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Comment définir la culture sinon comme une transformation de la nature, et peut-être même comme une seconde nature ?

Commentaire de texte : Comment définir la culture sinon comme une transformation de la nature, et peut-être même comme une seconde nature ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2014  •  Commentaire de texte  •  519 Mots (3 Pages)  •  883 Vues

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L’antériorité de la nature sur la culture semble requise par le simple bon sens : comment en effet définir la culture sinon comme une transformation de la nature, et peut-être même comme une seconde nature ? La nature, c’est d’abord tout ce qui entoure l’homme et qui n’est pas son œuvre. Mais c’est aussi « l’essence », l’être profond de tout sujet, ou de tout phénomène sensible, on parle couramment de la nature de la lumière, ou de la nature de l’homme. La communauté de ces deux aspects est suggérée par l’étymologie, (nasci, en latin croître, pousser) : la nature comprend tout ce qui subsiste par sa propre force, tout ce qui est vivant et originaire. Néanmoins, l’impossibilité de saisir la nature en « elle-même », indépendamment de cette culture, qu’elle semblait précéder et conditionner, apparaît rapidement, c’est toujours par l’intermédiaire d’une langue et d’une culture que s’effectue la prise de conscience de la nature.

Ce perfectionnement de la pensée, cette réalisation des capacités intellectuelles de l'homme n'est donc pas un luxe et répond à la réalisation de ce qui en l'homme est, par excellence, humain. Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel (1). On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. Mais si la machine procure à l'ouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu'aux prétendus amusements qu'un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu'il aura choisi, au lieu de s'en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) à l'outil, après suppression de la machine. Pour ce qui est de l'uniformité de produit, l'inconvénient en serait négligeable si l'économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l'ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités. Bergson « Nous sommes hautement cultivés dans le domaine de l'art et de la science. Nous sommes civilisés, au point d'en être accablés, pour ce qui est de l'urbanité et des bienséances sociales de tout ordre. Mais quant à nous considérer comme déjà moralises, il s'en faut encore de beaucoup. Car l'idée de la moralité appartient encore à la culture ; par contre, l'application de cette idée, qui aboutit seulement à une apparence de moralité dans l'honneur et la bienséance extérieure, constitue simplement la civilisation. Mais aussi longtemps que les États consacreront toutes leurs forces à des vues d'expansion chimériques et violentes, et entraveront ainsi sans cesse le lent effort de formation intérieure de la pensée chez leurs citoyens, les privant même tout secours dans la réalisation de cette fin, on ne peut escompter aucun résultat de ce genre ; car un long travail intérieur est nécessaire de la part de chaque communauté pour former à cet égard ses citoyens, par contre, tout bien qui n'est pas greffé sur une disposition moralement bonne n'est que pure chimère et faux clinquant.

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