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Obstacles à la détermination du temps

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Par   •  23 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 706 Mots (7 Pages)  •  546 Vues

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LE TEMPS EXISTE-IL ?

Etienne KLEIN - CEA Saclay

I - Les obstacles à la définition du temps

1 – Les lacunes du langage

Le temps défini à partir de lui-même : métaphore, tautologie.

Giono : ce qui passe quand rien ne passe.

Présuppose l’idée de passage, qui est la signature même de la temporalité. Le fait de passer est une propriété du temps.

Il va falloir penser un concept que nous ne sommes pas capables de définir.

On utilise le mot temps pour dire des quantités de choses qui n’ont rien à voir avec le temps.

Tuer le temps, manquer de temps, payer de son temps, le temps presse, c’était le bon temps…

Désigne à la fois succession et simultanéité, durée et changement, le vieillissement et la vieillesse.

On continue à parler du temps comme avant Galilée qui a introduit la notion de temps en physique pour décrire une loi naturelle (la chute des corps).

On ne peut pas montrer le temps de façon positive, mais on peut dire :

• ce n’est pas la même chose que le changement, ni que le devenir

• ce n’est pas simplement la succession.

Le meilleur moyen qu’à trouver la nature pour que tout ne se passe pas d’un seul coup.

2– Les surdéterminations du concept par le langage

Notre façon de parler le temps formate ce que nous pensons du temps

Le fait d’avoir inventé un substantif pour désigner le temps, ce que les chinois n’ont pas fait, pose la question de savoir de quelle substance est fait le temps.

Le temps passe : distinction par rapport à l’espace qui lui ne passe pas.

Le futur passe pour devenir le présent.

Le présent passe pour devenir le passé

Le passé ne passe pas car il est déjà passé

Fonction principale du temps : produire de la durée, faire en sorte que chaque instant présent soi remplacé par un nouvel instant présent. Renouveler le présent.

Les moments se succèdent. Le temps fait passer la réalité présente. Comme la réalité qu’il fait passer ne cesse pas de passer, le temps qui la fait passer ne passe pas.

La seule chose dans l’univers qui ne passe pas, c’est le temps.

On confond l’objet et sa fonction. La fonction du temps n’est pas de passer mais de faire passer la réalité.

Le chemin ne chemine pas, il permet aux promeneurs de cheminer.

Chez Newton, les instants du temps ont tous le même statut. Le temps ne subit pas d’évolution du fait du passage du temps. Il n’est pas soumis au devenir.

3 – Le piège des analogies

La métaphore du fleuve d’Héraclite : le temps est un écoulement.

Elle nous conduit à attribuer au temps les propriétés du fleuve, par exemple la vitesse.

Or la vitesse est une dérivée par rapport au temps. Donc le concept de vitesse du temps n’a aucun sens en physique.

Ce qui se passe dans le temps passe vite, mais pas le temps lui-même.

Pour définir une vitesse, il faut se référer à quelque chose qui ne bouge pas.

Le fleuve s’écoule dans un lit qui ne s’écoule pas, mais dans quoi s’écoulerait le temps, sinon un non-temps ?

4 – Attribuer au temps les propriétés de ce qui se passe dans le temps

Quand nous voyons des évènements périodiques, nous disons que le temps est périodique.

Quels sont les liens entre les propriétés du temps et les propriétés des phénomènes temporels ?

Temps philosophique, temps physique, temps cosmologique, temps géologique : autant de temps que de phénomènes temporels.

Il existe un seul temps, le temps physique, dans lequel se déroulent une infinité de phénomènes ayant des temporalités différentes.

II – Le temps en physique

1 – Galilée et Newton. Principe de causalité

Introduction du temps en physique par Galilée en 1604 à propos de la chute des corps : la vitesse d’un corps qui tombe est proportionnelle à la durée de la chute. Première fois que le paramètre t est introduit dans une équation.

On a mesuré les durées pendant des millénaires sans jamais recourir à la notion de temps au sens d’un fil unitaire homogène par rapport auquel on pourrait dater tous les évènements passés ou avenir.

Newton reprend les idées de Galilée et les formalise dans les principia : le temps s’écoule uniformément càd à vitesse constante. On peut définir un cours du temps du passé vers l’avenir.

Chez newton, le temps n’a qu’une dimension : il est donc soit linéaire, soit cyclique.

Les physiciens ont choisi le temps linéaire qui seul permet de garantir le principe de causalité formulé par Leibnitz et par Kant.

Principe causalité : tout phénomène est l’effet d’une cause qui le précède.

De Newton à la théorie de cordes le principe de causalité est une contrainte qu’on applique à la représentation du temps.

Le principe de causalité implique l’inaltérabilité du passé : une fois qu’une chose s’est passée, il sera éternellement vrai qu’elle s’est passée. On ne peut pas modifier un évènement qui a eu lieu.

Descartes : il

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