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Le Doute Est Le Sel De L'esprit Alain

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Par   •  12 Février 2012  •  1 314 Mots (6 Pages)  •  2 142 Vues

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« Il doute. » Voilà à la fois une description et l’expression d’une sorte de malheur qui frapperait quelqu’un. Bref, le doute n’a pas bonne presse. Pourtant, on redoute aussi l’obstiné, celui dont la foi de charbonnier ne connaît pas l’interrogation. Douter ou ne pas douter, telle est la question dont traite ce texte d’Alain extrait d’un de ses Propos.

L’auteur veut montrer que douter est la condition pour que la connaissance et les plus hautes valeurs morales et politiques puissent être.

Or, puisque douter, c’est remettre en cause, on ne voit pas comment Alain peut penser que le doute peut fonder à la fois la connaissance et la pratique humaine.

L’extrait commence par une métaphore filée. En effet, Alain présente le doute comme « le sel de l’esprit » et ajoute qu’il est la condition pour que toutes les connaissances ne soient pas pourries. C’est donc le sel comme conservateur dont il est question. Il faut donc comprendre que le doute est la condition pour que les connaissances se conservent, c’est-à-dire restent des connaissances. Or, le doute s’entend habituellement comme l’hésitation de l’esprit quant à la vérité ou à la fausseté d’une pensée. Qui doute est conscient de ne pas savoir. Comment donc le doute pourrait-il rendre possible les connaissances ?

Le caractère problématique du propos d’Alain est renforcé par la précision qu’il apporte. En effet, selon lui, ce sont les connaissances les mieux fondées et les plus raisonnables que le doute conserve en tant que telles. Or par connaissances les mieux fondées on ne peut qu’entendre celles qui reposent sur les principes les plus certains. Le doute au contraire semble détruire les connaissances. Il est en apparence un principe d’incertitude si on peut dire. Les connaissances les plus raisonnables sont celles qui, pour incertaines qu’elles soient quant au fond, sont les plus conformes à la raison. Là encore le doute semble plutôt un excellent moyen pour les détruire. Bref, la thèse d’Alain sur le doute comme conservateur de la connaissance semble totalement absurde. À moins que le doute dont il s’agit ne consiste pas simplement à hésiter.

En effet Alain précise de quel doute selon lui il ne parle pas. Il donne deux conditions de cet autre doute, à savoir qu’il survient soit après qu’on a été trompé, soit après qu’on se soit trompé. Autrement dit, c’est un doute qui arrive après une erreur qui provient d’un autre ou de soi. Or, cet autre doute n’est pas difficile selon lui, autrement dit, il n’exige aucun effort. Il précise qu’un tel doute ne permet pas d’avancer beaucoup. Qu’est-à-dire ? Le doute qu’il préconise sert à conserver les connaissances. Ce second doute quant à lui surgit après une erreur. Il n’est donc pas en position première mais en position seconde. C’est pourquoi Alain le nommant « un doute forcé », précise qu’il peut se comparer à une violence qu’on subie. Or par violence on entend généralement une force qui est exercée contre notre volonté explicite et implicite. Bref, ce doute n’est pas volontaire. On doit donc comprendre que le doute qu’il préconise est volontaire.

Il en déduit plusieurs conséquences. La première est que ce second doute est triste, autrement dit qu’il est un sentiment négatif. En effet, comme nous ne l’avons pas voulu, comme il vient contre notre volonté, il ne peut être ressenti que comme un mal. On peut donc penser que le doute qu’il vise est joyeux expression donc de l’exercice de notre volonté. La seconde conséquence est qu’il est l’expression de la faiblesse. En effet, qui subit une force contraire est faible. Il faut donc comprendre que le doute qu’il prône est un doute de force, à savoir la force de la volonté.

Il en déduit ensuite deux éléments de définition de ce doute. La première qu’il n’est rien d’autre qu’un regret d’avoir cru. On comprend donc que c’est la croyance, c’est-à-dire l’assentiment donné à une pensée sans fondement, qui s’est révélé

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