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Traité du gouvernement civil de locke

Fiche de lecture : Traité du gouvernement civil de locke. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2016  •  Fiche de lecture  •  4 914 Mots (20 Pages)  •  4 627 Vues

Page 1 sur 20

Chapitres

Citations

Explications

PREMIER

« 3. J'entends donc par pouvoir politique le droit de faire des lois, sanctionnées ou par la peine de mort […] afin de réglementer et de protéger la propriété »

Locke définit ici le pouvoir publique comme droit de faire les lois dont la transgression est sanctionnée par des peines qui peuvent varier selon le degré de l’acte commis.

Un tel système est établi afin de garantir la protection de la propriété.

2

  • « C'est un état de parfaite liberté » ; « Cet état est aussi un état d'égalité »
  • « L'état de nature à la loi de la nature, qui doit le régler, et à laquelle chacun est obligé

de se soumettre et d'obéir : la raison, qui est cette loi »

  • « 8. Ainsi, dans l'état de nature, chacun a, à cet égard, un pouvoir incontestable sur un autre […] c'est de lui infliger les peines que la raison tranquille et la pure conscience dictent et ordonnent naturellement, peines proportionnées à sa faute, et qui ne tendent qu'à réparer le dommage qui a été causé, et qu'à empêcher qu'il n'en arrive un semblable à l'avenir. »
  • Locke, ici assimile l’état de nature à un état de parfaite liberté et égalité 
  • Un état antérieur certes au contrat social qui est malgré tout réglée par la loi naturelle de la raison.
  • Cette loi naturelle fonde le droit individuel dans la mesure où celle-ci donne le droit à chacun de se défendre et de défendre ce qu’il lui appartient quand son intégrité en viendrait à être violé.

3

« : étant juste et raisonnable que j'aie droit de détruire ce qui me menace de destruction ; car, par les lois fondamentales de la nature, l'homme étant obligé de se conserver lui-même, autant qu'il est possible »

« De sorte que celui qui entreprend de me rendre esclave se met par là avec moi dans l'état de guerre »

Lorsque cette nécessité s’impose d’user du droit de punir, l’état de nature semble être troublé et perturbé par les passions humaines qui engendrent un état dit de « guerre ». Un homme menaçant un autre, le mets dans une situation auquel il se sent troublé en ce que sa vie et son existence sont menacées, or cette déclaration par expressions diverses mets l’agresseur dans un état de guerre également. Ici Locke préconise en quelque sorte la légitime défense : si ma vie est menacée d’une quelconque manière, il m’est accordé me droit de me défendre et ce en reniant la loi de la nature qui m’en contraint dans la mesure où la conservation de mon être est primordial.

4

« La liberté naturelle de l'homme, consiste à ne reconnaître aucun pouvoir souverain sur la terre, et de n'être point assujetti à la volonté ou à l'autorité législative de qui que ce soit »

« un homme n'ayant point de pouvoir sur sa propre vie, ne peut, par aucun cas […] se rendre esclave de qui que ce soit, ni se soumettre au pouvoir absolu et arbitraire d'un autre »

Les droits naturels sont inaliénables en ce que la loi de nature exige d’une part la conservation de soi mais également une indépendance face au pouvoir d’un autre qui tente de réduire notre liberté. De ce fait l’esclavage ne peut être légitime pour l’homme même si celui-ci est consentent. Ces lois naturelles ne peuvent être soumises à aucune autre loi que celle de la nature, mais il est malgré tout indispensable d’établir des lois règlementant le comportement des individus.

5

« Tout ce qu'il a tiré de l'état de nature, par sa peine et son industrie, appartient à lui seul : car cette peine et cette industrie étant sa peine et son industrie propre et seule, personne ne saurait avoir droit sur ce qui a été acquis par cette peine et cette industrie »

« Le travail, qui est mien, mettant ces choses hors de l'état commun où elles étaient, les a fixées et me les a appropriées. »

Dans ce chapitre Locke nous parle de ce qu’est une propriété et comment celle-ci parvient à se privatiser. En tant que fruit du travail humain, la propriété est liée à la personne de façon indissoluble en ce que tout homme engageant dans son activité une part d’individualité sur une propriété, acquiert par la suite un droit privé sur cette propriété qu’il trouve dans la nature qui l’entoure, mis à la disposition de tous les hommes.

