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Est-il facile d'assumer sa liberté ?

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Par   •  4 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 997 Mots (8 Pages)  •  186 Vues

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PHILOSOPHIE

Est-il facile d’assumer sa liberté ?

“Nous disons que l’existence de la liberté n’est qu’une vérité de sentiment, et non pas de discussion [...]. Car le sentiment de notre liberté consiste en le sentiment du pouvoir que nous avons de faire une action contraire à celle que nous faisons actuellement. [...] Cette idée n’est donc qu’une opération de notre esprit [...]”. Selon d’Alembert, la liberté ne peut être prouvée, mais elle se sent. Elle prend la forme d’une prise de conscience, lorsque nous pensons à la façon dont on aurait pu agir autrement que comment nous avons agi. Même si d’Alembert nous offre ici une définition de la liberté qui pourrait globalement l’expliquer, il est difficile de mettre des mots afin de donner une définition du concept de liberté, puisqu’il n’en existe pas un, mais une multitude (liberté d’expression, de pensées, de presse, …). De plus, la liberté se divise en deux : une liberté physique et une liberté plus spirituelle. Même si l’humain est très attaché à sa liberté physique (liberté de se déplacer), il sera question ici de la liberté spirituelle. Est-il facile d’assumer sa liberté ? De l’accepter, de l’endosser ?

Nous expliquerons d’abord par quelles mesures la liberté est facile à assumer, avant de nous pencher sur les aspects négatifs de la liberté et pourquoi est-elle dans certains cas difficile à endosser, puis nous traiterons finalement les rôles de la responsabilité et de la volonté.

Être libre commence sans que l’on y pense dans les tâches que nous effectuons et dans les décisions prises quotidiennement. Nous possédons la liberté fondamentale de faire un choix, et celle-ci intervient tout le temps, sans même que l’on en prenne compte. Se lever le matin et choisir si je préfère boire du thé ou du café pour mon petit-déjeuner ou encore aller faire les courses et composer mon panier selon ce que je préfère (donc selon mes goûts et envies) sont en soi déjà une manifestation de la liberté, car j’ai la possibilité, la liberté de faire ces choix. Il est de ce fait facile d’assumer notre liberté, puisqu’on le fait déjà inconsciemment et de manière mécanique tous les jours. L’individu est donc soumis à aucune contrainte parce qu’il base ses choix et ses décisions sur ce qu’il connaît et sait déjà (lors de ses courses, il n’hésitera pas à acheter des champignons comme il en connaît déjà la saveur ou la façon de les cuisiner). C’est donc le libre-arbitre ici qui intervient (sous forme de liberté d’indifférence, la volonté d’agir à sa guise et de choisir ce que l’on veut). Descartes aborde ce libre-arbitre en le qualifiant de base zéro de la liberté (“Cette indifférence que je sens lorsque je suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d’aucune raison, est le plus bas degré de la liberté” - René Descartes, Méditations métaphysiques), puisque l’homme ne fait réellement appel à sa raison, il n’y a aucune réflexion derrière cette liberté d’indifférence, car l’homme agit plus par envie que par raisonnement.

Outre l’influence de l’homme, notre liberté est assurée par un ensemble de codes de droit qui la garantissent : ce sont les libertés de droit. Ces libertés touchent à toutes les libertés des domaines juridique et politique et elles donnent le droit d’exercer sa liberté. La liberté juridique concède à une personne la possibilité de faire ce qu’elle veut juridiquement (une personne qui décide de se marier ou de contracter possède donc une liberté juridique), sans se préoccuper des conséquences concrètes liées à l’exercice de cette liberté (du moins juridiquement). La liberté politique, quant à elle, permet au citoyen de s’engager dans la conception de lois de son pays, ou de voter par exemple. Ces deux formes de libertés sont impossibles et inutiles sans les libertés de fait, qui donnent les moyens d’exercer la liberté. La liberté de fait découle de la liberté intérieure, qui se base sur les décisions que nous prenons nous-même, sans contrainte ou aide extérieure, et de la liberté extérieure, soumise à nombre de règles nécessaires pour la vie en communauté et donc composée de contraintes et d’aide de l’extérieur. Par exemple, une personne qui se balade et passe devant un café aura subitement l’envie d’en boire un : sa liberté est donc extérieure puisque sa décision a été influencée par une contrainte extérieure. Ainsi, toutes ces libertés qui s’assurent mutuellement ne rendent que simple et aisé le travail d’assumer sa liberté, d’une certaine façon déjà faite inconsciemment lorsque l’on accepte d’adhérer à ces droits.

Même s’il apparaît facile d’assumer sa liberté et d’en prendre conscience, la liberté peut également être perçue comme un fardeau, quelque chose de lourd à porter, à accepter et peut-être même quelque chose dont on voudrait se débarrasser. En effet, la base de la liberté réside dans la prise de décisions et en faisant des choix. Ces choix à faire peuvent s’avérer difficiles, et il serait juste alors de parler de “choix cornélien”. Le dramaturge Pierre Corneille était connu pour ses pièces dont les personnages faisaient face à des dilemmes, opposant la raison aux sentiments ou bien des choix liés à leurs devoirs. Par exemple, dans la pièce de théâtre Le Cid (1637), Rodrigue, tombé amoureux de Chimène et devant l’épouser, doit venger et restaurer l’honneur de son père, humilié et ridiculisé par le père de Chimène. Mais le personnage fait face à un choix qui le déchire : il doit, à lui et son père, d’obéir à son devoir en tuant le père de Chimène afin de restaurer l’honneur paternel, au risque de perdre l’amour de sa bien-aimée ; s’il choisit l’amour au profit de l’honneur et de la vengeance, il ne répond pas à son devoir et sera pour le reste de sa vie perçu comme un lâche. Ici, la liberté de Rodrigue le pousse à choisir entre deux options qui ne lui semblent justes et impossibles à choisir. Ainsi, sa liberté devient un fardeau, puisque le choix qui

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