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Est-il Plus Difficile De Connaître L'esprit Que La Matière ?

Mémoire : Est-il Plus Difficile De Connaître L'esprit Que La Matière ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2012  •  1 633 Mots (7 Pages)  •  2 275 Vues

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Introduction

Les phénomènes paranormaux et les sciences occultes se réfèrent à des forces spirituelles. Elles suscitent un intérêt croissant mais on parle à leur égard de croyance ou de fabulation. Cela provient-il du fait que l'esprit est plus difficile à connaître que la matière ? Du fait qu'il n'est pas observable, qu'il évolue sans cesse, ou qu'il s'appréhende par la conscience de soi subjective, doit-on penser que les conditions de connaissance de l'esprit sont plus difficiles, voire impossibles ? Peut-on aller jusqu'à mettre en doute son existence ? Mais les forces de la matière n'ont pas fini d'être défrichées. La difficulté n'est donc pas moindre de ce côté.

Dans un premier temps, nous verrons les armes dont dispose la science pour mieux connaître la matière, puis nous établirons le caractère pertinent d'une connaissance de l'esprit par la conscience, afin d'évaluer en dernier lieu s'il n'y a pas équivalence de difficulté entre les deux objets concernés.

I. Les critères de la connaissance objective

1. Science et observation

Connaître quelque chose ou quelqu'un suppose que l'on en détermine la nature, les caractéristiques, voire les agissements. Mais d'abord que l'on en établisse l'existence réelle. Or pour cela la matière a un avantage inégalable. Un corps matériel quel qu'il soit se laisse observer, par tous ou par quiconque, de façon immédiate ou artificielle par des instruments. On peut pratiquer des expérimentations, afin d'en déterminer les comportements différents, selon l'environnement, par exemple. On peut ainsi l'analyser jusqu'à ses plus petits composants : les atomes et les électrons. C'est un objet à part entière sur lequel on porte un regard et une méthode de recherche objectifs.

2. Esprit sans observation

Pour l'esprit, il n'en va pas du tout de même. Son observation n'est ni directe ni objective. De façon plus générale, quand Aristote estime que tout être vivant possède une âme qui organise ses matériaux en organisme, il pose l'existence d'une réalité en tant que telle non observable. L'organisation se voit, le principe organisateur non. Qui peut donner la preuve expérimentale ou factuelle que l'âme existe et qu'elle survit à la mort par exemple ? On a, avec ce type de réalité, tout au plus des croyances, ou une Idée de la raison comme le dit Kant, car cela peut être très rationnel et cohérent, mais en aucun cas une connaissance au sens strict du terme.

La conscience de soi n'est pas une science : on peut ainsi se croire libre, alors qu'il y a des causes qui déterminent nos pensées. Comme la conscience ne nous les fait pas saisir, ainsi que le remarque Spinoza, on est alors dans l'illusion sur nos caractéristiques, de même s'il existe un domaine psychique inconscient. Les pensées d'autrui ne nous sont pas plus connues, sous prétexte que l'on se fie à ce que l'on observe : il peut cacher ou mentir.

3. Science de la matière

C'est à ce prix que la métaphysique peut être remise en cause, en tant que science. Elle porte par définition sur des réalités non observables. Kant le montre bien à propos de l'existence de Dieu. L'analyse du concept pur de Dieu, faisant de ce dernier un être parfait existant nécessairement, ne prouve pas la réalité objective de cet Être. Pour cela, il faudrait en avoir l'expérience, la perception directe.

On peut aller jusqu'au bout du processus et remettre en cause l'existence même de l'esprit. Ce que font par exemple Épicure et Lucrèce. Ce que l'on appelle âme n'est en fait composé que de matière, certes non observable à l'œil nu, mais d'une substance similaire au corps fait d'atomes. Les neurosciences actuelles et la recherche sur l'activité cérébrale poursuivent cette thèse : l'esprit est constitué de neurones, de synapses et autres composants matériels. Mais justement, le cerveau reste un grand domaine encore inexploré de la matière. N'est-ce pas le signe que celle-ci est extrêmement complexe ? Ou que l'esprit peut être plus facilement connu par la conscience que par la science stricte ?

II. Science avec conscience

1. La certitude de l'esprit

La manifestation première de l'esprit est celle de la conscience. Même subjective, il s'agit bien d'une expérience, on a conscience de soi et de ses pensées. L'esprit ne peut se tromper sur lui-même. Je peux très bien me figurer voir quelque chose alors que cela n'existe pas réellement, alors que je ne peux pas m'imaginer penser, sans penser pour autant. Le simple fait de penser donne la certitude absolue qu'il y a pensée. Le fait de voir ne donne pas la certitude qu'il y a quelque chose à voir. Descartes en conclut que « l'âme est plus aisée à connaître que le corps », et qu'elle est une substance à part entière.

En utilisant le doute radical, il met au jour ses composants particuliers. Puisque je suis capable de suspendre mon assentiment, sur des choses même évidentes et qui devraient forcer mon accord, cela montre que l'esprit est libre. Il connaît et expérimente cette liberté de façon constante, par l'exercice de la

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