectif. On comprend que ce concept ait pu être exploité très diversement.

En outre, il implique souvent une idée de perfection : il s’agit d’un « état de pleine et entière satisfaction ». La perfection n’étant pas de ce monde, on comprend que l’on puisse dire qu’il n’existe pas. Tout est affaire de définition.

Les philosophes distinguent le bonheur de la joie par leur durée : la joie est temporaire, le bonheur durable. A la limite, il serait quelque chose de définitif, d’irréversible.

Il se trouve que je vis un tel « bonheur », donc il existe.

Il s’agit de quelque chose de suffisamment précis, d’utile et de peu connu pour qu’il soit particulièrement bénéfique d’en parler...

Le premier élément qui permet de s’approcher de ce bonheur consiste non pas à augmenter les plaisirs, mais à se libérer de certaines souffrances morales. Cela permet d’atteindre une certaine « sérénité » et de libérer une joie de vivre intense et quasi-permanente.

Donc, pour donner à la question « que faire pour être heureux ? » un sens et un intérêt, on pourrait définir le bonheur comme : un certain niveau de bien-être résultant de l’affranchissement de souffrances morales durables.

Cependant, cette précision de sens pourrait être vue comme une exploitation tendancieuse de la connotation positive du terme « bonheur ». Je pourrais être accusé de vouloir imposer ma définition du bonheur. Accusation contestable : expliciter sa définition pour se faire comprendre n’est pas l’imposer. Il me semble que c’est plutôt en n’explicitant pas ses définitions qu’on les impose (subrépticément)... Cependant, afin d’éviter tout risque de manipulation* involontaire, nous parlerons, pour ce sens précis, de « félicité » (synonyme plus rare et moins galvaudé…)

L’homme est généralement habité d’un certain nombre de souffrances morales diffuses et quasi-permanentes. Par exemple : une anxiété excessive, la peur du manque, un sentiment d’insécurité, la peur de mourir, la peur de déplaire, le remord, l’impatience, la frustration, la colère, l’ennui, les sentiments d’absurdité de la vie, d’inutilité…

Au-delà d’un certain point, ces souffrances morales ne peuvent être satisfaites matériellement : celui qui est porté à l’anxiété trouvera toujours un motif pour la ressentir, la sécurité parfaite ne sera jamais atteinte. Pour celui qui est impatient, les choses n’iront jamais assez vite. Celui qui a tout ce qu’il désire pourra toujours s’ennuyer. Aucun divertissement, ni même aucun acte de foi ne pourront complètement supprimer les sentiments d’inutilité ou d’absurdité de la vie.

Ces souffrances demeureront, tant qu’un certain travail sur soi-même n’aura pas eu lieu, travail permettant de modifier certaines façons de penser, mais aussi de combler certains besoins fondamentaux…

2 L’hédonisme primaire

Or, par une extrapolation simpliste à partir des plaisirs et souffrances les plus visibles, du fait de l’obnubilation exercée par les besoins et aspirations à court terme, la plupart des hommes privilégient les solutions matérielles, l’action sur leur environnement extérieur.

Ces aspirations prennent des formes très diverses : ressentir du plaisir, éviter une gène, se divertir, s'affirmer, s'intégrer, satisfaire sa curiosité, être aimé etc.

Ces besoins ne sont pas le problème, c'est le recours systèmatique à une action extérieure, sans réflexion sur le long terme, sur soi-même, qui l'est.

Or, on assiste à une quête insatisable de richesse (voir la fortune des plus riches), à une agitation et un divertissement toujours plus grands. Depuis que le progrès technique le permet, la consommation de matière et d’énergie par personne augmente sans cesse. Cela, à cause de cette course effrénée au « bonheur » matériel.

Plus que jamais, nous sommes dans la civilisation de l’éphémère : il faut vivre à cent à l’heure, ne pas se prendre la tête, profiter de la vie, jouir sans entraves etc.

Il est évident que certains besoins à court terme doivent être satisfaits : boire quand on a soif, dormir quand on a sommeil etc. Il n’est pas questions ici de condamner le plaisir en lui-même. Seulement un certain surinvestissement dans le plaisir immédiat, comme s’il était la seule forme de satisfaction envisageable, comme si c’était « le bonheur ». Comme si accumuler des objets pouvait combler un manque d’amour, s’agiter combler un manque de sens.

Non seulement, cette attitude ne fait pas disparaître certaines souffrances intérieures (celles évoquées plus haut), mais elle entraîne des souffrances ultérieures. Ainsi, les ressources matérielles vont finir par manquer (à cause de la sur-exploitation et de la pollution). Ainsi, à cause de la compétition pour ces ressources, abondent les conflits (qu’ils soient internationaux ou intrafamiliaux). Conflits qui, outre

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