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Le Travail Permet Il De Prendre Conscience De Soi

Mémoire : Le Travail Permet Il De Prendre Conscience De Soi. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2015  •  1 437 Mots (6 Pages)  •  1 499 Vues

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Selon le sens commun le travail est une valeur et a la vertu de permettre à chacun de « se réaliser ». A la suite d'hannah Arendt il faut réinscrire cette représentation du travail dans une histoire, celle de la révolution libérale moderne qui, en Occident, fonde la société , son organisation, ses droits, ses hiérarchies et ses valeurs sur le travail. Contre le droit du sang hérité de la noblesse, ou la valeur contemplative héritée du christiannisme, le travail serait ce qui permet de prendre cosncience de soi. Pourtant cette dimension positive du travail doit être repensée à nouveaux frais à l'heure des drames liés au travail, des troubles musculosquelettiques (TMS), du chômage de masse, des revenus croissants de la rente (1/6ème du PIB français), etc.

Si l'on est attentif à la formulation du sujet trois problèmes se font jour :

・Comment l'individualité du soi peut-elle se révéler dans un espace, le travail, entièrement voué au collectif, aux intérêts anonymes du client et du consommateur ?

・Commentla conscience peut-elle émerger à l'ère de la mécanisation, de la fragmentation des tâches et de la discontinuité des missions ?

・Comment « prendre » consience de soi, à l'heure de la marchandise uniforme et impersonnelle ? Quelle image de soi peut être « prise » lorsqu'aucun objet produit par le travail n'est plus une œuvre mais une marchandise ?

I En droit, le travail est générateur de la conscience humaine

I.1 Le travail permet à l'homme de passer de la vie biologique à la vie spécifiquement humaine : cf Marx : « ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté". Le capital (1867)

→ libération par rapport aux contraintes naturelles extérieures et à la nature en lui (désirs réfrénés, pulsions sublimées dans des activités socialement valorisées cf Freud, par le travail le corps humain lui-même s’artificialise), organiser l’action (expérience, anticipation, technique), rompt la dépendance / nature.

→ Hegel : « C’est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même. »

I.2 Or l’homme est un “animal politique”(polis=cité) Aristote il faut donc que le travail crée cette dimension sociale, cette conscience collective de l’homme. Comme le montre la dialectique du maître et de l’esclave de Hegel, le travail est ce qui permet la reconnaissance de soi de l’esclave. Ex.: revendication féministe : reconnaissance du travail domestique (ménage) et “reproductif” (soin des enfants) sous la forme d’un salaire et d’un retraite (Hubertine Auclert 1848-1914). De même, la nécessité d’augmenter la force de travail et donc le travail des femmes à la fin de la seconde guerre mondiale, a accéléré leur autonomie matérielle, leur accès à l’espace public et leur reconnaissance comme sujets et citoyennes à part entière (1944: droit de vote des femmes en France).

I.3 Enfin le travail est générateur de la conscience de soi puisqu'il institue un monde culturel à son image.

II Mais une certaine forme de travail interdit l'émergence d'une authentique conscience de soi

II.1 En transformant l’ouvrier en force de travail et interdit la conscience de soi : “Le travail produit l'ouvrier en tant que marchandise.”(Karl Marx). En conséquence, le travail aliéné rend l’homme étranger à lui-même. “Travail forcé, il n'est pas la satisfaction d'un besoin, mais seulement un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail... Le travail aliéné, le travail dans lequel l'homme se dépossède, est sacrifice de soi, mortification.” ðTravail à la chaîne déshumanisant (Marx) D’où l’inversion: “en arrachant à l'homme l'objet de sa production, le travail aliéné lui arrache sa vie générique, sa véritable objectivité générique, et en lui dérobant son corps non organique, sa nature, il transforme en désavantage son avantage sur l'animal.”

II.2

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