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Le droit de résistance/ L''Etat chez Spinoza

Dissertation : Le droit de résistance/ L''Etat chez Spinoza. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mars 2016  •  Dissertation  •  3 203 Mots (13 Pages)  •  896 Vues

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INTRO

        Baruch Spinoza, est issu d'une famille juive de marchands d'origine portugaise immigrée à Amsterdam, où il est né en 1632. Il fait donc parti de la communauté juive espagnole et portugaise, les marranes, issue de la fuite de l'Inquisition. Il reçoit une éducation hébraïque. Il est pourtant exclu de cette communauté en 1656 par un « herem » au motif d'hérésie. Il n'a pourtant rien publié, mais il fréquente une école libertine où il rencontre des hétérodoxes de toute confession et des lecteurs de Descartes qui l'influence beaucoup. Il tisse aussi des liens avec des libéraux républicains, dont Jean De Witt arrivé au pouvoir à l'issue de la guerre civile. En 1663 il publie Principes de la philosophie de Descartes, écrit en latin dans lequel il  remet implicitement en cause l'origine divine de la loi juive et la nature de Dieu. Dans les années 1660 il sera ainsi persécuté et attaqué en tant qu'athée. Ces tensions le mènent à arrêter d'écrire l’Éthique, son projet principal qui sera publié post mortem, pour composer  Le Traité théologico-politique qui est l’œuvre majeure de Spinoza publiée de son vivant. En 1672, la révolution du parti monarchiste orangiste défait le parti républicain des Régents que Spinoza soutenait. En effet le fonctionnement politique républicain et fédéral des Provinces-Unies lui semblait le meilleur possible et il était proche des sphères de pouvoir. L'émergence d'une très grande violence civile quoique éphémère peut expliquer l'accent mis par l'auteur sur la paix et la sécurité comme fondement de l’État dans le Traité Politique, se rapprochant ainsi de la conception de Hobbes. La quête des moyens de contenir la multitude est également un thème qui revient tout au long du texte. Spinoza s'interroge donc avant tout sur les fondements populaires de l'imperium, c'est à dire le pouvoir politique : « droit qui est défini par la puissance de la multitude », se distinguant ici complètement de Hobbes par les moyens nécessaires à la stabilité de l’État politique. L'auteur revendique également des thèmes réalistes issus de Machiavel. En effet les milieux libertins qu'il fréquentait avaient théorisé la notion de raison d’État ce qui a fortement influencé le philosophe. Le TP aborde donc également la notion d'absolutisme en parallèle de la conservation de la liberté individuelle. Il meurt avant d'achever le Traité Politique qui est publié par ses amis quelques mois plus tard en 1677.

Le Traité Politique (TP) est donc un exposé synthétique et rationnel, qu'on a pu définir de géométrique par la logique qu'il entretient, des fondements de la politique selon Spinoza. Dans une première partie du Traité l'auteur définit les notions fondamentales de son raisonnement nécessaires à l'élaboration d'une méthode de la science politique : droit, État, souveraineté, liberté civile. Il nous soumet donc sa problématique principale, c'est à dire la conservation de l’État. A partir du chapitre VI il examine comment ce thème peut être résolu dans les trois régimes types : monarchie, aristocratie, démocratie. L'ouvrage restant inachevé, la partie cruciale sur la démocratie est manquante. Les trois chapitres qui nous intéressent aujourd'hui constituent une introduction au Traité, un exposé sur le droit naturel puis sur le droit des pouvoirs souverains.

Comment la définition de l’État proposée par Spinoza limite t-elle le droit naturel de l'individu tout en accordant à la multitude un droit de résistance ?

I- La conception de l'individu selon Spinoza

II- L’État comme union de la multitude

III- Les conditions nécessaires au droit de résistance du peuple

  1. La conception de Spinoza de l’individu

Il semble tout d’abord important d’introduire ce sujet par une explication de la définition que fait Spinoza de l’individu et plus précisément de sa nature.

A. l’origine de la nature de l’homme

Tout d’abord Spinoza, place dieu à l’origine de la nature de l’Homme, il est la base de la création de la nature même s’il remet en cause la morale cléricale qui souhaite que l’homme vive en suivant sa raison qui donc occulte la nature de l’homme. La religion serait ainsi trop éloignée de ce qu’il appelle mes « affects » (passions humaines) (chapitre 1, 6) .

Selon lui, il n’y aurait que Dieu (chapitre 2, 3) qui pourrait être responsable de la création de la nature de l’homme puisque la puissance et la liberté de dieu est infinie et éternelle, tout comme le droit naturel de l’homme, c’est à dire sa puissance naturelle. C’est ainsi qu’il définit la nature de l’homme, comme libre et illimitée.

Si l’on prend l’homme de façon individuelle, il dispose de tous les droits et personne ne peut le contraindre à quoi que ce soit. Il montre aussi que Dieu EST la nature tout entière et que part conséquent l’homme n’est qu’une infime partie de cette nature.

B. Nature de l’homme et usage de la raison

En effet, Spinoza distingue la nature de la raison. Selon lui l’homme est dirigé par ses passions (ses « affects », c’est à dire la colère, le désir etc...) qui sont plus fortes que sa volonté. Ainsi, il entre en contradiction avec les discours des théologiens et philosophes qui considèrent les passions individuelles comme des vices contre lesquelles il faut lutter. Mais si l’on considère l’individu uniquement dans son contexte naturel il ne peut pas pêcher car il irait contre sa nature même.

—> C’est alors que l‘on peut suivre l’exemple qu’il prend pour mettre en avant le fait que les « affects » sont des propriétés naturelles de l’homme; il parle du « pêché » d’Adam et Eve (chapitre 2, 6). Il dit que, puisque Adam était le premier homme, il était donc « innocent » et dénué de vices, alors comment aurait il pu se faire avoir s’il était parfaitement mettre de lui même.

Il tente en effet de montrer par cet exemple que le désir est l’essence de l’individu et si c’était un vice alors il aurait usé de sa raison pour ne pas manger la pomme, mais puisqu’il l’a fait c’est que la puissance de la nature dépasse celle de la raison.

—> C’est ainsi, qu’il parle de la liberté de l’homme. Ses passions sont plus fortes que sa raison, il est en quelque sorte dépendant de son désir MAIS s’il décide d’user de sa raison il sera beaucoup plus libre car il sera dans la capacité de contrôler ses passions. En effet, la raison lui permet de se conserver et de comprendre ce qui le détermine. (chapitre 2,8) Les hommes ne peuvent pas être totalement libre de leurs décisions et jugements car cela voudrait dire qu’il n’use que de la raison.

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