6

« Leurs père et mère ont une espèce de domination et de juridiction sur eux, lorsqu'ils viennent au monde, et ensuite durant quelque temps ; mais cela n'est qu'à temps. »

« C'est pourquoi étant sans l'intelligence nécessaire, et ne pouvant se conduire elle-même, elle continue à être sous la tutelle et sous la conduite d'autrui, pendant que son esprit demeure incapable de ce soin. »

« Il ne pouvait y avoir alors rien de plus expédient qu'un gouvernement par lequel un père exerçât seul dans sa famille le pouvoir exécutif des lois de la nature, que chaque homme libre a naturellement, et que par la permission qui lui en avait été donnée, il eût un pouvoir monarchique »

La défense des droits et libertés des hommes seraient plus efficace si l’on déléguait sa souveraineté naturelle partiellement entre les mains des représentants déterminés. Les absolutistes fondaient le pouvoir royal sur l’autorité paternelle, faisant ainsi du roi le père du peuple. Ceci va à l’encontre de la logique patriarcale qui assimilait au père un pouvoir suprême sur sa famille, alors que Locke hisse le père et la mère au même rang. Les parents n’ont qu’un droit sur leurs progénitures que temporaire jusqu’à ce que les enfants soient douées d’une raison, ce qui semble intervenir pour Locke à la majorité. Les enfants se trouvent donc en état de dépendance temporaire jusqu’à ce qu’ils jouissent pleinement de leur faculté : la raison.

7

« Ne donne pas plus de pouvoir au mari sur la femme, que la femme en a sur sa vie. Le pouvoir du mari est si éloigné du pouvoir d'un monarque absolu, que la femme a, en plusieurs cas, la liberté de se séparer de lui, lorsque le droit naturel, ou leur contrat le lui permettent »

« S'il en arrivait autrement, si la souveraineté absolue, et le pouvoir de vie et de mort, appartenait naturellement au mari, et n'était nécessaire à la société de l'homme et de la femme, il ne pourrait y avoir de mariage en aucun de ces pays, où il n'est point permis aux maris d'avoir et d'exercer une telle autorité, et un tel pouvoir absolu »

Locke s’appuie ici sur le paradigme de la relation conjugale pour voir s’il est judicieux de s’appuyer sur un tel model pour construire une société politique.

Un égalitarisme structure la relation entre époux, de ce fait tout pouvoir absolu du mari sur la femme est illégitime. Le pouvoir paternel qui introduit cette hiérarchie dans le couple humain ne peut être le fondement d’une société politique. L’homme doit dont pour fonder une société politique ou civile sortir de l’état de nature.

8

9

-123 à 126

« C'est ce qui oblige les hommes de quitter cette condition, laquelle, quelque libre qu'elle soit, est pleine de crainte, et exposée à de continuels dangers, et cela fait voir que ce n'est pas sans raison qu'ils recherchent la société, et qu'ils souhaitent de se joindre avec d'autres qui sont déjà unis ou qui ont dessein de s'unir et de composer un corps, pour la conservation mutuelle de leurs vies, de leurs libertés et de leurs biens ; choses que j'appelle, d'un nom général, propriétés. »

« Il y manque des lois établies, connues, reçues et approuvées d'un commun consentement, qui soient comme l'étendard du droit et du tort, de la justice et de l'injustice »

« Il manque un juge reconnu, qui ne soit pas partial, et qui ait l'autorité de terminer tous les différends, conformément aux lois établies »

« Dans l'état de nature, il manque ordinairement un pouvoir qui soit capable d'appuyer et de soutenir une sentence donnée, et de l'exécuter »

Dans ce paragraphe qui introduit de façon claire et nette le chapitre, Locke explique le fait que l’homme veut s’échapper de l’état de nature dans lequel il n’est soumis à aucun pouvoir d’un être autre que lui, et veut remettre sa destinée aux mains du pouvoir d’une tierce personne. Cela s’expliquant par les différentes difficultés que présentent cette état de nature, aboutissant à un état d’insécurité. Le manque de juge impartial, le fait de ne point savoir qui punir ou pas en fonction de ses crimes et de la constitution de la personne et l’inefficacité de l’état de nature à assurer un respect des lois naturelles, aboutissent à une seule et même idée : la création d’institutions assurant leur vivre-ensemble.

