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Le Travail Et La Technique

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Par   •  10 Avril 2013  •  2 079 Mots (9 Pages)  •  965 Vues

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Le travail, la technique

Travail :

(etym : latin tripalium, instrument de torture formé de trois échalas (tripalis) de palus, poteau. Puis dispositif formé de trois pieux servant au maréchal-ferrant pour garrotter un animal, un cheval ou un âne).

1) Dans la Bible : malédiction de l’homme voulue par Dieu comme une sanction de son pêché (« Maudit soit le sol à cause de toi ! A force de travail, tu en tireras ta subsistance tous les jours de ta vie » Genèse, 3, 17)

2) Sens usuel : activité de l’homme, consciente et volontaire, orientée vers la production d’un résultat socialement utile. Il ne faut pas confondre travail et emploi, car une activité bénévole ou improductive peut être considérée comme un travail à certaines conditions.

Le travail comporte toujours une part importante de contraintes, de charges ou obligations indésirables, pénibles ou même aliénantes. Pour la plupart des hommes, le travail est une nécessité vitale. Il ne faut donc pas confondre travail et activité créatrice, travail et œuvre. Selon Hannah Arendt, le travail est « consentement à la nature », car il enferme l’homme dans le cycle de la production et de la consommation, tandis que l’œuvre témoigne de notre liberté. Les œuvres sont en effet des constructions symboliques qui portent toujours la marque de la conscience et de l’humanité : c’est en ce sens qu’elles nous délivrent de l’empire de la nécessité.

Principe de plaisir/ principe de réalité (selon Freud) : le principe de plaisir est le principe qui gouverne entièrement notre vie psychique dans les premiers jours ou semaines de notre existence. On appelle « plaisir » l’apaisement de nos besoins ou de nos désirs en tant que cet apaisement se manifeste par une chute ou une réduction de toute forme de tension. Au début de notre vie, nous ignorons tout autre objectif que le plaisir, et nous voulons atteindre celui-ci sans délai. Dans un second temps, et pour l’ensemble de notre existence ultérieure, nous admettons l’existence d’obstacles, et nous acceptons de différer la satisfaction de nos pulsions. Le « principe de réalité » -qui nous amène à ajourner notre plaisir -lequel reste toutefois notre objectif- gouverne le système conscient/préconscient, tandis que le « principe de plaisir » continue de régir notre vie inconsciente.

Technique :

(etym grec technikos, de technè, art, technique)

1 ) Sens usuel : ensemble de procédés inventés et mis en œuvre par l’homme en vue de produire un certain nombre de résultats jugés utiles . Aujourd’hui le mot technique désigne plus spécifiquement l’ensemble des « techno-sciences » c’est-à-dire des techniques complexes qui constituent le prolongement des sciences modernes, telles que les biotechnologies par exemple.

2) Chez Heidegger : la technique est porteuse d’une ontologie, d’une vision du monde mégalomaniaque et effrayante. L’essence de la technique est en effet « l’arraisonnement de la nature », c’est-à-dire la mise à la raison (soumission, encadrement et même destruction) de l’univers matériel dans son ensemble et du sol en particulier. Les performances actuelles de la technique sont l’aboutissement d’un projet de main-mise sur la nature qui définit la métaphysique des temps modernes dans son ensemble (cf : cartésianisme, fiche le sujet). Or ce projet, brutal et démesuré, constitue une menace redoutable pour l’humanité à venir cf les îles vouées à disparaître du fait du réchauffement de la planète).

Toute société humaine est fondée sur un partage du travail entre ses différents membres. La nécessité du travail est pourtant vécue comme une malédiction pénible. N'est-il pas cependant une condition de l'accomplissement de l'humanité ? En outre, chacun produisant quelque chose de différent, comment mesurer la valeur relative des biens que l'on échange ?

1. En quoi le travail est-il une nécessité ?

• L'étymologie même du mot « travail » renvoie à un instrument de torture ; Dieu condamne d'ailleurs Adam au travail, qui est le châtiment du péché originel. Le travail est donc une nécessité vitale à laquelle l'homme semble condamné, car, contrairement aux animaux, il ne trouve pas dans la nature de quoi satisfaire immédiatement ses besoins : les vêtements ne se tissent pas tout seuls, la terre doit être cultivée.

• L'invention des machines ne résout pas le problème puisqu'il faut encore des hommes pour les concevoir et les réparer.

2. Travailler est-il un obstacle à la liberté ?

• Si le travail est vécu comme une contrainte pénible, il n'en est pas moins le moyen par lequel l'homme s'affranchit de la nature et conquiert sa liberté et son humanité. C'est ce que montre Hegel : en m'apprenant à retarder le moment de la satisfaction de mes désirs, le travail m'oblige à me discipliner.

• Dans l'effort, l'homme se rend peu à peu maître de lui : il se libère ainsi de la nature en lui (les instincts) en transformant la nature hors de lui. Faire taire la tyrannie des instincts, n'est-ce pas là précisément être libre, n'est-ce pas là la marque propre de l'humanité ? Le travail est donc nécessaire en un second sens : sans lui, l'homme ne peut pas réaliser son humanité.

3. La nécessité du travail n'est-elle qu'une contrainte ?

• Le travail ne doit pas être pensé dans l'horizon de la survie : par son travail, l'homme cultive et humanise la nature (Marx) et se cultive lui-même.

• Tel est le sens de la dialectique du maître et de l'esclave chez Hegel : le maître, c'est-à-dire celui qui jouit du travail d'autrui sans avoir rien à faire de ses dix doigts, est finalement le véritable esclave ; et l'esclave, qui apprend à se discipliner lui-même et acquiert patiemment un savoir-faire, devient maître de lui comme de la nature. Alors qu'il était une contrainte subie et la marque de l'esclavage, le travail devient moteur de notre libération.

4. Le travail fonde-t-il la propriété ?

• Le champ appartient à celui qui l'a défriché et qui le laboure : c'est, selon Locke, le fondement même de la société civile. Je possède ce que je travaille, sans avoir pour cela besoin du consentement

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