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Les Origines De La Pensée Grecque

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Par   •  4 Mars 2013  •  2 172 Mots (9 Pages)  •  1 141 Vues

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Les origines de la pensée grecque

(Jean-Pierre Vernant)

I) Prologue

L’auteur : Jean-Pierre Vernant (4 janvier 1914-9 janvier 2007) est un historien et anthropologue français, spécialiste de la Grèce antique et plus précisément des mythes grecs. Il a été professeur au Collège de France et un héros de la résistance communiste.

Préface : Ce livre paru en 1962 devait répondre à des critères précis : court (inférieur ou égal à 130 pages), ouvert à un large public, faisant le point sur la question sans trop d'érudition. Il fallait décrire les mutations intellectuelles qui s'opèrent entre le XIIe siècle avant notre ère (effondrement des royaumes mycéniens et monarchiques) et le Ve siècle (épanouissement d'Athènes), entre la royauté mycénienne et la cité démocratique ; et l'évolution qui a marqué le déclin du mythe (de muthos, la parole, l'ensemble de ce que véhicule et diffuse la Rumeur) et l'avènement de savoirs rationnels (de logos, la parole, comme expression de la raison). Les mathématiques ne seront pas étudiées en tant que telles, mais en tant que faisant partie de cette évolution. Nouvelle édition en 1985.

II) Texte

Introduction : La religion et la mythologie de la Grèce classique s'enracinent dans un passé mycénien mieux connu depuis le déchiffrement du linéaire B. Au XIIe siècle avant Jésus-Christ, cette civilisation s’écroule en raison des invasions doriennes : toute une forme de vie sociale, tout un univers spirituel et psychologique disparaissent et se transforment. L'effacement du Roi divin au profit d'un État de citoyens prépare une double innovation : institution de la Polis et naissance de la pensée rationnelle.

À partir du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, la Grèce affirme son originalité, sa volonté de laïciser sa pensée politique par rapport aux solutions bancales de la religion et de la mythologie. C'est l'acte de naissance de la raison grecque.

Chapitre Ier : le cadre historique. Au début du IIe millénaire, la Méditerranée ne coupe pas encore l'Orient et Occident. Les mêmes peuplements et les mêmes cultures animent l'Anatolie et ses alentours. La Crète se dégage alors du Cycladique, et conduit à Phaïstos, Malia et Cnossos sa première civilisation palatiale (2000-1070). Entre 2000 et 1900 une nouvelle population fait irruption en Grèce continentale, des minyens, qui apportent leur civilisation rompant avec l’Helladique ancien. Cette irruption coïncide avec celle des hittites en Anatolie et avec la construction de Troie VI avec laquelle le cheval fait son apparition en Troade, révolutionnant la société. Entrés en contact avec la Grèce minoenne, civilisation crétoise (XVIIIe siècle-XVe siècle ; de Minos, roi de Crète), ils participent à la crétisation progressive du monde mycénien (Grèce continentale, berceau de la future civilisation mycénienne) qui aboutit après 1450 à une civilisation palatiale commune dans l'île et dans la Grèce continentale. Dès cette date en effet, profitant de sa force militaire accrue par la technique du char, le royaume mycénien domine la Crète et s'établit à Cnossos. Son expansion qui se poursuit du XIVe siècle au XIIe siècle porte les Achéens à remplacer progressivement les crétois et à coloniser Rhodes, quelque points de la côte anatolienne, Chypre, la Mésopotamie, la Phénicie, et même l'Égypte entre 1400 et 1340. La civilisation mycénienne (de Mycènes, civilisation des Achéens) participe ainsi aux grandes civilisations du Proche-Orient.

Chapitre II : la royauté mycénienne. Le linéaire B, écriture des Achéens, est composée de lignes très fines. Non alphabétique et composée en majorité de syllabes, elle a transmis quelques points suffisamment établis de la vie sociale mycénienne. Celle-ci était centrée autour du palais dont le rôle est à la fois religieux (Roi divin, règne du mythe avec adoration d’idoles et explication de tout par la religion), politique, militaire, administratif, économique. Dans ce système d'économie palatiale, le roi (anax) concentre et unifie en sa personne tous les éléments du pouvoir, tous les aspects de la souveraineté. Par l'intermédiaire de scribes, formant une classe professionnelle fixée dans la tradition, grâce à une hiérarchie complexe de dignitaires du palais et d'inspecteurs royaux, il contrôle et réglemente minutieusement tous les secteurs de la vie économique et tous les domaines de l'activité sociale. Apparemment, pas de monnaie : tout est réglementé ; distribution, échange et production. Les royautés mycéniennes avaient un aspect belliqueux : le roi s'appuie sur une aristocratie guerrière, groupe privilégié avec son genre de vie propre. Tout le système palatial repose sur l'écriture et la constitution d'archives. Ce sont des scribes crétois, passés au service des Achéens, qui adaptèrent le linéaire A en usage à Cnossos au dialecte des nouveaux maîtres en linéaire B. Malgré l'extrême puissance du pouvoir, les communautés rurales ne sont pas dans une dépendance si absolue qu’elles ne puissent subsister en dehors de lui.

Unité sociale autour de l’anax, règne du mysticisme.

Chapitre III : la crise de la souveraineté. C'est tout cet ensemble représenté par le système mycénien que détruit invasion dorienne. L'expansion des Doriens inaugure un nouvel âge de la civilisation grecque. La métallurgie du fer succède au bronze. Le nouveau style exclut les éléments mystiques, les scènes de vie animale et végétale au profit d'un style géométrique réduit à l'essentiel. On reconnaît ici une nouvelle attitude d'esprit, symbolisée par l'effondrement du vocabulaire mycénien. La disparition de l’anax laisse subsister les deux formes sociales avec lesquelles son pouvoir avait dû composer : les communautés villageoises et l'aristocratie guerrière, qui vont souvent s'affronter. Une première forme de « sagesse » humaine naît dans la volonté de rétablir un équilibre sous la forme d'une aristocratie : les archontes voient le jour à Athènes. Ainsi, d’unifié par la personne de l’anax, le pouvoir est maintenant divisé ; le citoyen prend plus de place, à témoin l'Agora qui devient le centre géographique et social de la ville en lieu et place du palais.

Effondrement de la monarchie, recherche d'une solution d'unité autour d'un système aristocratique.

Chapitre IV : l'univers spirituel de la Polis. Au sortir des siècles obscurs, la polis naît

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