128-131

« Le premier est de faire tout ce qu'il trouve à propos pour sa conservation, et pour la conservation des autres, suivant l'esprit et la permission des lois de la nature »

« L'autre pouvoir qu'un homme a dans l'état de nature, c'est de punir les crimes commis contre les lois. »

« Le premier pouvoir […] on s'en dépouille, afin qu'il soit réglé et administré par les lois de la société »

« On se dépouille, dis-je, de ce second pouvoir, et de cette force naturelle, pour assister et fortifier le pouvoir exécutif d'une société »

« Ce pouvoir doit se réduire à mettre en sûreté et à conserver les propriétés de chacun »

Dans ce passage, il nous est dit que l’état de nature accorde deux pouvoirs qui sont, d’une part celui d’assurer la conservation de soi et des autres suivant les lois de la nature et d’autre part le droit de punir celui qui porte atteinte aux lois et à sa propre intégrité. Cependant ces pouvoirs tirés de l’état de nature vont être la source des pouvoirs civils, cela passant par l’abandon de ces mêmes pouvoirs. L’abandon du premier sera ainsi confié à la société et l’abandon du second permettra la constitution du pouvoir exécutif. Cette mise en place des pouvoirs auraient donc pour fin, la tranquillité et la sûreté du peuple.

10 (132-133)

« Parmi ceux qui sont unis en société, le pouvoir entier du corps politique, peut employer ce pouvoir à faire des lois, de temps en temps, pour la communauté, et à faire exécuter ces lois par des officiers destinés à cela »

« Par ce plus grand nombre, et alors la forme du gouvernement est une véritable démocratie. Il peut aussi remettre entre les mains de peu de personnes choisies […] le pouvoir de faire des lois ; alors c'est une oligarchie ; ou le remettre entre les mains d'un seul, et c'est une monarchie. Si le pouvoir est remis entre les mains d'un seul et de ses héritiers, c'est une monarchie héréditaire ; s'il lui est commis seulement à vie, et à condition qu'après sa mort le pouvoir retournera à ceux qui le lui ont confié […] c'est une monarchie élective »

La société été créée pour remédier aux défauts de l’état de nature, et les hommes ont confié leurs pouvoirs à des dirigeants afin d’obtenir une meilleure organisation. Le peuple n’abandonne pas son autorité, il confie à ses dirigeants ce qu’il trouve impossible de faire lui-même. C’est donc un contrat qui relie le peuple aux dirigeants où ceux-là y puisent leur autorité, par les lois qui découle d’une constitution.

Dans ce passage est évoqué les différents régimes politiques : la démocratie, l’oligarchie et la monarchie qui peut être héréditaire ou bien élective et le civitas qui est la définition latine parfaite que l’on pourrait donner à un état : soit une communauté, une société en générale indépendante.

 11

134 ; 135 ;136-137 ; 138-140 -141-142

« Le pouvoir législatif […] doit tendre à conserver la société »

« Le pouvoir législatif […]ne peut être absolument arbitraire sur la vie et les biens du peuple »

« Les lois de la nature subsistent toujours comme des règles éternelles pour tous les hommes, pour les législateurs, aussi bien que pour les autres »

« L’autorité législative ou suprême, n'a point droit d'agir par des décrets arbitraires »

« États, le pouvoir de ceux qui gouvernent doit être exercé selon des lois publiées et reçues, non par des arrêts faits sur-le-champ »

« La suprême puissance n'a point le droit de se saisir d'aucune partie des biens propres d'un particulier, sans son consentement. »

« Si quelqu'un prétendait avoir le pouvoir d'imposer

Et de lever des taxes sur le peuple, de sa propre autorité, et sans le consentement du peuple, il violerait la loi fondamentale de la propriété des choses, et détruirait la fin du gouvernement »

« Législative ne peut remettre en d'autres mains le

Pouvoir de faire des lois »

Locke définit ici ce qu’est le pouvoir législatif : le législatif est selon lui le pouvoir de faire les lois qui est le principe de tout ordre commun, il est par conséquent le pouvoir suprême, renfermant en lui des garanties contre l’arbitraire. Un pouvoir exercé par les corps législatifs représentant les citoyens et leurs intérêts et conditions. Cependant celui-ci est soumis à la loi de nature, qui va tendre à conserver les sociétés et les éléments le composant. Il ne doit donc point s’exercer arbitrairement, soit en reposant sur des décrets infondés mais sur des lois fixes. Le bien public lui interdit ainsi d’être un pouvoir arbitraire

De plus, il est dit que les lois tout comme les sanctions sont les moyens régulateurs lorsque celles-ci sont transgressées.

