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Analyse Sur Le Traité De La Nature Humaine de David Hume

Compte Rendu : Analyse Sur Le Traité De La Nature Humaine de David Hume. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2015  •  3 399 Mots (14 Pages)  •  5 942 Vues

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Explication de texte : David Hume – Traité de la nature humaine.

Comment l’Homme arrive-t-il à pallier sa faiblesse naturelle ? Lorsque nous regardons l’Homme et que nous le comparons aux autres animaux un constat s’impose : ses besoins sont bien au-dessus de ses capacités naturelles. D’ailleurs Hume s’accorde à dire dans la première phrase de son texte qu’« à première vue », l’homme a été accablé par la nature de trop de besoins pour des atouts insuffisants. L’homme semble ainsi être une espèce désavantagée et faible comparé à d’autres animaux qui eux sont adaptés à leur environnement.

Cependant, pourquoi Hume affirme-t-il ensuite que l’homme arrive à « suppléer à ses déficiences » et à même acquérir une « supériorité » sur les autres espèces ? Peut-on réellement juger d’une espèce en ne regardant que ces atouts naturels et non son mode de vie ? Hume montre ainsi dans son texte que la société permet à l’homme de combler ses besoins et même plus. Ne serait-il en conséquence pas judicieux de juger les Hommes en prenant en compte leurs attributs naturels ainsi que l’environnement dans lequel ils évoluent : la société ?

Dans un premier temps, Hume expose le problème du déséquilibre entre les besoins et les avantages donnés à l’Homme par la nature contrairement à d’autres espèces et illustre son propos avec des exemples. Dans un second temps, Hume montre que la société permet néanmoins à l’Homme de dépasser ce déséquilibre.

Dans la première partie du texte, David Hume énonce l’opinion la plus couranet sur l’Homme lorsqu’on le compare aux autres animaux, c’est-à-dire qu’il le montre comme un animal désavantagé par la nature. Pour lui il n’existe pas un animal pour lequel « la nature ait usé de plus de cruauté qu’envers l’homme. ». En effet, la nature a « accablé » l’homme de nombreux « besoins » mais ne l'a pas doté d’assez de moyens pour les satisfaire. L’homme serait caractérisé par cette multiplicité de besoins auxquels il ne peut pas répondre. C’est une injustice de la nature de faire de l’homme l’un des êtres le plus nécessiteux et en même temps l’être le plus désavantagé. De plus Hume souligne que ces besoins sont des « nécessités », ils sont vitaux à l’homme. Effectivement, l'homme doit, pour survivre, combler des besoins élémentaires comme manger ou se protéger du froid. Or pour manger il faut chasser et l’homme ne dépose d’aucune force naturelle comme le lion, d’aucune rapidité hors-norme comme le léopard, il n’a pas de griffes comme les grand prédateurs ou de crocs pour manger ses victimes et n’est pas assez discret pour s’approcher de ses proies sans qu’elles le remarque. Il n’a également aucune protection naturelle contre le froid : ni pelage, ni fourrure, ni poils en assez grande quantité qui puisse lui permettre de résister à de basses températures : il faut qu’il se fabrique des habits, un logis. Il est donc naturellement désavantagé et inadapté à son milieu d’où son incapacité à combler ses besoins. Hume souligne cela en disant que l’homme n’est pourvu « ni d’armes, ni de forces, ni d’autres capacités naturelles qui puissent à quelque degré répondre à tant de besoins ». En fait, les besoins des hommes sont disproportionnés comparés aux dons qui leurs ont été donnés. C’est ainsi que Hume désigne par le mot faiblesse de l'homme cette situation dans laquelle l’a mise la nature en ne lui donnant peu d’atouts ainsi que son incapacité à satisfaire lui-même ses besoins.

Néanmoins, la plus grande injustice de la nature, au-delà du fait qu’elle ait donné des besoins non adapté à ses capacités, c’est que tous les autres animaux ont des besoins proportionnés par rapport à leurs caractéristiques. Chez les autres animaux, moyens et nécessités « se compensent ». Tout est une question de compensation : les animaux ayant les besoins les plus grands sont aussi ceux qui ont le plus d’atouts et inversement ceux qui ont le moins de besoins auront des capacités moindres car ils n’en auront pas besoins de beaucoup. Pour illustrer ce fait, il prend des exemples : celui du mouton, du bœuf et celui du lion. Pour le lion, on a bien une adéquation entre besoins et capacités, Hume le met en évidence en disant que « ses avantages sont proportionnés à ses besoins », on retrouve dans cette expression l’idée de proportion. Effectivement cet animal a de grands besoins car c’est un animal « carnivore et vorace » mais il est agile, courageux et fort. Mais cela n’est pas le fruit du hasard : ses avantages sont à la hauteur de ses demandes. Au final, ses dispositions physiques que ce soit sa mâchoire, ses griffes, sa vitesse, son pelage, sa musculature ou autre, lui permettent de largement compenser ses besoins ; elles le place en position de supériorité par rapport à de nombreux animaux car il va être amené à les chasser. Au contraire le mouton et le bœuf ont des besoins, des appétits « modérés ». Ils sont herbivores et leur nourriture est « d’une prise facile ». Ils ne sont ainsi pas dotés de tous les atouts qu’a le lion : ni griffes, ni rapidité, ni mâchoire puissante ou musculature autant développée. Donc les animaux ont tous des avantages proportionnés à leurs besoins car leurs capacités leur permettent de les satisfaire. Il y a une adéquation entre les besoins et les avantages chez tous les animaux à l’inverse de l’Homme.

En effet, l'homme se trouve être le seul dans ce cas d’extrême disproportion entre ses besoins et ses avantages naturels. Pour Hume cela est cruel de la part de la nature comme le monte cette citation « Il n’y a que chez l’homme que l’on peut observer à son plus haut degré d’achèvement cette conjonction cruelle de la faiblesse et du besoin ». Pour compenser ce manque d’atouts, l’Homme doit se fabriquer des accessoires. Pour reprendre les exemples d’Hume, pour se nourrir comme se protéger du froid, l’homme doit produire nourriture et vêtement ce qui « requiert son labeur » contrairement aux autres animaux qui sont naturellement équipés pour accomplir ces besoins. C’est ainsi la disproportion entre ses besoins et ses nécessités ainsi que son inaptitude naturelle à vivre dans son environnement qui font sa faiblesse par rapport aux autres animaux. Hume n’est pas le seul à affirmer la naturelle infériorité des hommes par rapport aux autres animaux. Effectivement, Fichte dit que « Tous les animaux sont achevés, et terminés, l’homme est seulement indiqué et esquissé. […] l’homme, seul, originairement n’est absolument rien. ». En effet, l’homme n’est pas un être assez abouti pour survivre seul dans la

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