Poème sur l'été

L’été

Vous parler de l’été, c’est parler du Midi.

C’est raconter Marseille pays où je suis né.

Nostalgie d’une époque, le début de ma vie

Où je cherche ma voie sur des chemins salés.

C’est Mistral, c’est Pagnol et c’est la Canebière,

Sans oublier bien sur, ô notre bonne Mère.

L’homme y côtoie l’homme, parfois sans amitié,

Mais, quel plus beau panel sur notre humanité.

Étonnante mixture où tous les gens se pressent,

Chacun voulant ici tour à tour s’y trouver.

Les races et les dieux, s’y fréquentent et s’y dressent.

Oui, dans ce métissage je me suis élevé.

Si les cigales braillent se nourrissant de sève,

Si mon accent chantant plante le décor

De ces champs de lavande aux parfums de trésor,

Je demeure aujourd’hui prisonnier de mes rêves.

J’ai quitté ce pays d’oliviers et de pierres,

Pour des chênes géants, des touffes de bruyère,

Et j’ai bâti ma vie au faîte des années,

Avec au fond de moi, la peur de l’étranger.

Cette apogée de vie, synonyme d’amour,

Deux êtres s’unissant, un soit disant toujours.

La vie se perpétue. Quel est donc ce mystère

Qui débarque un beau jour et fait de moi un père ?

Mais déjà sournoisement la passion s’étiole

Laissant place à la haine, au désenchantement.

Les projets, les beaux jours, le château se désolent,

Du cœur soudain trahi c’est le déchirement.

Alors à ce moment tu comptes tes amis ;

Las, tu te retournes, les trois quart sont partis.

Je me retrouve seul face à ma solitude.

J’avance lentement la cicatrice ouverte.

Il me faudra du temps pour trouver la quiétude,

Reconstruire un palais, laisser ma porte ouverte.

Mais déjà le soleil sur l’horizon se couche,

Il devient temps pour moi de passer le relai.

Cette main qui se tend, qui me frôle et me touche

De tous mes sentiments, vient ce soir m’apaiser.

...