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Bertrand Russell "la Valeur De La Philosophie"

Mémoire : Bertrand Russell "la Valeur De La Philosophie". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2015  •  697 Mots (3 Pages)  •  1 766 Vues

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Bertrand Russell « la valeur de la philosophie »

Comme toutes les autres recherches, la philosophie a pour objectif principal la connaissance. Elle aspire à cette catégorie de connaissance qui unit et systématise le corpus scientifique, et qui procède d'un examen critique des fondements de nos convictions, de nos préjugés et de nos croyances. Pourtant on ne peut faire valoir que la philosophie ait eu beaucoup de réussite dans ses efforts de fournir des réponses claires à ces questions. Si l'on demande à un mathématicien, à un minéralogiste, à un historien, ou à tout autre spécialiste, quelles connaissances ont été démontrées par sa discipline, il répondra aussi longtemps qu'on voudra l'écouter. Mais si l'on pose la même question à un philosophe, il devra reconnaître, s'il est sincère, que ses travaux n'ont pas donné de résultats aussi effectifs que ceux obtenus dans les autres savoirs. Il est vrai que cela est dû en partie au fait que, dès que l'on acquiert une connaissance précise sur un quelconque sujet, celui-ci sort du champ de la philosophie et devient une science distincte. L'étude du cosmos, qui relève actuellement de l'astronomie, était autrefois l'objet de la philosophie ; Newton intitula son œuvre maîtresse « Principes mathématiques de philosophie naturelle. » De même, l'étude de l'esprit humain, qui appartenait au domaine de la philosophie, en est maintenant séparée pour constituer la psychologie scientifique. Ainsi, l'incertitude de la philosophie se révèle largement plus apparente que réelle ; les questions qui ont pu recevoir une réponse rigoureuse sont incluses dans la science, tandis que les interrogations qui n'ont pas encore obtenu d'explications précises demeurent dans ce résidu nommé philosophie.

Toutefois, au sujet de l'incertitude de la philosophie, ce n'est qu'une partie de la vérité. Il existe de nombreuses questions - dont certaines sont du plus grand intérêt pour notre vie spirituelle - qui, pour autant qu'on puisse l'imaginer, doivent rester insolubles pour l'intelligence humaine à moins que ses capacités ne soient modifiées profondément au-delà de ses limites actuelles. L'univers présente-t-il la cohérence d'un programme ou d'un projet, ou n'est-il qu'un assemblage fortuit d'atomes ? La conscience est-elle un élément permanent de l'univers, donnant l'espoir d'une croissance illimitée de la connaissance, ou n'est-elle qu'un accident transitoire sur une petite planète où la vie doit finir par s'éteindre ? Le bien et le mal ont-ils une portée pour l'univers ou seulement pour l'homme ? La philosophie pose de telles questions, diversement argumentées par différents philosophes. Mais, qu'il existe on non une autre manière susceptible de découvrir la solution, il semble qu'on ne puisse démontrer vraie aucune des réponses proposées par la philosophie. Malgré tout, si mince que soit l'espoir de trouver une explication, c'est l'un des devoirs de la philosophie que de persévérer dans de telles interrogations, de nous faire prendre conscience de leur portée, d'en explorer toutes les approches, et de conserver vivace, à l'égard de l'univers, cet intérêt spéculatif

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