Cette société est donc composée de restrictions, 4 pour plus de précision : la gouvernance se fait en reposant sur des lois établis ; et que celles-ci doivent tendre qu’au bien public. La troisième est qu’il est formellement interdit d’imposer de taxes sur la propriété d’un individu sans son consentement et enfin que ce pouvoir de faire les lois ne peut qu’appartenir aux mains des dirigeants que le peuple aura établis, telles sont les bornes qui régissent ce dispositif institutionnel préconisé par Locke

12

« Le pouvoir législatif est celui qui a droit de régler comment les forces d'un État peuvent être employées pour la conservation de la communauté et de ses membres »

« Il est nécessaire qu'il y ait toujours quelque puissance sur pied qui fasse exécuter ces lois, et qui conserve toute leur force : et c'est ainsi que le pouvoir législatif, et le pouvoir exécutif, se trouvent souvent séparés. »

« Dans un État les membres soient des personnes distinctes […] sont gouvernées

par les lois de leur société, dans cette relation pourtant qu'elles ont avec le reste du genre humain, elles composent un corps, qui est toujours, ainsi que chaque membre l'était auparavant, dans l'état de nature »

« Le pouvoir exécutif et le pouvoir fédératif de chaque

Société soient réellement distincts en eux-mêmes, ils se séparent néanmoins mal aisément, et on ne les voit guère résider, en un même temps, dans des personnes

différentes. Car l'un et l'autre requérant, pour être exercés, les forces de la société, il est presque impossible de remettre les forces d'un État à différentes personnes qui ne soient pas subordonnées les unes aux autres »

Passant par la définition du pouvoir législatif, Locke ajoute à ce pouvoir deux autres pouvoirs qui constitue l’état : le pouvoir exécutif et fédératif. Il fait d’une manière la distinction entre ces différents pouvoirs qui sont d’une part séparés et d’autre part indissociable.

La nécessité du pouvoir exécutif et l’intermittence provoquée par le législatif illustre un tant soit peu cette séparation fréquente. Cependant le pouvoir fédératif (soit les soins qu’on prend des lois d’une société) et le pouvoir exécutif sont distincts mais indispensablement associés. L’exécutif s’occupant de faire exécuter les lois, l’autre s’occupant de la politique internationale doivent être associés malgré leur distinction.

13

149-150

« Ainsi, le peuple garde toujours le pouvoir

souverain de se délivrer des entreprises de toutes sortes de personnes, même de ses législateurs, s'ils venaient à être assez fous ou assez méchants, pour former des desseins contre les libertés et les propriétés des sujets. »

« De sorte que le peuple doit être considéré, à cet égard, comme ayant toujours le pouvoir souverain, mais non toutefois comme exerçant toujours ce pouvoir; »

« Dans toutes les causes, et dans toutes les occasions qui se présentent, le pouvoir législatif est le pouvoir souverain. Car ceux qui peuvent proposer des lois à

d’autres doivent nécessairement leur être supérieurs »

Après avoir évoqué les différents pouvoirs existant au sein d’une même société, Locke montre ici, la subordination des pouvoirs de l’Etat.

Il débute ce chapitre en prononçant le fait que le pouvoir dit souverain est détenu par le peuple. Le peuple possède donc toujours ce pouvoir de se défaire des pouvoirs des mandataires qu’ils ont élus pour les placer dans d’autres mains, si le peuple considère que les choix que prennent ces mandataires vont à l’encontre de leurs libertés etc.

Cependant, le pouvoirs législatif est le pouvoir souverain, les autres lui étant soumis et subordonnés.

