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Explication de texte: Le leviathan (Hobbes): "la plus absolue monarchie est la meilleure de toutes les sortes de gouvernement".

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Par   •  21 Février 2015  •  2 171 Mots (9 Pages)  •  2 234 Vues

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INTRO :

Hobbes est un philosophe britannique du XVIIème siècle, contemporain de Descartes. Son œuvre majeure, le Léviathan, eut une influence considérable sur la philosophie politique moderne. Le texte étudié ici provient de l'ouvrage précédent le Léviathan; Du Citoyen (De Cive) où il explique que la solution aux guerres civiles qui secouent l’Angleterre consiste à faire du pouvoir clérical une fonction du gouvernement.

La monarchie (et encore plus absolue) est un régime politique fondé sur un pouvoir détenu par un seul et qu'il obtient de droit divin. Ainsi ce texte de Hobbes a quelque chose de paradoxal lorsqu'il annonce sa thèse selon laquelle la plus absolue monarchie est la meilleure de toutes les sortes de gouvernement, mais en prenant l'angle de la guerre. Dans ce texte, le philosophe aborde le thème de la relation entre la politique (l'Etat) et la société (terme pouvant être assimilé ici à la nature humaine).

Cette défense de la monarchie très radicale de la part de Hobbes vaut-elle vraiment lorsque l'on sait ce qu'elle implique en matière de négativité et de privations déshumanisantes ?

Cette interrogation nous amènera à traiter le sujet en étudiant dans un premier temps comment Hobbes soutient sa thèse de la monarchie grâce à une analogie, et comment il la justifie. Puis nous verrons comment il poursuit cette analogie afin de généraliser son exemple, et d'avancer ses arguments sur la nature même des sociétés ainsi que la nécessité de la monarchie.

DEMARCHE :

Dès le début de cet extrait, Hobbes formule sa thèse de façon claire et explicite : il dit que la plus absolue monarchie est la meilleure de toutes les sortes de gouvernement. Et non seulement la thèse est présentée dès le début, mais l'auteur l'admet directement. C'est alors qu'il présente son argument.

Selon lui, plusieurs exemples le prouvent mais celui qu'il choisit est le plus évident et le plus universel. Il aurait pu en effet développer une preuve d'ordre religieux et spirituel puisqu'il est connu que cet aspect est un des piliers fondateurs de la plupart des monarchies ; on parle effectivement de « droit divin » : le monarque est le représentant de Dieu sur Terre. Il propose néanmoins ici une réflexion laïcisée afin de convaincre le plus grand nombre en évitant l'obstacle des religions et des croyances (ou au contraire l'absence) de chacun.

Dans un second temps, Hobbes introduit son exemple. Il explique qu'en temps de guerre, n'importe quel régime politique fonctionne de la même manière. Il cite les républiques populaires (où le pouvoir est détenu par tous), les républiques aristocratiques (où le pouvoir n'est détenu que par quelque uns) et bien sûr les monarchies (où le pouvoir est entre les mains d'une seule et même personne : le monarque). Ces trois systèmes donnent le pouvoir à des généraux pour diriger les armées durant un conflit. Le général a les pleins pouvoirs sur l'armée afin d'assurer une puissance optimale de l’État. Les trois politiques ont donc en commun le système de guerre établi dans cette situation. C'est alors que Hobbes créée une analogie entre le monarque et le général, afin d'asseoir sa pensée de la monarchie comme le meilleur gouvernement.

Le philosophe met ensuite en parallèle le pouvoir du monarque sur ses sujets et celui du général sur son armée. Il y a une analogie très nette entre ces deux rapports de force. Que ce soit en temps de paix qu'en temps de guerre, il est nécessaire de diriger seul et de manière totale, absolue. Par conséquent, si la guerre était permanente, le monarque ainsi que le général ne ferait plus qu'un. Hobbes conclut cette première partie en disant qu'en temps de guerre, dans un camp militaire, la monarchie est le régime en place et donc, que cette dernière est la meilleure. En généralisant le pouvoir absolu sous l'angle de la guerre, l'auteur parvient à nous faire comprendre sa nécessité dans une société. La politique monarchique est donc répandue, mais de plus elle devient naturelle dans un régime politique, quel qu'il soit.

Dans la seconde partie du texte, Thomas Hobbes poursuit cette analogie et l'approfondit. En effet, il assimile les caractéristiques de la guerre avec celles du régime politique lui-même. Sans général pour commander l'armée, la guerre est interminable ; sans monarque pour diriger un pays, cela ne fonctionne pas. Hobbes pense qu'une véritable tête est nécessaire pour faire fonctionner un peuple.

Puis, l'auteur explique que la paix est impossible en l'absence de puissance commune. Cela signifie que les républiques ne mènent qu'à un état de conflit perpétuel (extérieur ainsi qu'interne au pays). La paix n'est qu'un état passager, une transition, c'est à dire que la guerre est, au contraire, l'état normal et habituel de toute république. Il faudrait que tous les États deviennent des monarchies pour bannir toute guerre, mais tant qu'il existera des républiques, la paix ne sera pas totale et éternelle. Hobbes dit donc que seule la monarchie assure la paix. On décèle ici une proposition d'ordre politique puisque le philosophe insinue qu'afin de convertir la totalité des régimes en monarchies, il faudrait une puissance commune, un « roi des rois » en quelque sorte, qui serait capable de diriger et par conséquent d'éviter tout conflit. En effet, puisque les républiques sont toujours en guerre à cause du manque d'une puissance commune, elles peuvent être alors définies comme belliqueuses à leur état de nature même. Quand on laisse les nations à elles-mêmes, elles entrent spontanément en guerre. Le terme de "guerre perpétuelle" témoigne donc des conflits extérieurs entre républiques. Par conséquent, on en déduit les conflits intérieurs; d'où la nécessité d'un monarque et donc la capacité de la monarchie à empêcher la guerre.

Dans son texte, Hobbes avance en fait que la nature des Hommes, d'une société, est par essence celle de la guerre. Son avis binaire, voire manichéen, en opposant la plus absolue des monarchies et la république laisse penser qu'il puisse occulter les notions de liberté, d'égalité, et la relation étroite de l'Etat et de la religion dans une monarchie. Cependant, on peut aisément déduire que la mise en place d'une monarchie absolue pourrait mettre en place (et logiquement, toujours selon Hobbes) une forme de liberté civile et de civilisation. Cette soumission s'opposant

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