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Les références philosophiques à mobiliser

Commentaire d'oeuvre : Les références philosophiques à mobiliser. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  704 Mots (3 Pages)  •  591 Vues

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Ne désirons-nous que les choses qui nous semblent bonnes ?

Remarques concernant l’analyse du sujet de dissertation :

• À première lecture, peut-être un peu rapide, il s’agit d’un sujet classique sur la relation entre le désir et la valeur : il porte sur une question « a priori » intéressante en raison de ses liens évidents avec le vécu de chacun.

• Cependant, une lecture plus attentive révèle une réelle difficulté : le sujet ne demande pas si ce que nous désirons est bon, mais si cela nous semble bon. Or, la réponse paraît tellement évidente que cela risque de paralyser la réflexion : comment pourrions-nous désirer une chose qui ne nous semble pas bonne ? Il est important de ne pas occulter cette difficulté et de l’affronter.

• Ceci exclut de se contenter d’un devoir fait de généralités banales, qui se limiterait à dire que certains désirs sont bons alors que d’autres sont mauvais, avant de conclure qu’il faut rejeter les mauvais mais que l’on peut céder aux bons. Tant mieux si une lecture attentive du sujet dissuade de faire ainsi, car des séries d’exemples qui s’opposent et que l’on généralise ne

sauraient, pour ce sujet comme pour tout autre, constituer une véritable problématique. Éviter cet écueil, en revanche, sera certainement jugé méritoire.

• Il faut donc impérativement respecter le sujet tel qu’il est posé, et comprendre en quel sens la question se pose. Comment pourrions-nous désirer quelque chose qui ne nous semble pas bon ? La première piste qui peut venir à l’esprit est que le désir est ambivalent. Nous pouvons être attirés par quelque chose qui en même temps nous répugne, et peut-être même que nous

jugeons mauvaise, si nous prenons le temps et la distance nécessaires à l’examen.

• Or, cette idée est lourde d’enjeux, qu’il ne faudrait pas occulter. Le désir n’est pas forcément innocent, et il peut arriver que le pire devienne objet de désir, non seulement pour l’individu singulier, mais aussi pour la collectivité. La dissertation devrait conduire chacun à se situer par rapport à ces enjeux.

Les références philosophiques à mobiliser :

On aurait du mal à trouver un grand auteur qui n’ait pas parlé du désir. Chacun est donc invité à utiliser les références qu’il maîtrise le mieux. On peut cependant choisir de privilégier deux auteurs, tout en évoquant quelques autres, à savoir Spinoza et Girard.

• L’idée d’utiliser Spinoza vient immédiatement à l’esprit de qui sait que pour cet auteur, nous ne désirons pas les choses parce que nous les trouvons bonnes mais nous les trouvons bonnes parce que nous les désirons. Il n’est pas exclu que le concepteur du sujet ait eu cette citation en tête au moment de le formuler. Il suffirait de remplacer «qui» par «parce que» pour que le sujet devienne une interrogation sur la pensée de Spinoza. Cela ne signifie pas que la référence soit obligatoire, mais elle est bienvenue.

• Quant à René Girard, on peut remarquer qu’il ne figure pas au programme des auteurs, mais cela ne signifie évidemment en rien qu’on ne puisse l’utiliser. Son intérêt pour le sujet est qu’il donne des clés pour penser le désir d’une façon critique, mais sans poser la question du point de vue moral. Le concept de « désir mimétique » est très éclairant pour traiter ce sujet.

Un plan de traitement du sujet qu’il est éventuellement, ce n’est pas une obligation possible de suivre :

• Une première partie pourrait être consacrée à l’analyse du sujet ainsi qu’à l’étude de la première hypothèse de réponse qui vient à l’esprit. Il semble évident que nous ne désirons que les choses qui nous semblent bonnes, ce qui entraîne plusieurs conséquences possibles, que l’on se proposera d’étudier.

• Une seconde partie pourrait renverser le préjugé commun selon lequel le désir suit la rencontre de son objet, comme un effet suit sa cause. Elle serait donc consacrée essentiellement à Spinoza, qui opère ce renversement, sans en rester toutefois à un simple exposé d’histoire de la philosophie. La réflexion porterait sur ce qui s’ensuit pour le désir de ce renversement.

• Le bilan des deux premières parties ayant conduit à mettre l’accent sur l’ambivalence du désir, une troisième partie pourrait aborder la question de fond, à savoir celle de la relation entre le désir et son objet.

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