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Réflexions sur la puissance du pouvoir

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Par   •  1 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 265 Mots (10 Pages)  •  536 Vues

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Introduction

« Chaque communiste doit assimiler cette vérité : le pouvoir est au bout du fusil »Mao-Tsé-Toung.

Le pouvoir, du latin « podere », signifie, avoir la capacité de, être capable de. C’est une représentation abstraite des capacités éventuelles ou effectives d’un groupe, d’une institution, d’un pays ou d’un seul être. D’entités, qu’elles soient concrètes ou abstraites (Dieu). Il symbolise donc le panel de possibilités d’agir de(s) entité(s) concerné(s). Plus le panel est large, plus le pouvoir est considéré comme grand. Pouvoir n’est pas faire, mais avoir la possibilité d’agir. On le qualifie de verbe auxiliaire, car il est au service d’autre chose que lui-même. En effet il est rare d’entendre dire : « je peux. ».

C’est ainsi que l’on adosse au verbe pouvoir une action : on parlera du « pouvoir de », comme par exemple le pouvoir de commander, de décider ou encore de créer. Néanmoins, il existe également le Pouvoir en tant que nom et non en tant que verbe : on parle ici du concept global, celui d’une capacité théorique ou réelle d’agir, de réaliser une action ou un acte.

Cette capacité à agir fascine depuis longtemps les hommes, et nombreux sont ceux qui l’on exercé ou convoité. Les penseurs, des Grecs aux post-modernes, ont de la même manière porté une attention particulière au pouvoir, étant donné l’attraction qu’il exerce sur l’homme, ainsi que l’influence qu’il a pu avoir dans l’Histoire, ou plus modestement, sur notre quotidien. Et si tous s’accordent sur son importance, il sont peu à se rejoindre quant à sa provenance : mais où réside le Pouvoir !

Il faut tout d’abord se demander si cet emplacement du Pouvoir est fixe. On se demande où « est » le Pouvoir : était il ailleurs auparavant ? En d’autres termes, le pouvoir est il ancré à un emplacement fixe, ou est il mobile suivant les époques et les sociétés ? Dans un second temps, le problème est de savoir si ce lieu est réel, si il existe physiquement, ou si il n’est que abstrait, impalpable. Cependant, si l‘on considère que le pouvoir n’est qu’un auxiliaire au service d’une entité quelconque, force est d’admettre que le pouvoir réside dans les mains de celui qui le détient.

Il convient également de considérer la multiplicité du Pouvoir, composé lui-même de plusieurs pouvoirs : même les dieux, ou Dieu ne sont pas omnipotent (omni : tout ; potent : pouvoir) ; chez les Anciens les dieux sont semblables aux hommes, dans les religions du Livre, Dieu ne maîtrise pas le « libre arbitre ». Il apparaît clairement que chez les Anciens les dieux sont proches des hommes, ce qui veut dire qu’ils n’ont qu’un pouvoir au final limité, tandis que chez les monothéismes, Dieu ne maîtrise pas entièrement le « libre arbitre » : il laisse les hommes libres de leurs actions et leurs croyances. A nouveau, son pouvoir n’est pas illimité : il n’est pas omnipotent.

Ainsi le « où » est lié au « qui » : en trouvant celui qui exerce et détient le pouvoir, on découvre où il réside. Dès lors, la question devient « Qui détient le Pouvoir ? », son détenteur l’abritant en son sein. En partant du postulat de Michel Foucault, philosophe français contemporain, nous considèrerons que le pouvoir ne se laisse pas ramener à un principe transcendant (du latin transcendens ; de transcendere, franchir, surpasser) ou à une source unique : le pouvoir ou plutôt les pouvoirs sont diffus dans diverses institutions qui visent à les intégrer. La source du pouvoir n’est pas unique, elle est diffuse car provenant de plusieurs acteurs distincts.

C’est ce constat qui nous amène à l’étude suivante : nous distinguerons trois types de pouvoir, à savoir, le pouvoir manifeste, le pouvoir latent et enfin le Divin, un presque pouvoir.

Le pouvoir manifeste

Le pouvoir manifeste est le premier qui vient à l’esprit, car il est plus visible : c’est en effet le pouvoir de coercition (forcer l’autre à agir ou à s’abstenir), exercé physiquement ou mentalement. Physiquement, c’est la force qui prime ; quand elle est incontrôlée on l’appelle alors violence. En effet la force est un pouvoir basique qui régit les rapports entre les hommes à « l’état de nature », c’est-à-dire, avant l’Etat, quand la société ne comporte que deux acteurs : moi et autrui.

La thèse de Hobbes, dans le Léviathan, ou Traité de la matière, de la forme et du pouvoir d’une république ecclésiastique et civile, explique que les hommes ont passé un contrat ; c’est-à-dire pour le Code Civil : « une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ; entre eux : celui de remettre toutes formes de force ou de coercition à une tierce personne : l’Etat est né, il est seul détenteur de ce pouvoir qu’est la « violence légitime », le droit fondé et reconnu d’exercer son pouvoir de coercition, car les hommes lui ont abandonné leur propre droit à cette « violence légitime », par le contrat qu’ils ont passé avec lui.

Néanmoins, un penseur, Saint Augustin, apporte une nuance à la thèse de Hobbes : non pas que la force est un pouvoir, mais que cette force appartient avant tout à une « troupe de brigands » ; il considère en effet que l’Etat n’est rien d’autre qu’une grande troupe de brigands qui une fois élargie à l’échelle d’un pays, et qui à établit sa domination par la violence, se proclame finalement Etat, et s’octroie le monopole de la violence.

On constate, que le XXème siècle, a opéré un curieux basculement du pouvoir de coercition, avec un pouvoir quasi-physique, qui vient suppléer le pouvoir de « violence légitime » incarné par les forces militaires et de polices : c’est le pouvoir économique.

Basculement d’acteurs de la même manière : car si l’Etat reste un personnage important de ce nouveau pouvoir, n’en reste pas moins les entités non institutionnelles ; tels de nos jours les marchés financiers ; qui agissent dans un certain « état de nature » comme le dirait Hobbes : une violence d’acteur à acteur. En reprenant l’exemple des marchés financiers, on retrouvera cette violence d’acteur à acteur dans des actions tel que la spéculation intensive qu’il y a pu y avoir dans les années 1980’ sur les denrées alimentaire, et qui est en grande partie responsable d’importante famine dans le Tiers-Monde. On voit ainsi se redessiner clairement la « troupe de brigands » chère à Saint Augustin

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