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Explication de texte d'Hegel, Introduction aux leçons d'esthétiques

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Par   •  13 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  3 118 Mots (13 Pages)  •  3 071 Vues

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Explication de texte : Hegel, Introduction aux leçons d’esthétique

Dans cet extrait de Introduction aux leçons d’esthétiques, Hegel nous expose une réflexion sur l’art, plus précisément, sur le beau dans l’art. Selon lui, l’art ne serait pas, comme l’assure spontanément l’opinion publique, le simple produit de règles strictes, donc ne la technique, mais il serait aussi, et surtout, le produit de l’esprit de l’artiste. Il aurait une connotation plus spirituelle et plus profonde. Le beau appartiendrait alors davantage au domaine de l’esprit, et une oeuvre d’art peut être jugée belle car elle appartient au spirituel de l’homme.

Selon Hegel, l’esprit est actif, il semble presque conscient de lui-même. Il se pend soi-même pour objet. Et en tant qu’esprit, l’homme n’est pas un être immédiat mais essentiellement l’être qui fait retour sur soi. D’autre part, l’’esprit n’existe que comme résultat, l’art ici étant le résultat de l’esprit.

Comment juger une œuvre d’art ? Telle est la question que se pose Hegel dans cet extrait. En partant d’idées toutes faites de la doxa, qu’il va analyser, comprendre, nuancer, critiquer, et dépasser, Hegel nous donne sa conception du beau dans l’art : l’art est beau car il est produit de l’esprit humain.

Si ce ne sont les règles de l’art qui permettent à une œuvre d’être jugée comme « belle », c’est alors qu’il existe une chose supérieure à ces règle. Par là, Hegel soulève alors un paradoxe, l’art n’est pas, contrairement à ce que nous pouvons penser spontanément, une œuvre brute, morne, inanimé, mais justement, car il est reflet de l’esprit humain, il serait ce qui caractérise le plus la vie, et tendrait, non pas à copier la nature, mais à rendre ce qui nous intéresse en elle, elle purifierait le regard, nous permettrait d’extraire de la nature ce que nous ne pouvons avec un simple regard. De plus, car l’oeuvre d’art est produit de l’esprit, il dépasserait les produit de la nature. L’esprit ici, semble être la mesure de toute chose.

Pour répondre à cette question, Hegel passe par plusieurs étapes successives. Après avoir introduit brièvement ce qu’il sera question dans son texte, il tente de montrer par quoi l’art est produit de l’esprit humain, et non seulement de la nature ou de l’activait humaine. Puis, il traite de la supériorité de l’art aux produits de la nature, en manifestant l’intérêt de l’esprit dans l’oeuvre.

Hegel explicite d’emblée, dans une brève introduction, ce qui sera question de traiter dans son texte : « Ce qu’il est à propos de faire dans cette introduction, c’est d’examiner les principaux aspects sous lesquels le sens commun se représente ordinairement l’idée du beau dans l’art. » Ainsi, Hegel va tenter d’analyser comment et par quoi jugeons-nous, spontanément, une œuvre belle. Puis il ne tarde pas à passer ces remarques sous son jugement aiguisé, après avoir compris pourquoi l’opinion publique pense d’une telle façon et non d’une autre. C’est en effet, comme il stipule lui-même, un « examen critique », il tente donc de comprendre d’abord la pensée de l’opinion publique avant de la dépasser et de donner sa propre opinion. Ainsi, trois propositions, répandues par la société, sur l’art sont avancées, dont deux vont être traitées dans cet extrait : « L’art n’est point un produit de la nature, mais de l’activité humaine ; » et « Il est essentiellement fait pour l’homme, et, comme il s’adresse aux sens, il emprunte plus ou moins au sensible ; »

Le premier propos déclare que l’art ne serait qu’issu de la technique, qu’on ne peut faire de l’art sans suivre des règles précises et de manière précis. En effet, l’art n’est pas un produit qui émerge de la terre sans que l’homme n’y soit pour quelque chose. L’art n’est l’aboutissement que de la main de l’homme, qui elle-même utilise des instruments pour lui donner forme et des techniques précises pour reproduire ce que l’artiste veut reproduire. L’esprit ici semble totalement évincé dans l’élaboration de l’oeuvre. Selon Hegel, l’art serait avant tout produit de l’esprit avant d’être produit de la nature ou de l’activité humaine. Le second propos énonce que l’art, puisqu’il est produit de l’homme, ne se forme que grâce aux perceptions, aux sensations, aux émotions que l’artiste perçoit et fait ressortir dans son art. La réflexion y est alors entièrement interdite, seul les sens dominent et permettent l’art. Pourtant, nous verrons qu’elle est également une idée erronée, selon Hegel. Ces propositions vont dans le sens de la doxa, Hegel va les contester ou du moins nuancer et dépasser, afin de saisir ce qu’est réellement le beau dans l’art.

En première partie, Hegel traite la première proposition, qu’il réfute d’emblée : « Nous rencontrons d’abord cette opinion vulgaire que l’art s’apprend d’après des règles. » L’art ne serait pas le résultat d’une technique, répondant à un ensemble de règles strictes. S’en suit son explication : il distingue la partie extérieure et intérieure de l’art. La première serait le résultat final de l’art, ce que nous pouvons voir de l’œuvre, ce qu’elle donne à la perception la plus immédiate ; et la seconde serait ce qui représente l’esprit, ou plutôt, ce que l’esprit a pu créer, elle n’est donc pas le produit de la technique mais le produit de l’artiste lui-même. Par exemple, dans les tableaux de Kandinsky (mais également de tous autres artistes), la partie extérieure est « réduite » aux nuances de formes et de couleurs et à l’aspect final de leur ensemble. La partie intérieur, elle, est le produit le plus riche car l’association des formes, des lignes, des couleurs, ne sont tirées que de sa propre imagination, de son propre lui, de son propre esprit. Ainsi, selon lui, la seule partie pouvant être soumise à des règles est la première, il ne faudrait donc pas réduire l’art à un produit de règles, donc de la simple activité humaine : « Or ce que les préceptes peuvent communiquer se réduit à la partie extérieure, mécanique et technique de l’art. » Ici, nous voyons bien par le terme de « mécanique » que cette partie extérieur n’est pas à proprement dit le produit de la réflexion de l’artiste, ce n’est qu’une action machinale qui permet de rendre un produit final. Or, justement, d’après lui : «La partie intérieure et vivante est le résultat de l’activité spontanée du génie de l’artiste. » En effet, l’œuvre d’art de l’artiste

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