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Liberté

Fiche de lecture : Liberté. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2014  •  Fiche de lecture  •  481 Mots (2 Pages)  •  992 Vues

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La liberté de vouloir est absolue. Personne ne peut nous contraindre à vouloir ceci ou cela. Et si nous sommes vraiment libres de vouloir, personne n’aura de pouvoir sur nous :

Homme, tu possèdes par nature une volonté qui ne connaît ni obstacles ni contraintes : voilà ce qui est écrit dans ces entrailles. Je te le ferai voir d’abord à propos de l’assentiment. Y a-t-il quelqu’un qui puisse t’empêcher d’adhérer à la vérité ? Personne ; tu vois bien que, en cette matière, ta volonté ne rencontre ni contrainte, ni obstacle, ni empêchement. Eh bien ! en est-il autrement dans le cas des désirs et des tendances ? Qui peut vaincre une tendance, sinon une autre tendance ? un désir ou une aversion, sinon un autre désir ou une autre aversion ? Si l’on me menace de mort, dis-tu, on me contraint ? Ce n’est pas cette menace qui te contraint d’agir, c’est l’opinion que tel ou tel acte est préférable à la mort ; c’est donc bien encore ton jugement qui t’y oblige ; c’est la volonté qui oblige la volonté.

Epictète, Entretiens, livre I, chap. 17

Par exemple, si je suis prêt à me suicider, personne ne peut rien sur moi, personne ne peut me donner aucun ordre. Car alors je ne crains pas la menace de mort.

Mais alors, si l’homme est libre de vouloir, il sera toujours libre, absolument libre, y compris de ses actes, puisque tout acte ne peut être accompli que par la volonté. La théorie stoïcienne semble miraculeuse.

En fait, il faut bien voir la limite de cette théorie. D’abord, la liberté de vouloir n’est pas si absolue que cela : certes, la volonté n’est limitée que par elle-même, mais nous ne nous sentons pas libres de vouloir n’importe quoi pour autant. Par exemple, nous ne nous sentons pas libres de vouloir mourir, ou souffrir : nous pouvons le vouloir, mais il nous en coûte. On pourrait même dire que nous ne voulons jamais de telles choses, et que nous ne pouvons vouloir un mal que pour échapper à un plus grand mal. En ce sens nous ne sommes pas du tout libres de vouloir.

D’autre part, il faut bien voir que la prétendue liberté dont parlent les Stoïciens est la liberté d’échapper à un mal par un plus grand mal. Si on me force à aller en prison, je peux bien sûr me suicider. Mais qui préfère la mort à la prison ? Une telle liberté est donc, concrètement, bien limitée. Il est donc vrai que celui qui ne craint rien ne pourrait être commandé, car on ne peut être commandé que par la menace, et la menace n’a de prise sur nous que si on craint quelque chose. Mais pour la plupart d’entre nous, la « liberté » de vouloir ne nous permet pas du tout d’échapper aux menaces, ce n’est qu’une liberté

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