151-152

« Elle est souveraine, non en tant qu'en elle seule réside tout le pouvoir souverain de faire des lois, mais premièrement, en tant qu'elle a en soi le pouvoir souverain de faire exécuter les lois »

« La fidélité à laquelle on s'engage par les serments, n'étant autre chose que l'obéissance que l'on promet de rendre conformément aux lois »

« Le pouvoir exécutif remis à une seule personne, qui a sa part aussi du pouvoir législatif, est visiblement subordonné, et doit rendre compte à ce pouvoir législatif »

« Le pouvoir suprême exécutif ne consiste pas à être exempt de subordination, mais bien en ce que ceux qui en sont revêtus, ayant leur part du pouvoir législatif, n'ont point au-dessus d'eux un supérieur législatif distinct, auquel ils soient subordonnés »

Locke définit ici les conditions d’obéissance que peuvent exister au sein d’une société civile. Cette même obéissance réside dans la fidélité que l’on a de faire quelque action, tout cela qui a pour obligation d’être impérativement conforme aux lois. Et une   personne possédant non seulement le pouvoir législatif, mais également le pouvoir exécutif, est une dite souveraine.

Mais ce n’est pas la seule idée que Locke évoque ici, il parle d’un pouvoir exécutif suprême qui serait exempté à la subordination d’un pouvoir législatif sachant que la personne possédant ce pouvoir exécutif suprême possède sa part de législatif. Cependant, le législatif étant le pouvoir suprême, l’exécutif ne peut être supérieure à celui-ci et se voit par conséquent enrôlé dans une relation de subordination avec le législatif.

153-155

« Il n'est pas nécessaire, ni à propos, que le pouvoir législatif soit toujours sur pied ; mais il est absolument nécessaire que le pouvoir exécutif le soit, à cause qu'il n'est pas toujours nécessaire de faire des lois, mais qu'il l'est toujours de faire exécuter celles qui ont été faites »

« Le pouvoir d'élire, en cette rencontre, doit être exercé par le peuple, soit dans de certains temps précis et destinés à cela, ou lorsqu'il en est sollicité et averti »

« Ceux qui ont le pouvoir exécutif, agissant, comme il vient d'être dit, sans en avoir reçu d'autorité, d'une manière contraire à la confiance qu'on a mise en eux, sont dans l'état de guerre avec le Peuple, qui a droit de rétablir l'assemblée qui le représente, et de la remettre dans l'exercice du pouvoir législatif »

« Celui qui use de la force sans autorité, se met par-là dans un état de guerre, comme étant l'agresseur, et s'expose à être traité de la manière qu'il voulait traiter les autres »

Dans ces paragraphes nous est présenté les modalités de l’exercice des différents pouvoirs. Le pouvoir législatif peut ne pas être exercé de façon chronique, il n’est pas nécessaire qu’il y est une certaine persistance de ce pouvoir contrairement au pouvoir législatif qui requiert une chronicité, soit le fait qu’il soit exercé constamment. Et ce en raison de la nature de son pouvoir qui est de faire appliquer les lois, ce qui est nécessaire de faire constamment.

De plus, le d’élire ne doit être qu’exercer par le peule dans deux conditions : à un temps donné et précis ou bien lorsque celui-ci est sollicité.

Cependant conférer un tel pouvoir à un seul corps peut entrainer certaines complications notamment le fait que ce corps, en possession du pouvoir exécutif peut agir à l’encontre des desseins du peuple. Si cela se produisit, alors cette personne serait traitée tel une personne menaçant l’intégrité du peuple, soit mené en justice et traité tel un criminel. Ainsi la trahison par le pouvoir exécutif de la confiance mise en lui déclenche l’état de guerre avec le peuple.

