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Le Tricheur A-t-il Des Excuses ?

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Par   •  16 Mai 2014  •  2 567 Mots (11 Pages)  •  613 Vues

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Dissertation de Philosophie : Le tricheur a t il des excuses ?

Chacun a des droits naturels et inaliénables, chacun a des droits positifs reconnus par les lois de son pays; mais chacun a aussi des devoirs, et envers tous. Les justes garanties individuelles ne peuvent que résulter de l'accomplissement par chacun de ses devoirs. Mais si tout droit s'accompagne de devoirs, il ne suffît pas pour autant de les accomplir pour etre en accord avec sa conscience. Parmi les devoirs envers autrui, il n'y a pas seulement des devoirs juridiques, il y a aussi des devoirs de vertu (bienfaisance, reconaissance). Il y a les obligations qui sont liées à l'exercice d'une fonction ou d'une activité. Tel ministre évoquera les devoirs de sa charge, tel artiste la responsabilité envers son art. Il y aussi les devoirs d'amitié ou encore des obligations issues de la participation à une organisation syndicale ou politique. De tels devoirs sont relatifs à une condition qui est toujours particulière. Ils se distinguent du devoir qui est inconditionnel et s'impose à tout homme en tant qu'il est simplement un homme . Ainsi, c'est un devoir inconditionnel d'honorer ses dettes. Ou encore d'être honnête et droit. Le tricheur par exemple, failli à son devoir par l'acte de fraude. Il fonctionne à contre sens des règles édictées dans la société. A t-il des excuses ? Est-il pardonnable ?

Cela pose le débat sur le sens du devoir et du droit. Doit-il être réellement fondé sur la réciprocité ?

Que dois-je faire ? Il s'agit de définir ce que l'on doit faire pour bien agir. Cela pose le débat sur le respect du devoir, du droit et de la loi morale.

NE PAS RESPECTER LE DEVOIR

La société amène des règles mais la nature en elle-même n'en a pas. La seule loi valable et recevable dans la nature est la loi du plus fort. Les êtres vivants y déploient leur puissance sans entrave. Ils y suivent leurs instincts. Le plus fort domine le plus faible. Selon Spinoza, philosophe hollandais, « dans la nature, chacun persévère dans son être ». Par exemple, il est bon que le gros poisson mange le petit. Comme il serait normal, dans cette logique, que le tricheur réussisse son examen avec excellence car il a été le plus dégourdi. On ne lui en tiendrait pas rigueur. Il a été « le plus fort ». C'est la seule solution pour réussir. C'est la thèse de la loi naturelle que défend Calliclès, sophiste égoiste et ambitieux crée par Platon, il convient de donner libre cours à toutes nos passions. Il appartient aux plus puissants de démultiplier leurs désirs et de les satisfaire. « si on veut vivre comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, et ne pas les réprimer. Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions et de les assouvir avec tout ce qu’elles peuvent désirer ». Celui qui trompe l'aura fait dans son intérêt et avec raison. Pour justifier ce renversement des valeurs, Calliclès dit que la force, fait loi; elle s’enracine spontanément et légitimement dans l’ordre naturel.C’est une nécessité de fait élevée par Calliclès au rang de droit. Le constat: les inégalités, les hiérarchies sont naturelles. Ceci vaut non seulement pour le monde animal mais pour le genre des hommes. Pour Calliclès, la loi est ce que l’usage, les conventions imposent de manière arbitraire.

En réalité, c’est une invention des plus faibles (de tous ceux qui sont animés d’un ressentiment vis-à-vis des plus forts). La loi vise à brider les plus courageux. Le plus grand nombre cherche ainsi par un artifice à niveller, à affaiblir, en ayant recours à l’égalitarisme. Il s’agit, pour la multitude,de recourir à la loi pour se protéger de la force des plus forts. Cette loi de la nature est donc loin d’être reconnue par tous car les plus faibles (les plus nombreux) au nom de la justice et de l’égalité lui substituent celle de modération.

Or la véritable justice désigne le pouvoir des hommes libres et forts de vivre conformément à leurs désirs, autrement dit selon la nature. Avoir la capacité de satisfaire tous ses désirs c’est suivre les lois immuables et universelles de la nature. Mode de vie, qui contredit les règles sociales instituées, toujours particulières et contingentes.

«la justice consiste en ce que le meilleur ait plus que le moins fort. Partout il en est ainsi, c’est ce que la nature enseigne, chez toutes les espèces animales, chez toutes les races humaines et dans toutes les cités».

Par voie de conséquence, Calliclès affirme qu’il est plus mauvais de subir l’injustice (sans être capable de se défendre) que de la commettre. Les règles de justice ont été inventées pour prévenir et contenir les débordements des plus forts. En définitive, elles reflètent une morale d’esclaves, d’hommes dépendants. Calliclès s’oppose ainsi à l’idéal socratique: connaître l’essence des choses afin de réguler nos désirs. Se dominer, faire preuve avant tout de tempérance.

« La fait justifie les moyens » dit Machiavel dans le Prince . Pour Machiavel, le prince doit faire abstraction de la morale lorsque c'est nécessaire. Il édicte cette loi dans le cas de la politique.

Un habile législateur, qui entend servir l'intérêt commun et celui de la patrie plutôt que le sien propre et celui de ses héritiers, doit employer toute son industrie pour attirer à soi tout le pouvoir. Un esprit sage ne condamnera jamais quelqu'un pour avoir usé d'un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou fonder une république. Ce qui est à désirer, c'est que si le fait l'accuse, le résultat l'excuse ; si le résultat est bon, il est acquitté. Ce n'est pas la violence qui restaure, mais la violence qui ruine qu'il faut condamner. Mais c'est également valable pour le menteur qui voudra protéger son ami recherché par des bandits. Si le résultat est bon selon le menteur. S'il arrive ses fins, qui lui en portera préjudice? Il n'aura été que le plus fort dans la société car il aura sauvé son ami. Mais ces règles de morale sont-elles justes?

La limite de cette thèse; l'homme ne vit plus dans la nature. Il n'a donc plus d'instinct et doit suivre des règles. Socrate condamne les passions qui riment avec la perte du contrôle de soi.

Il faut donc respecter les règles et les lois imposées par la société car nous devons être régulés.

LE

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