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Sommes-nous des machines ?

Dissertation : Sommes-nous des machines ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2021  •  Dissertation  •  4 227 Mots (17 Pages)  •  376 Vues

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                                Sommes-nous des machines ?

        La notion de machine est une notion bien vague, elle peut vouloir dire bien des choses, allant du cyborg tueur jusqu’à la machine à laver, dans quel cas nous n’espérons pas être des machines. e qui signifie qu’à la question sommes-nous des machines, beaucoup de réponses sont possibles, mais aussi beaucoup de questions. Mais d’abord qu’est-ce qu’une machine ? Si on se base sur la thèse de l’animal machine de Descartes, il s’agirait d’être au comportement similaire à celui d’une machine, c’est-à-dire au comportement répétitif, mais aussi d’être dénué de volonté. En bref cela vise surtout les animaux qui agiraient comme des machines. Une autre idée de la machine que nous pouvons avoir, c’est le robot, c’est l’image du Terminator, il s’agit certes d’une entité ayant un but précis et défini, mais c’est sa constitution ici qui le rend machine, il est un assemblage de métal. En bref des possibilités de machines, il en existe une multitude. La première réponse que nous donnerions tous à la question posée est : « Nous ne sommes pas des machines car nous sommes humains », réponse assez claire mais qui pause ici une autre question, et c’est dans cette voie que nous irons, qu’est ce qui fait de nous des humains dans tous les sens du terme ?