156

« Le pouvoir de convoquer l'assemblée législative, lequel réside dans celui qui a le pouvoir exécutif »

« Nous supposons que l'assemblée législative n'a pas, par la constitution originaire, un temps fixe et arrêté, le pouvoir de la convoquer tombe naturellement entre les mains de celui qui a le pouvoir exécutif, ou comme ayant un pouvoir arbitraire, un pouvoir qu'il ait droit d'exercer selon son plaisir »

« Il ne s'ensuit point que le pouvoir exécutif soit supérieur au pouvoir législatif. »

Locke affirme que l’assemblée législative est convoquée par le pouvoir exécutif, cependant malgré la détention ce droit, de ce pouvoir par l’exécutif, celui-ci ne possède pas pour autant un pouvoir ascendant sur le législatif. Par ailleurs il établit le fait que le législatif ne peut être concentrer dans les mains d’une seule personne au risque de n’être plus dissociable du pouvoir exécutif. Il est donc nécessaire de concentrer le législatif dans les mains d’une assemblée élue et siégeant de façon intermittente, dans la mesure où celle-ci n’est pas continuellement convocable.

157-158

« Les choses de ce monde sont exposées à tant de vicissitudes, que rien ne demeure longtemps dans un même état »

« Il est arrivé souvent aussi que dans les gouvernements où une partie de l'autorité législative représente le peuple, et est choisie par le peuple, cette représentation, dans la suite du temps, ne s'est trouvée guère conforme aux raisons qui l'avaient établie du commencement. »

« Le peuple, quand le pouvoir législatif est une fois établi, n'ayant point, dans cette sorte de gouvernement dont il est question, le pouvoir d'agir pendant que le gouvernement subsiste, on ne saurait trouver de remède à cet inconvénient »

« Le peuple élira ses députés sur des règles et des raisons justes, équitables, incontestables, conformes à la forme originaire du gouvernement, il agira, sans doute, d'une manière sage, judicieuse et conforme à l'intérêt et à la volonté de l'État »

Il arrive que le pays dans lequel nous nous trouvons soit dépeuplé et désertique, ceci entrainerait par conséquent une dérégulation des lois et des mesures de l’état, soit du législatif. Il est donc difficile de parvenir à régler cet inconvénient. Locke préconise alors une solution pour remédier à cela : les députés ayant pour rôle principale de représenter le peuple et de porter la voix de tous au gouvernement.

14 :

158

« En effet, plusieurs accidents peuvent arriver, dans lesquels une observation rigide et étroite des lois est capable de causer bien du préjudice »

« Celui qui tient les rênes du gouvernement,

doit avoir, en divers cas, le pouvoir d'adoucir la sévérité des lois, et de pardonner quelques crimes, vu que la fin du gouvernement étant de conserver tous les membres de la société »

Un bon usage de la prérogative : le salut du peuple est la loi suprême. Un homme au pouvoir doit être en mesure d’assouplir les lois, en vue de certaines raisons qui demandent à ce que l’on adoucisse les lois. De plus le véritable objectif étant la conservation de tout sujet au sein d’une société, le corps législatif doit être moins rigide s’il veut respecter les fins de la société.

159-160

« Il est impossible de prévoir tout, et de pourvoir, par

les lois, à tous les accidents et à toutes les nécessités qui peuvent concerner le bien public, ou de faire des lois qui ne soient point capables de causer du préjudice dans certaines circonstances »

« Qu’on a donné une grande liberté au pouvoir exécutif, et qu'on a laissé à sa discrétion et à sa prudence bien des choses dont les lois ne disent rien »

La prérogative est considérée comme une initiative législative concédée à l’exécutif pour les choses qu’une loi ne peut prévoir.

Dans la mesure où il est impossible de prévoir tout ce qu’il peut y arriver dans une loi, le pouvoir exécutif se voit conférer quelques moyens lui permettant d’agir en cas de circonstances non prédites par la généralité de loi.

161-162-163

« Tant que ce pouvoir est employé pour l'avantage de l'État, et conformément à la confiance de la société et aux fins du gouvernement, c'est une prérogative incontestable, et on n'y trouve jamais à redire »

« Se servir de leur puissance pour des fins particulières et pour leurs propres intérêts, non pour le bien public, le peuple a été obligé de déterminer par des lois la prérogative, de la régler dans les cas qu'il trouvait lui être désavantageux »

« La fin du gouvernement n'étant autre chose que le bien-être de la communauté, tous les changements et toutes les restrictions qui tendent à cette fin, ne sont nullement une usurpation du droit de personne, puisque personne, dans le gouvernement, n'a droit de se proposer une autre fin »

Cet acte de prérogative procure du bien au peuple si et seulement si le souverain, le « prince » en fait un bon usage. Dès lors, cet acte procure un avantage au peuple.

