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Dissertation sur la mort des personnages

Mémoire : Dissertation sur la mort des personnages. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Février 2014  •  1 107 Mots (5 Pages)  •  1 228 Vues

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I La mort du héros est un moment important dans la "purgation des passions" (la catharsis).

Le philosophe grec Aristote (384-322) a théorisé ce concept qu'on nomme catharsis et qu'on traduit par "purgation des passions". Le spectacle tragique permet au spectateur de se délivrer, sans risque, de ses passions comme la terreur, la pitié, la crainte. Aujourd'hui on dirait que le théâtre (mais aussi le roman, le cinéma) permet de nous délivrer de certaines angoisses.

On peut se demander de quelles angoisses peuvent nous délivrer les morts de Juliette, de Ruy Blas, de Dom Juan. L'angoisse de la mort ? Ces pièces nous donnent l'illusion qu'on peut l'affronter bravement. Et que l'immortalité est à portée des hommes.

Les personnages héroïques nous permettent de vivre par procuration des sentiments extrêmes que nous avons peu de chance de ressentir dans la vie. C'est exaltant de braver la mort, et de mourir d'aimer. De s'identifier, le temps du spectacle, à Juliette, à Dom Juan, à Ruy Blas ou à Cyrano.

II La mort a aussi pour fonction de marquer les moments forts de l'action dramatique.

C'est la mort du héros qui fait avancer l'action et qui marque le dénouement du drame (une fonction "diégétique"). Souvent, elle lance l'action et la termine.

Vous pouviez choisir de développer les exemples suivants :

La mort du héros peut déclencher l'action. Dans Phèdre de Racine (1677), c'est la mort annoncée de Thésée qui provoque la déclaration d'amour de Phèdre à Hippolyte et lance l'action.

La mort évidemment marque le plus souvent la fin de la pièce. A la fin de Phèdre, Hippolyte est tué par un monstre marin et Phèdre s'empoisonne. Est-elle devenue un héros ? Sa démesure, sa condition féminine ne paraissent pas le permettre. Hippolyte peut-être. Le seul héros est celui qui reste, c'est-à-dire Thésée. Mais, lui, il n'est pas mort.

Dans Andromaque de Racine (1667), Andromaque ne peut oublier Hector, son mari mort pendant la guerre de Troie, et elle refuse les propositions de mariage de Pyrrhus qui est le vainqueur. A la fin, Pyrrhus meurt sous les coups d'Oreste. Et Hermione qui l'a poussé au crime se tue sur le corps de celui qu'elle a fait assassiner.

Dans les textes du corpus qui vous étaient soumis, les morts de Juliette, de Ruy Blas et de Cyrano marquent de façon évidente la fin du drame.

III La mort a pour fonction importante de transformer le personnage en héros.

Comme le rappelle Jean-Pierre Vernant (voir plus haut), la mort donne au héros la gloire et lui fait atteindre la non-mort, c'est-à-dire l'éternité.

Vous pouviez choisir de développer les exemples suivants :

La petite Juliette de Shakespeare, par son coup de poignard dans le tombeau, devient véritablement une figure immortelle de l'amour. Elle rejoint, pour l'éternité Roméo. Son geste est extrêmement courageux et fait de la jolie jeune fille une figure digne d'admiration pour le public.

On peut aussi parler d'Antigone qui ose s'opposer, toute jeune fille, à son oncle Créon et braver la mort. Le personnage d'Antigone, personnage tragique de Sophocle, a inspiré à Jean Anouilh, au XX° siècle, une nouvelle Antigone (1944). Il en a fait le symbole de la résistance au pouvoir.

La mort fait de même pour Ruy Blas, le valet. Son empoisonnement le fait changer de condition.

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