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ETRE LIBRE, EST-CE REFUSER D’OBEIR AUX LOIS ?

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Par   •  26 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 748 Mots (7 Pages)  •  2 824 Vues

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Sujet : ETRE LIBRE, EST-CE REFUSER D’OBEIR AUX LOIS ?

Un adolescent est souvent en contradiction avec ses parents. Il se révolte et refuse d’obéir aux lois parentales, car il veut être maître de soi, et donc être libre. De toute évidence, le sujet postule une définition de la liberté selon laquelle quand j’obéirais aux lois, je ne serai plus libre. Alors, comment pouvons-nous définir la liberté ?

Cependant, être libre est-ce toujours refuser d’obéir aux lois ou bien suffit-il d’obéir aux lois pour être libre ? Au nom de quoi, de quelles valeurs faut-il refuser d’obéir pour gagner sa liberté ?

Comment pourrions-nous nous reconnaître dans nos actes et estimer que nous en sommes responsables si nous ne sommes pas libres ? Comment encore garantir toutes les valeurs du droit et de la morale si on ne reconnaît pas en l’homme une liberté qui fonde tous ses actes ? La liberté n’est-elle pas ce qui donne sens au destin et à l’histoire humaine ?

Nous faisons bien face à une difficulté : d’un côté il semblerait évident que les lois soient un obstacle à la quête de liberté car elles nous opposent des contraintes. Mais, d’un autre côté, comment pouvons-nous être libres si nous ne sommes pas encadrer par des lois ? Ne serait-ce pas un retour à la loi de la jungle, et donc à une violence, qui ferait de nous des hommes non libres ?

Afin de faire face à cette difficulté, nous verrons dans un premier temps qu’il est nécessaire de mettre en évidence le préjugé de la population, donc le fait qu’il faudrait désobéir aux lois pour être libre. Ensuite, dans un second temps nous nous interrogerons sur ce qu’est la liberté, quand j’obéis aux lois, ne suis-je plus libre ? Enfin, nous nous efforcerons de montrer les limites de notre morale sur les lois et sur notre liberté.

Il nous apparaît de façon spontanée qu’il faudrait désobéir aux lois pour être libre, nous allons donc voir pourquoi ceci est le préjugé commun.

Premièrement, la loi apparaîtrait souvent comme une contrainte, qui est quelque chose qui vient de l’extérieur, une autorité extérieure qui nous soumet, notamment aux adolescents. Ils sont sujets à la révolte, et veulent affirmer leur valeur. Hegel, nous dis d’ailleurs « Se poser en s’opposant ». Donc il suffirait de s’opposer, de s’affirmer, pour être libre.

Cependant, un enfant, qui est mineur ne peut pas être libre, car il n’est pas majeur, et donc il n’est pas responsable, car être libre se rapporte à la notion de responsabilité. Par principe, les lois nous imposent des restrictions nécessaires à notre indépendance.

Toutefois, selon le sens commun, être libre c’est « faire ce que l’on veut », c’est-à-dire faire ce qui nous plait. Dans ce contexte, la loi semblerait toujours contraire à nos désirs, à nos plaisirs, parce qu’elle les limiterait, et donc nous empêcherais d’agir selon notre bon plaisir. C’est pourquoi, spontanément, nous sommes tentés de répondre qu’il faut désobéir aux lois pour être libre.

Faire ce qui nous plaît, est-ce vraiment être libre ? Car, si tel était le cas, la liberté serait soumise à la spontanéité et même à la tyrannie de nos désirs. Si la liberté se définit comme le pouvoir de réaliser tous ces désirs alors probablement nous ne serions pas dans le contrôle de nous-mêmes et aurions des difficultés à nous maitriser. Or, être libre, n’est pas d’abord être maître de soi ?

        Tout d’abord, être libre, est la capacité à faire des choix. C’est ce que l’on peut appeler le libre arbitre. Être libre, c’est avoir la possibilité de choisir tout en n’étant soumis à aucune cause. Nous sommes le sujet de nos choix. Le libre arbitre est le fait de décider, de choisir, c’est donc avoir une conscience et une volonté. Nous distinguons alors l’homme et l’animal. Prenons comme exemple l’histoire de l’âne de Buridan, où un âne était placé à égale distance d’un sac d’avoines et d’un seau d’eau, n’ayant pas de libre arbitre, et donc ne sachant pas faire de choix, l’âne se laissa mourir. En effet, si l’homme avait eu un choix semblable, il aurait choisis quelque chose, et ne se serait pas laisser mourir. Selon Descartes, notre liberté prend la forme de « liberté d’indifférence », c‘est à dire que nous sommes libres parce que nous avons toujours la possibilité de choisir indifféremment une chose ou son contraire. Nous sommes libres parce que nous disposons d’une volonté infinie, mais cette volonté est toutefois le plus bas degré de la liberté. On ne serait pas libre si nous n’avions pas eu en nous une capacité de choisir sans limite. Un être libre est un être qui peut faire le choix du mal et de l’erreur non pas par ignorance mais par connaissance de cause. Cependant, un être libre est par définition un être imprévisible, parce que ses choix sont toujours contingents. Il est toujours susceptible de décevoir nos attentes.

        Être libre, c’est aussi rendre raison, avoir un principe de non contradiction. Nous pouvons nous demander sur quoi est fondé notre choix ? La liberté suppose en nous un principe de responsabilité, c’est-à-dire que je suis libre lorsque je peux répondre de mes actes, me reconnaître dans mes actes et m’en déclarer ainsi l’auteur.

        Seulement, qu’entendons-nous par « loi » ? Tout d’abord, nous pouvons penser aux lois naturelles, mais ces lois sont nécessaires, comme par exemple le fait de boire et de manger, donc le sujet ne nous amène pas à en parler. Cependant, nous pouvons penser que le sujet nous amène sur les lois morales, ou juridiques. Il semblerait que la morale engage un certain nombre de règles, d’interdits, qui pourraient apparaître comme des restrictions à notre liberté. Est-ce dire que la morale contredit purement la liberté ? La liberté est le fondement de la morale et tel que la liberté est la condition de possibilité de tout jugement moral. En effet, pour juger moralement un acte, il faut encore que je suppose que celui qui a agis l’a fait librement et qu’il est pleinement l’auteur de ses actes. Dès lors, on peut dire que la morale suppose en nous la liberté. Ensuite, nous pouvons parler des lois juridiques, car ses lois nous imposent des restrictions nécessaires à notre indépendance. Chacun acceptant ainsi de faire le sacrifice d’une part de sa liberté en obéissant aux lois afin de rendre possible un ordre commun, qui assure pour chacun la tranquillité, la paix et la sécurité. Enfin, nous pouvons nous demander de quel type d’action les lois nous détournent-elles ? Puis-je vraiment estimer qu’en m’interdisant de telles actions, la loi contredit ma liberté ? Selon, John Locke, dans le Second traité du gouvernement civil, « ce n’est pas séquestrer quelqu’un que de lui rendre inaccessible les précipices et les marécages », donc, ce que la loi restreint, ce n’est pas notre liberté, mais plutôt la violence que nous pourrions faire subir aux autres.

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