Mais le peuple en a délimité par des lois positives l’usage légitime pour prévenir les abus qu’ils pourraient y avoir.

Il est également nécessaire d’éviter tout contresens concernant l’encadrement légal de la prérogative ».

Appliquer des lois positives pour prévenir les abus que peut effectuer le prince n’est guère une chose qui empiète sur la prérogative dans la mesure où ce pouvoir a été conféré au prince pour un usage du bien public et non à des fins personnelles.

164-167

« La prérogative ne saurait être fondée que sur la permission, que le peuple a donnée à ceux à qui il a remis le gouvernement, de faire diverses choses, de leur propre et libre choix, quand les lois ne prescrivent

rien sur certains cas qui se présentent, et d'agir même quelquefois d'une manière contraire à des lois expresses de l'État, si le bien public le requiert, et sur l'approbation que la société est obligée de donner à cette conduite »

« Il est impossible que personne, dans une société, ait jamais eu le droit de causer du préjudice au peuple, et de le rendre malheureux, quoiqu'il ait été possible et fort raisonnable que le peuple n'ait point limité la prérogative de ces Rois ou de ces conducteurs, qui ne passaient point les bornes que le bien public marquait et prescrivait. Après tout, la prérogative n'est rien autre chose que le pouvoir de procurer le bien public, sans règlements et sans lois. »

Malgré tout un mauvais usage de la prérogative se fait et le droit de résistance connu comme étant « l’appel du ciel » se forme.

15 :

169

« On a confondu ces différents pouvoirs »

Ce paragraphe fait parfaitement office d’introduction, Locke fait ici un diagnostic sur les révolutions en Angleterre, les troubles qui se produisent proviennent selon lui d’une confusion de ces différents pouvoirs

170-171-172

« Le pouvoir et le gouvernement des parents est donc un pouvoir et un gouvernement naturel ; mais il ne s'étend nullement sur les droits, les fins, et la juridiction du pouvoir et du gouvernement qu'on appelle politique. Le pouvoir d'un père ne regarde point ce qui appartient en propre à ses enfants, qui ont droit seuls d'en disposer. »

« Le pouvoir politique est ce pouvoir que chaque homme a dans l'état de nature, qu'on a réuni entre les mains d'une société »

« Le pouvoir despotique est un pouvoir absolu et arbitraire qu'un homme a sur un autre, et dont il peut user pour lui ôter la vie dès qu'il lui plaira »

« Que, dès qu'un accord intervient entre un prisonnier de guerre et celui qui l'a en son pouvoir, l'esclavage, le pouvoir absolu, et l'état de guerre finissent »

Le pouvoir paternel, ou plutôt parental est une sorte de gouvernement naturel inassimilable au pouvoir politique en ce que celui-ci ne s’étend pas sur leurs droits etc.

Le pouvoir politique est de nature contractuelle dans la mesure où ce pouvoir - qui a pour fin la conservation de soi et des membres de la société – est un pouvoir que chaque homme possédait par nature et qui a été distribué dans les mains des individus composant une société.

Locke ne s’arrête point-là est définit également ce qu’est un pouvoir despotique. Il assimile ce pouvoir dit despotique à un pouvoir qu’à un homme sur un autre, que l’on peut considérer étant un état de guerre continué.

173-174

« La nature donne le premier des trois pouvoirs : le pouvoir parental »

« Un accord volontaire donne le second ; savoir, le

pouvoir politique »

« L’état de guerre donne le troisième, c'est-à-dire, le pouvoir despotique »

« Le pouvoir des pères et des mères est autant au-dessous du pouvoir des Princes et des Magistrats, que le pouvoir despotique excède ce dernier »

« La domination absolue est tellement éloignée

d'être une espèce de société civile, qu'elle n'est pas moins incompatible avec une société civile »

Nous avons ici l’origine des trois pouvoirs : pouvoir paternel, pouvoir politique et despotique. Puis il établit une sorte de hiérarchie entre ces trois pouvoirs, et dit clairement que la domination absolue n’est certes pas un critère d’une société civile mais qu’elle reste néanmoins compatible avec celle-ci en fonction de certaines conditions.

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