        Le fait que nous soyons humains est une évidence pour tous, mais quel est la cause de cette conséquence ? Nous pourrions tout d’abord nous orienter vers un point de vue assez scientifique, nous formons tous une enveloppe de chair constitué en grande partie de carbone, à cela s’ajoute des caractères propres à notre espèce, nous rendant ainsi la possibilité d’appartenir à l’espèce humaine. Maintenant, nous sommes en état de nous demander une chose, aux vues des progrès immense de la science qui ne cessent d’accroitre, est-il possible que l’homme que nous connaissons n’existe plus dans les siècles à venir ? Ce qui est entendu par cela c’est que la vie humaine tel que nous la connaissons et l’avons décrite ne répondrait plus à ces critères, elle aurait subi une évolution brutale. Nous pouvons voir comme exemple la transplantation de prothèses métalliques fonctionnant aussi bien voire mieux que des membres normaux, et cela va pour toutes les parties du corps. Un exemple assez impressionnant de ce futur probable se trouve dans le jeu vidéo « Cyberpunk 2077 », ce jeu se déroule dans une métropole américaine dans un futur proche, le joueur y a la possibilité de personnaliser le corps de son personnage avec des implants variés, allant de la vitesse des réflexes jusqu’à votre capacité oculaire. La personnalisation est incroyablement variée et nous fait nous rendre compte d’une chose, nous risquons de perdre dans une échéance assez courte une grande partie de notre humanité. Tout ce qui vient d’être évoqué s’appelle le transhumanisme, et c’est vers là que tend l’humanité. Une possibilité autre que le transhumanisme pour un futur proche, c’est le post-biologisme. Là ou le transhumanisme se contente simplement d’améliorer la condition humaine, le post-biologisme, c’est la fin du hasard, la fin d’une vie carbonée, tout se déroulerait alors comme un programme que l’on code. Un exemple parfait de ce type de vie se trouve dans le livre Signe de vie de Jr Dos Santos, ce roman nous raconte l’histoire de chercheur allant à l’encontre d’un objet traversant le système solaire et passant proche de la terre. Ils trouveront sur l’objet, qui s’avère être un astéroïde, un artefact fait en silicium, lorsque celui-ci sera ramené dans la navette pour être analysé il tuera l’équipage se trouvant à l’intérieur et transformera grâce à une réaction chimique le carbone composant leur corps en silicium. Ici plus de hasard, la reproduction est choisie. En bref, là où le transhumanisme laisse la possibilité de croire à un semblant d’humain, le post-biologisme vient le détruire, ce qui est assez terrifiant car il fait parti intégrante de nos possibilités d’évolutions. Donc, en partant de ce point de vue, nous serions humains pour l’instant mais d’ici peu nous avons de fortes chances de perdre ce nom et de devenir des machines. Dans ce développement nous avons négligé le fait qu’un humain ne pouvait être autre chose qu’une enveloppe de chair, et c’est ce que nous allons voir.                                Une chose qui nous rend certainement humain et cela au sens sociétal comme au sens biologique, c’est le fait d’avoir des passions, des sentiments, c’est ce qui nous rend exister. Or seul l’homme actuellement est capable d’avoir des émotions et des sentiments complexes, de ce fait nous ne serions pas des machines. Mais que se passerait-il si les machines étaient capables de ressentir des émotions, que se passerait-il si les machines que nous créons développaient la capacité d’avoir ce qui nous caractérise, deviendrons-nous des machines ou cesseraient-elles d’en être ? Les plus sceptiques à cette idée diront que cela est impossible, pour aller à l’encontre de cet argument nous utiliserons un exemple réel. Cet exemple est celui de Garry Kasparov qui fut champion du monde d’échec, mais qui fut surtout le premier champion du monde à perdre contre une machine. A ce moment-là, on pourrait se dire : « cela est normale elle connait tous les coups car on les lui a enseignés ». Le problème de cet argument, c’est qu’aucun coup n’a été enseigné à la machine, seul les règles lui ont été enseignées. Elle a battu le champion du monde, à l’époque seul joueur au-dessus de 2800 d’elo, mais elle a aussi battu plusieurs siècles de stratégies humaines et cela en jouant contre elle-même. Elle a été capable d’évoluer et cela de manière autonome et exponentielle. Maintenant imaginons que nous arrivons à créer une machine capable d’autonomie, sachant que celle-ci évolue à une vitesse très supérieure à la nôtre, il est certain qu’avec l’accumulation d’information appelé souvenir, celle-ci sera capable d’émettre des émotions et d’agir de son propre chef, pour cela nous allons voir deux exemples. Le premier et le deuxième exemple qui vont remettre en cause la notion d’humanité nous viennent du cinéma. Dans 2001 l’odyssée de l’espace, Stanley Kubrick nous offre un voyage à travers le système solaire dans une navette dirigé en partie par une intelligence artificielle, dans laquelle se trouve de nombreux astronautes qui sont pour la plupart cryogénisés. Les deux seuls non endormis vont se rendre compte d’une défaillance de la machine et vont imaginer la possibilité de la débrancher. A compté de ce moment, l’intelligence artificielle luttera pour sa survie comme si elle était vivante, elle tentera de tuer les deux astronautes, ne réussira que pour un, et lorsqu’elle sera face à sa mise hors service, elle dira : « j’ai peur ». La question ici que nous pouvons nous poser est, est ce que cette machine a réellement peur ? a-t-elle réellement peur de la mort ? La machine n’a pas été programmé ni pour connaitre la peur ni pour la prononcer ce qui veut dire qu’elle a agi de son propre chef, l’hypothèse qu’elle ressente un semblant de peur est ici très plausible. Le deuxième exemple est celui du film Blade Runner de Ridley Scott. Ce film paru en 1982 nous raconte une histoire se déroulant en novembre 2019. Dans un Los Angeles sombre et pluvieux Rick Deckard est un Blade Runner, c’est-à-dire un chasseur de répliquants, des androïdes à allure humaine utilisés comme esclave dans les colonies spéciales. Rick Deckard a pour mission de retrouver 4 répliquants caché sur terre afin de les éliminer. A la tête de ces répliquants se trouve Roy Betty, un répliquant de combat dernière génération, surpuissant, froid et sanguinaire. Celui-ci a découvert que sa durée de vie était limitée à 4 années, proche de sa fin et affecté par la peur de mourir, il est déterminé à chercher son créateur pour prolonger son existence. Il y parviendra mais en apprenant que sa fin est inéluctable, il tuera son créateur fou de rage. De son côté Deckard est venu à bout de tous les camarades de Betty et il l’attend dans son repère, le face à face est inévitable. Le combat commence, expert en affrontement Betty surclasse son adversaire et en fait sa proie, il joue avec lui. Deckard va alors tenter de s’échapper, ce qui va l’amener dans une situation assez délicate où il sera dans le vide sur le point de tomber, face à Betty, Deckard est à sa merci. Le spectateur pense alors que Betty va laisser le personnage principal mourir, ce qu’il ne fera pas contre toute attente. A cela suit un monologue devenu célèbre qui se termine par la mort de Betty. Ce film mettait déjà un très grand point d’interrogation sur la notion d’humanité avant cette scène, mais après avoir vu ce dénouement, personne ne peut rester insensible à cette question. Et, peut-on voir dans le dernier geste de Roy Betty un début de réponse ? Alors qu’il contemple sa proie sur le point de mourir, ressentant à travers elle une grande détresse, il prend la décision de la sauver, geste qui sera interpréter comme de la compassion, celle d’un humain envers un autre humain. Et cela nous fais comprendre une chose, Betty n’est pas programmée pour sauver Deckard, il désire le sauver et c’est pour cela qu’il le fait. Mais il y a aussi à cela une autre raison, Betty sait que sa fin est imminente. Lorsque qu’il entame son monologue avant de mourir, c’est pour prouver de façon irréfutable qu’il est l’égal d’un humain, en sauvant Deckard, il cherchait aussi un témoin, mais non pas pour le convaincre, pour l’émouvoir. Il clame ainsi ses dernières paroles, allant à l’encontre de ce pourquoi il était programmé, faisant ainsi la démonstration de toute son humanité, il a certes vécu comme une machine, mais il est mort comme un homme. Avec cet exemple, on comprend ici que les machines comme elles le sont montrées ici sont belles et biens humaines, tout aussi humaine que nous, et cela ne fait pas de nous des machines pour autant, ça nous permet de comprendre qu’humain n’est qu’un mot que nous avons assimilez à un caractère ou un comportement, ce que nous appelons humain, c’est le fait d’être. La seule notion qui pourrait réellement nous permettre de différencier la machine du reste, c’est le cogito de Descartes (Cogito ergo sum, je pense donc je suis). Tout ce qui pense serait alors dans la mesure d’être, et donc que nous passions par le transhumanisme ou bien que nous arrivions à créer des machines capables d’émotions, elle n’en serait pas moins humaine que nous, nous n’y perdrons pas d’humanités, nous y gagnerons même.                                                  En se basant sur ce référentiel, nous ne sommes pas des machines, et certaines machines n’en sont pas non plus. Cependant, nous avons vu qu’une machine ne se limitait pas aux termes que nous avons cités au cours de cette partie, elle peut aussi être un automate programmé pour répéter une ou plusieurs actions, et c’est vers cette idée que nous allons aller.

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