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Le Siècle Des Lumières

Mémoire : Le Siècle Des Lumières. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Janvier 2014  •  1 677 Mots (7 Pages)  •  666 Vues

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Durant tout le XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières s’engagent sur un grand nombre de sujets. On a dit que « philosopher, c’est secouer le joug de l’autorité ». Mais en quoi cette définition peut-elle nous éclairer sur la littérature des Lumières ? Nous étudierons dans un premier temps comment les philosophes se mesurent à l’autorité gouvernementale ; puis nous nous intéresserons à leur combat contre le pouvoir religieux.

Tout d’abord, voyons dans quelle mesure les philosophes des Lumières s’opposent à l’autorité gouvernementale. Les philosophes, tout comme un grand nombre d’écrivains, se sont férocement opposés à la censure, sous toutes ses formes. Celle-ci les empêche de s’exprimer et de diffuser leurs idées. C’est pourquoi des auteurs comme Voltaire chercherons à contourner la loi de multiples façons, en imprimant à l’étranger ou en usant d’un pseudonyme. De plus, c’est le gouvernement lui-même qui gère cette censure : raison supplémentaire de la combattre. Cette situation est tournée en ridicule par Beaumarchais dans le Mariage de Figaro (Acte V scène 3) : Figaro y est persécuté par les censeurs, caricaturant de manière humoristique les déboires de certains philosophes avec la justice.

Ensuite, le gouvernement de l’époque est une monarchie de droit divin : le siècle des Lumières est marqué par le règne de Louis XV, de 1715 à 1774. Or ce principe de « droit divin » est empreint des traditions du Moyen-âge : par exemple, jusqu’au XVIIIe siècle, la superstition du « roi guérisseur », selon laquelle le roi pouvait guérir certaines maladies par simple contact avec le malade, perdurera. Cet abus du pouvoir royal, parmi tant d’autres, basé sur la crédulité des personnes peu cultivées, est une belle illustration de ce qu’on combattu les penseurs de ce siècle. On peut d’ailleurs remarquer qu’à la fin du siècle, ces abus provoqueront, entre autres, la Révolution et la mort du petit-fils de Louis XV, Louis XVI. Cependant, les philosophes ne sont pas ouvertement contre le pouvoir royal, ce qui serait purement et simplement suicidaire à l’époque où le Roi peut faire emprisonner tout sujet par simple lettre de cachet. C’est pourquoi leurs protestations et leurs récriminations à l’égard de celui-ci, pour la grande majorité, se retrouvent de manière sous-entendue : de nombreuses méthodes telles que l’ironie, l’adoption du point de vue d’un personnage spécial permettent aux auteurs de critiquer l’autorité sans crainte d’être inquiétés. Ainsi Montesquieu, dans ses Lettres persanes de 1721, dépeint-il le voyage de deux Persans dans l’Occident. Au moyen de leur regard fort naïf, l’auteur laisse entendre la vulnérabilité et la versatilité des Français face à leur souverain. Dans la lettre XXIV, « Rica à Ibben, à Smyrne », il s’extasie sur les « prodiges » de Louis XV, le « grand magicien », dénonçant implicitement la naïveté du peuple français. De la même manière, dans la lettre C, « Rica à Rhédi, à Venise », il critique en apparence la frivolité des français, trouvant les « caprices de la mode étonnants » ; cependant, ce n’est pas la mode qu’il critique, mais de façon implicite, le système monarchique sous lequel il vit. Il déclare que « l´âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres », dénonçant par là le système qui consiste à réunir les 3 pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) sur la tête d´une seule et même personne: le Roi. Mais l’origine de ses personnages, et leur apparente naïveté, permettent à Montesquieu de ne pas être inquiété pour ses écrits.

Enfin, l’esclavage est bien présent au siècle des Lumières, sinon en France métropolitaine, tout du moins dans une grande partie du reste du monde. Le Code Noir, promulgué en 1685 – peu avant les Lumières donc – par Louis XIV, tout en interdisant l’esclavage en métropole (en se référant à une « vieille loi » qui transforme en homme libre tout esclave foulant la terre de France), autorise et réglemente la traite des Noirs. S’il est une avancée concernant le sort des esclaves, il permet cependant de nombreux traitements forts cruels tels qu’amputations d’oreilles, de jambes, marquages au fer rouges et autres sévices corporels, et en cas de « faute aggravée » (laissée, bien sûr, à l’appréciation du maître), la mise à mort. Cette nature barbare, l’exploitation de l’être humain par l’être humain, est en totale contradiction avec l’idéal altruiste des philosophes. Ceux-ci ne peuvent donc accepter l’esclavage, même réglementé. Le même Montesquieu, dans l’Esprit des Lois (XV, 5) de 1748, critique tout le système esclavagiste en se plaçant du coté des esclavagistes et en tentant de trouver des arguments en faveur de l’esclavage. Ainsi, en donnant des arguments totalement ineptes, l’auteur démontre bien la bêtise et l’horreur de cette exploitation. Il use d’un grand nombre de raisonnements aberrants : ainsi, « les nègres n’ont pas le sens commun » parce qu’ils « font plus de cas d’un collier de verre que de l’or » ; les pauvres esclaves sont également dépourvus d’âme, car il est impensable que « Dieu, très sage, ait mis une âme dans un corps noir ». L’auteur en profite pour se

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