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L'Etat Doit-il être Sans Pitié

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Par   •  14 Mai 2013  •  2 277 Mots (10 Pages)  •  3 304 Vues

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L'ETAT DOIT-IL ETRE SANS PITIE ?

Etat → ensemble des institutions qui organisent une société sur un territoire donné

Donc : mission élémentaire = garantir la sécurité des citoyens et assurer la cohésion d'un groupe de citoyens = I.G

Pour ce faire, Etat édicte lois et tout contrevenant est puni par appareil judiciaire

Dés lors, au nom de la paix et l'ordre, on voit mal comment l'Etat pourrait ne pas être sans pitié => il est sans pitié dans la mesure où il fait régner ordre de la loi de façon impartiale + juste

Etat = sans pitié car ne tolère aucune entorse à la loi

Pourtant, être sans pitié => aussi n'éprouver aucune sympathie suscitée par spectacle du malheur de l'autre + Rousseau pitié = sentiment naturel à la base de tout respect et de toute moralité

Or, Etat, dans sa version républicaine ou démocratique, a toujours pour ambition de réduire inégalités sociales + apporter aux citoyens minimum de bien-être voire même certain bonheur = Poursuivre la volonté générale

Souffrance des hommes interpelle forcément le corps politique.

Si l'Etat était sans pitié, il serait insensible à la situation concrète des hommes MAIS être sensible aux malheurs et à la situation des hommes, ce n'est pas pour autant renoncer à l'idéal de justice et d 'égalité devant la loi

En réalité l'Etat accorde de l'attention au citoyen, sous la forme d'une exigence très claire : nous n'acceptons pas le malheur des hommes, mais nous pensons qu'ils ne peuvent être heureux que dans les limites fixées par l'Etat de droit, qui ne tolère aucune dérive par rapport aux lois établies par la raison humaine

L'Etat  « sans pitié » ne se limite donc pas à la dimension punitive des crimes des hommes

La pitié de l'Etat concerne le sort des citoyens en général. L'Etat doit-il être sans pitié ? Cette question suppose que l'on se demande pourquoi il devrait être ou non sans pitié mais aussi que l'on creuse la question consistant à savoir ce que signifie « être sans pitié » pour un Etat.

L'Etat est certes une institution, qui doit prendre en charge le monopole de la violence légitime. Mais s'il n'était que sans pitié, obtiendrait-il à coup sur notre obéissance ? L'Etat ne doit-il pas inspirer la crainte que dans les circonstances qui l'exigent ? Conduire le peuple uniquement par la crainte, est-ce là réellement réaliser l’intérêt commun ?

I/ L'Etat est sans pitié

1) La souveraineté et le droit du plus fort

« Vous devez savoir qu’il y a deux manières de combattre : l’une avec les lois, l’autre avec la force. La première est le propre de l’homme, la seconde celui des bêtes ; mais comme souvent la première ne suffit pas, il convient de fait appel à la seconde. »

« Car on peut dire généralement une chose de tous les hommes : ils sont ingrats, changeants, dissimulés, ennemis du danger et avides de gagner », Le Prince

Distinction essentielle → D'un côté, on peut voir une loi comme étant punitive, comme exerçant sa punition en fonction du crime, en réponse au crime. Une punition sans pitié peut par exemple répondre à un crime sans pitié. Exemple : la peine de mort peut répondre au meurtre.

→ D'un autre côté, on peut envisager la loi sous une autre approche : une loi n'existe peut-être pas que pour punir, mais avant tout pour dissuader. Si une loi est sans pitié, ce n'est pas pour punir un crime grave, mais pour menacer et dissuader un éventuel criminel de commettre une action jugée mauvaise. Exemple : si le meurtre est puni de peine de mort, un individu sensé en ayant conscience y réfléchira à deux fois avant de commettre son crime.

La loi est donc faite avant tout pour encadrer les hommes, les dissuader, ce qui explique en partie que l'Etat soit « sans pitié ». Un Etat ne saurait être fondé et se maintenir que par l'exercice de la force. Il doit parvenir à s'assurer l'obéissance des individus et pour cela il doit imposer le droit du plus fort. = sans pitié

2) L'Etat est sans pitié car absolu

Hobbes considère que les hommes sont égaux entre eux, et cette égalité se manifeste dès l'état de nature.

Seulement, cette égalité est porteuse de conflit, car s'ils sont égaux, les hommes sont tous et de la même manière animés par le désir de posséder pouvoir après pouvoir .

Ainsi écrit Hobbes « je mets au premier rang une inclination générale de toute l'humanité, un désir perpétuel et sans répit d'acquérir pouvoir après pouvoir » Léviathan, chap 11

Il en résulte une concurrence entre individus, qui dans l'état de nature, c'-à-d dans l'état où les hommes vivent en l'absence d'un pouvoir coercitif institué, conduit chacun à être l'ennemi de chacun.

L'état de nature est en d'autres termes animé par une guerre de « chacun contre chacun ».

En ce sens l'Etat qui doit naître doit prendre en charge le monopole de la violence, et ê sans pitié un usant d'un pouvoir absolu.

Dans cet état de nature les hommes mènent une existence précaire et misérable (cf chap 13). Le droit mis en place par l'artifice du souverain a pour tâche de rendre leur existence tout simplement viable. Le souverain assure, en effet, protection et sécurité à tous les individus qui en contrepartie se sont dessaisi de leur puissance naturelle = toute la force et la violence dont ils peuvent faire usage.

En d'autres termes : ils n'ont plus le droit de faire la justice eux mêmes.

Le léviathan réduit « toutes leurs volontés par la pluralité des voix, une une seule volonté « . L'Etat aura tous les droits et tous les pouvoirs et en contrepartie, il assurera l'ordre, la paix et la sécurité au sein de son territoire.

La fin principale que doit se donner le droit selon Hobbes est de permettre que chacun

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