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Cours de Terminale L Complet : La liberté

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Par   •  5 Février 2016  •  Cours  •  2 424 Mots (10 Pages)  •  1 495 Vues

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La liberté:

Il est dans la nature de l'homme d'aspirer à la liberté. Tout les hommes désirent être libres mais paradoxalement, "partout ils sont dans les fers" (Rousseau). Comment comprendre cet apparant paradoxe : que nous désirons tous être libre mais que sans le savoir, nous travaillons à notre aliénation. Si nous ne le savons pas, c'est bien par inconscience. À contrario, l'effort de conscience est bien la condition de la liberté: liberté de penser et liberté d'agir. Or, si tel est le cas, la liberté inconsciente, celle de l'instinct animal, n'a pas de sens. En effet, l'animal est entièrement soumis au déterminisme naturel : parce qu'il n'est pas doué de pensée réfléchie, il est dénué de "libre arbitre" ou pouvoir de choix.

L'effort de conscience serait donc condition de la liberté. Les animaux possèdent bien une forme de liberté : une "liberté de mouvement", parfois nommée indépendance. Elle peut faire rêver les hommes comme elle fait rêver les enfants parce qu'elle est sans contrainte apparente car l'animal n'obéit à aucunes règles morales et à aucunes lois politiques. Mais une telle liberté reste pauvre : elle n'est ni liberté de penser ni liberté de choix ni liberté d’action.

Mais qu’est ce que la liberté de penser ? Je crois être libre de penser car personne ne m’y contraint, personne ne pense à ma place. Comment comprendre dès lors et impératif philosophique : "penser par soi même" ? La réponse est simple, de même que nous croyons être libre en nous laissant aller à notre instinct animal sans effort de réflexion, de même nous croyons penser par nous même spontanément sans effort de réflexion. Il convient donc de distinguer la sensation ou le sentiment de liberté et la liberté réelle. Il ne faut pas confondre liberté d'opinion et liberté de penser. La "liberté d'opinion" en effet est peut être aliénée par le conditionnement social et les préjugés. Pour Kant, elle est "hétéronome", l'opinion obéit à une loi qui lui est extérieure. Au contraire, l'autonomie est le pouvoir d'obéir à la loi qu'on s'est soi même fixée, c'est à dire à sa propre raison. C'est bien ce sens de la liberté que prône la devise des Lumières : "sapere aude", littéralement ose savoir, pour Kant, ose te servir de ton propre entendement, c'est à dire "ose penser par toi même", en effet il faut courage, donc de la volonté. Mais l'autonomie intellectuelle ne suffit pas à la liberté. Pour être libre, encore faut il être aussi libre d'agir, or nous vivons en société ou "la liberté des uns s'arrête ou celle des autres commence". Ma liberté d'action est donc limitée par celle des autres. La liberté totale est donc liberticide, la seule véritable liberté est donc soit la liberté morale qui respecte autrui, soit la liberté civile, c'est à dire le droit qui garantit par loi une égale liberté pour tous. Mais encore faut il lutter pour nos libertés, la liberté n'est pas donnée, elle est conquise : c’est une libération.

Les enjeux de cette réflexion sont métaphysique, existentiels, moraux et juridico-politique.

I/ Déterminisme et liberté : l'idée de liberté naturelle est-elle une illusion ?

1/ La nature, modèle de liberté ?

Pour Diogène, philosophe cynique de l'antiquité grecque, toutes les règles sociales sont des conventions artificielles qui empêchent l'homme de vivre "conformément à la nature". La pudeur par exemple, serait contre nature. Diogène vivait nu dans son "tonneau" (en réalité une grande amphore) et il en sortait aussi, nu : il se promenait donc nu comme la nature l'avait fait sur l'agora, satisfaisant en public tout ses besoins naturels, comme la copulation (l'amour lui même serait un attachement contraire à la liberté naturelle).

Rappelons que la philosophie antique était bien une manière de vivre. La liberté pour Diogène est la vie conforme à la nature et à l'individualité. Une anecdote sur la vie de Diogène raconte que l’un des ses disciples s'étonnant de le voir errer nu dans les rues d'Athènes en plein soleil et en plein midi une lanterne allumée à la main, le philosophe lui aurait répondu : "je cherche un homme", cette formule est anti-platonicienne : il n'y aurait pas contrairement à ce que pense Platon une essence de l'homme mais des individus qui ne pourraient être libre quand vivant conformément à la nature mais aussi à leur nature. Cette vie conforme à la nature et à sa nature s'oppose donc aux conventions de la vie sociale considérées comme aliénante. Le mouvement dont Diogène fut l'instigateur ce nomme "cynisme" du grec kunos qui signifie chien car les cyniques se réunissaient dans un lieu nomme "tombeau du chien". Mais cette idée de chien à fait son chemin dans les esprits des athéniens notamment des platoniciens qui s'en serviront pour se moquer de Diogène et ses disciples, voir pour les stigmatiser comme des fous ou des animaux. En effet, cette vie "conforme à la nature" n’est-ce pas une "vie de chien" ? Certes, les animaux n'ont pas de pudeur mais la pudeur n’est-elle pas l’un des fondements de la culture humaine qui la distingue de la nature animale et nous aident à vivre ensemble dans le respect mutuel. On pourrait rétorquer à un Diogène que l'on croiserai nu sur la place publique : "la liberté des uns s'arrête ou celles des autres commencent" : peut-être n'y a t-il pas de liberté sans règles, donc sans limites ?

2/ Déterminisme naturel et liberté : y-a t-il une liberté sans conscience ?

Les animaux vivent dans l'indépendance de mouvement, mais cette liberté sauvage n’est-elle pas une illusion de liberté ? Les animaux ne sont ils pas soumis au déterminisme naturel dès lors qu'ils ne sont pas doués de réflexion mais obéissent à leur seul instinct (ex : saumon) ? Les animaux ne sont pas doués de libre arbitre, ou pouvoir de choix, car le choix implique la conscience réflexive et le pouvoir de décision.

Pour Descartes la liberté est une question de volonté chez un être doué de raison : l’homme. Le plus bas degré de la liberté chez l'homme (les animaux ne sont que des corps machines doués de passion) serait "la liberté d'indifférence". C'est un concept que Descartes reprend aux moines buridans dont l'exemple devint célèbre : "l'âne de buridan" : un âne qui aurait eu le choix entre un sac d'avoine et un sceau d'eau, donc entre manger et boire, et qui serait mort de n'avoir su choisir. L'absurdité d'une telle fin relève celle de ce que buridan nomme liberté d'indifférence : le sentiment de liberté que l'on peut éprouver quand les choix nous semblent indifférents. Sommes nous libérés seulement parce que rien ne nous déterminent à choisir ceci plutôt que cela ? La liberté d'indifférence pour Descartes est le plus bas degré de la liberté car être libre c'est pouvoir choisir, donc exercer son libre arbitre, c'est une question  de volonté.

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