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Culture Et Barbarie

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Par   •  24 Février 2013  •  3 196 Mots (13 Pages)  •  1 187 Vues

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Culture et barbarie

Introduction :

La culture est à comprendre comme « civilisation ». En effet la culture est, par opposition à la nature, le processus par lequel l’homme se civilise, par lequel il sort de cet état hypothétique naturel et lacunaire en s’associant avec autrui afin de former un « groupe », une ébauche de civilisation, c’est-à-dire un ensemble de phénomènes sociaux d’ordre religieux, moral, etc. caractéristiques d’une société. C’est donc un ensemble de normes collectives qui permet l’accomplissement de la nature humaine. Ainsi, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la culture semble être le but de la nature, qui en privant l’homme d’instinct et le forçant à s’élever lui-même par le travail et la culture, le fait sortir d’elle-même afin de s’élever, et donc la culture semble être le but de l’homme, ainsi que ce par quoi il s’accomplit pleinement en tant qu’homme (puisqu’il y développe toutes ses facultés supérieures , telles que la raison, que sa nature ne possède d’abord qu’en puissance). Cependant, même si nous supposons que la culture permet à l’homme de s’extraire de la nature où il n’ « existe » pas (par étymologie, exister veut dire « sortir de »), où il est plongé dans un monde sauvage où il ne fait que survivre, nous ne pouvons faire abstraction des événements historiques terribles qui se sont produit (et se produisent encore) lors des XXe et XXIe siècles… Pourtant nous sommes dans une époque où certaines civilisations s’illustrent par leur prétendue « supériorité » sur le plan moral, intellectuel et technologique. Mais ce sont dans ces mêmes civilisations qu’ont été commis les crimes les plus inhumains pour ne citer que les camps de concentration, les divers génocides, etc. La barbarie semble donc caractériser notre société, qui est pourtant très évoluée…Pourtant, en son sens premier, la barbarie semble opposée à la notion de culture puisqu’elle est une absence de civilisation, se caractérisant par des actes inhumains, contraires aux règles et aux droits de l’humanité. Ainsi quel est le lien qui unit ces deux notions au premier abord contraires ? La transformation opérée par la culture est-elle nécessairement une amélioration ? Ne peut-elle pas être déshumanisante ? Nous allons tenter de définir ce lien qui unit la culture et la barbarie, en posant tout d’abord que le but originel de la culture est d’échapper à l’état sauvage de nature, où l’homme ne fait que tenter de se conserver et de survivre, et où il ne peut être réellement considéré comme tel puisqu’il ne fait pas usage de sa raison et ne développe pas ses facultés supérieures qui font de lui un homme accompli. Mais nous verrons cependant que, même si théoriquement la culture est un remède (préventif ou non) à la barbarie, elle peut aussi en être la « génitrice », et ainsi le développement des civilisations produirait l’effet inverse à celui escompté, c’est-à-dire : la culture engendrerait la barbarie, peut-être même que la barbarie est une des caractéristiques propre à toute civilisation.

Partie I : La culture empêche la barbarie

Si nous posons que la culture empêche la barbarie, cela revient à dire que l’homme est barbare par nature, et que la culture, opposée à l’état de nature, la civilisation, organise la cruauté naturelle de l’homme en le rendant moins barbare. Nous ne pouvons bien sûr faire abstraction de la barbarie qui se déroule tous les jours sous nos yeux, mais bien qu’on ait l’impression que l’on assiste à un déclin des civilisations, une régression, la culture semble tendre à limiter, voire anéantir cette barbarie. En effet, l’homme ne peut se réaliser vraiment, c’est-à-dire atteindre le plein développement de toutes ses dispositions, que dans la société. L’homme, dans l’état hypothétique de nature a des « dispositions naturelles », il dispose en lui de capacités en « puissance », telles que la raison. Il n’est ni qu’un animal, instinctif et pulsionnel, ni qu’un être complètement raisonnable, il émane donc de lui une certaine dualité qui le rend capable de « progrès », car il peut tenter d’améliorer ses conditions de vie grâce à l’imagination et en se projetant. Il double se capacités naturelles en les accompagnants de la raison, par l’éducation. Nous rejoignons ici la position que tient Kant dans son Idée d’une Histoire Universelle d’un point de vue cosmopolitique. Nous avons donc affirmé la nécessité pour l’homme de la culture, afin de sortir de cet état de nature qui l’asservit, or l’homme est d’un côté sociable de façon à s’associer avec autrui pour former une société, mais de l’autre il est aussi insociable, ce qui le conduit à l’égoïsme, la cupidité, etc. A l’origine, l’homme ne s’associe pas à autrui dans un but purement désintéressé, motivé par la seule volonté de se conserver et de conserver la vie d’autrui (motivé par un amour de soi et par une pitié naturelle), mais par un certain égoïsme, car l’homme doué de raison comprend que « l’union fait la force ». Sous l’impulsion de l’ambition, de la volonté d’être supérieur a autrui, l’individu développe ses facultés. Mais cette relation de l’homme à autrui dans une société, bien qu’elle soit à l’origine plutôt négative, peut aboutir à l’apparition de règles morales de la vie en société, qui seront alors respectées pour elles-mêmes. L’histoire humaine, des civilisations, peut alors être envisagée comme étant autre chose qu’une succession chaotique d’événements, elle est peut être porteuse de sens, d’un dessein, d’un progrès de l’homme. Kant pense que l’homme n’est pour rien en ce progrès, mais que ce développement de l’homme est le but de la nature, ayant pour finalité la constitution d’une « Société Des Nations ». Cette société des nations, soumise à une législation internationale permettra seule à l’homme d’accéder à la paix et de surmonter sa sauvagerie originelle. De plus l’idée même de ce but de l’histoire (qui n’est rien d’autre que l’histoire des civilisations, de l’Humanité) nous permet de nous donner les moyens de mieux l’atteindre, de dépasser les « détails » pour saisir un plan d’ensemble, de nous faire espérer que le monde qui nous attend sera meilleur que celui passé… Ainsi, la culture semble avoir pour but final d’éloigner l’homme de sa barbarie naturelle. Seulement, comment définir si quelque chose ou quelqu’un de « barbare » l’est vraiment ? En effet, chaque culture se considère comme authentique, et se considère comme une sorte de

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