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Le Travail Et La Technique

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Par   •  25 Avril 2014  •  4 970 Mots (20 Pages)  •  836 Vues

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Le travail et la technique.

Introduction.

Dans la Bible, le travail est présenté comme une punition. Adam, pour avoir pêché, est chassé du jardin d’Eden et Dieu lui dit : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. » (Genèse, 3, 19). Il est vrai que la nécessité pour l’homme de subsister, dans une nature qui, livrée à elle-même, est impuissante à satisfaire à tous ses besoins, fait du travail une loi.

D’autre part, c’est bien parce que l’homme doit lutter contre la nature pour satisfaire ses besoins qu’il est amené à développer ses potentialités. Le travail a permis à l’homme de développer ses facultés physiques et intellectuelles, et de s’éloigner ainsi de son animalité originaire. En libérant l’homme du besoin, le travail permet l’accès à la jouissance que procure l’art, la culture. En transformant la nature, l’homme lui donne la forme de son intériorité et peut ainsi accéder à une certaine reconnaissance de lui-même dans ce monde qui porte sa marque. En créant quelque chose de stable en dehors de lui, l’homme peut surmonter son angoisse de la mort. Enfin, le travail oblige le moi à sortir de lui-même, il rapproche les êtres les uns des autres dans la poursuite d’un but commun à tous : cette conscience d’appartenir à une communauté qui le dépasse et de participer à son développement constitue l’être générique de l’homme et le distingue de l’animal. Le travail en général est donc libérateur même s’il a revêtu au cours de l’histoire des formes particulières aliénantes, mutilantes : esclavage, servage, salariat.

Définition, problématisation.

Le travail apparaît comme un moyen de libération vis-à-vis de la nature. La fin de ce moyen paraît devoir être la satisfaction de besoins et de désirs matériels. Mais d’un autre côté, on travaille aussi pour ne plus travailler : j’endure ma semaine en vue du week-end, et ma carrière en vue de ma retraite. Le travail vise non seulement à permettre ma liberté, mais aussi à contribuer à augmenter une liberté qui se présente toujours comme future. Mais d’un autre côté, plus je travaille et moins je suis libre, puisque la réduction du temps de travail correspond à l’augmentation du temps libre. La contradiction qui apparaît ici tient à ce que je suis apparemment prisonnier de ce qui est en même temps mon moyen de libération : comment conquérir sa liberté en la perdant ?

Question : Le travail est-il ce qui me libère ou ce qui m’emprisonne ?

De son côté, la technique a partie liée avec cette question de la liberté, en tant qu’elle se présente comme un ensemble de moyens : la technique est moins une classe d’objets qu’une disposition et une conduite. En employant une branche ou un stylo pour tenir une fenêtre entrebâillé, je détourne un objet naturel ou technique vers une fin décidée par moi. Telle est la technique : l’instrumentalisation de moyens en vue de fins décidées par nous. Tant que nous décidons des fins, la technique est libératrice et nous restons libres. Mais la relation à l’objet technique est réversible : est-ce que je fais de mon ordinateur ce que je veux ou est-ce lui qui me donne l’idée de son usage, l’idée d’exploiter ce qu’il sait faire ?

Question : Restons-nous libre devant la technique, ou a-t-elle tendance à quitter son statut de moyen pour devenir une fin en soi ?

Au fond, pourquoi travailler ? Parce qu’il faut bien vivre et pour être libre après. Mais d’une autre côté, certains loisirs se présentent aussi comme des travaux : je peux travailler mon violon ou mes abdominaux. S’il en est ainsi, cela voudrait dire que le travail ne se restreint pas à la sphère de l’échange économique, au simple moyen, mais pourrait devenir une fin en soi, un mode d’être et de comportement. L’extension de la logique du travail vers les loisirs relève-t-elle du déplacement de sens, ou bien au contraire nous éclaire-t-elle de façon décisive sur le concept de travail ?

Question : Le travail est-il un moyen ou une fin en soi ?

1. Travail, technique et nature.

A. Comprendre et dominer la nature.

Si les animaux transforment la nature par instinct, seul l’homme travaille. Le travail humain se différencie de la simple transformation naturelle ou encore de la prise de possession de moyens de subsistance tout trouvés (la cueillette des fruits par exemple) par l’utilisation de l’outil. On peut donc définir le travail comme la transformation de la nature par l’intermédiaire d’outils. A partir du moment où chez l’homme l’outil intervient comme moyen, la production ne peut être que consciente. L’usage des outils, des techniques doit être intellectuellement conçu. Le travail est donc une activité consciente. « Ce qui distingue, dit Marx, dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. » Autrement dit, le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. L’artisan conçoit avant de fabriquer.

Objet fabriqué, l’outil est une médiation qui introduit une autre dimension dans la production : la technique. Non seulement l’homme peut utiliser les propriétés mécaniques, physiques, chimiques de certaines choses, conformément à son but, mais il peut aussi fabriquer des machines, des ateliers, des canaux, des routes. Le facteur technique détermine donc le degré d’évolution du travail.

B. Travail et dépendance.

Dans La République, Platon (Platon, philosophe grec, 427-348) affirme qu’il y a trois besoins fondamentaux : la nourriture, l’habitation et le vêtement. A ces trois besoins correspondent trois travailleurs : le laboureur, le maçon et le tisserand auxquels Platon ajoute le cordonnier. A partir de ces quatre métiers, il propose deux solutions :

• Soit ces quatre activités sont exécutées par chaque travailleur qui partage son temps de travail en quatre. C’est ce qui se passe dans le communauté agraires primitives où chaque famille est économiquement autonome et se suffit presque complètement à elle-même, ne consommant que ce qu’elle produit et ne produisant que ce qu’elle consomme.

• Soit chaque travailleur se spécialise dans l’une de ces quatre activités et y consacre la totalité de son travail. C’est ce qui

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