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Peut-on répondre à la question : Qui suis-je ?

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Par   •  16 Janvier 2018  •  Dissertation  •  3 558 Mots (15 Pages)  •  4 984 Vues

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                                                           Dissertation de Philosophie:                                             

                                            « Peut-on répondre à la question : Qui suis-je ? »                                  

                                     

        Jusqu'à aujourd'hui, nombreux sont les auteurs qui ont tenté de répondre aux questions sur la quête d'identité telles que « Qui suis-je ? » ce qui montre que la question persiste et que nous sommes nombreux à rechercher notre identité. Cette question, le sujet lui-même se la pose car seul un « je » peut se demander qui il est. Et donc, si le sujet peut se poser cette question, cela signifie que pour lui, être est justement se faire être. Ainsi, il semble toujours possible de répondre à la question « Qui suis-je ? ». Pourtant, si le propre de mon ego est de se faire être, c'est que je ne suis jamais terminé, que mon être est en perpétuelle évolution et que de cette façon, ce n'est que sur le point de mourir que je pourrais me demander qui je suis ou plutôt qui j'ai été.

D'un côté, nous sommes tous en mesure de nous présenter et de dire qui nous sommes (prénom, nom, sexe, date et lieu de naissance...). De l'autre côté, nous sommes aussi définis par nos actions et nos différences, apprenons ainsi constamment à nous connaître au cours de notre vie. Il semble donc impossible de se définir de manière objective ET complète puisque nous ne nous connaissons que partiellement et de manière subjective. L'être que nous sommes aujourd'hui n'est pas forcément celui de demain ni d'hier et cela implique donc que toute réponse que nous donnons à la question « Qui suis-je ? » est vouée à devenir inexacte. Dès lors, on peut penser que cette question est sans réponse. Serait-il alors impossible pour nous d'accéder à une connaissance véritable de nous-mêmes ? Ou bien pouvons-nous y prétendre ? Et dans ce cas, à quelles conditions ? Nous verrons d'abord qu'il est possible de répondre à la question sous certaines conditions puis nous étudierons en quoi celle-ci est remise en cause par notre inconscient et enfin nous verrons pourquoi la réponse ne peut être qu'incomplète en raison de certains aspects du « je ».

        Premièrement, on peut supposer qu'il est possible de répondre à la question « Qui suis-je ? ». Tout d'abord, on peut apporter une réponse valide si l'on se préoccupe de données purement scientifiques. Les sciences de l'Homme nous donnent une connaissance de nous-mêmes car nous partageons une nature commune avec les autres individus. En définissant le « qui » comme référence à la notion d'individu, alors la réponse à la question de connaissance de soi peut être entière et objective. Les études scientifiques sont incontestables car justifiées par l'expérience et le raisonnement : l'homme est constitué de cellules, de chromosomes, possède un caryotype, un groupe sanguin, etc... ce qui aide à répondre à la question « Qui suis-je ? ». La science est objective et peut donc apporter une réponse valide et objective au « je » existant que l'on ne peut nier.

Et justement, l'existence d'une pensée indépendante ne pouvant être niée, on peut ensuite avoir conscience de notre « je » et commencer à chercher notre "moi". Le moi signifie le soi conscient (ou "je") et est la nature de notre propre identité. Mon identité s'affirme en permanence: si je me demande qui je suis, je peux me souvenir de mon identité. En plus de toujours savoir qui je suis, j'ai aussi conscience de rester le même peu importe les modifications de mon être : l'acquisition perpétuelle de mon savoir, le changement de mon caractère, l'augmentation de mes relations sociales... Cela ne détruit pas mon identité et si j'ai conscience d'avoir changé pendant une période donnée, je sais aussi que c'est la même personne qui a changé. Ce que je suis peut évoluer au cours du temps mais n'affectera pas la permanence de qui je suis. J'ai toujours conscience que le « je » employé pour parler de moi (que ce soit dans le passé, le présent ou le futur) reste le même. La réponse à la question « Qui suis-je ? » serait alors possible car affirmerait que mon être est permanent à travers par exemple mon nom.

On suppose donc que c'est la conscience de la personne qui fait son identité personnelle. Dans Essai sur l'Entendement Humain, Locke explique justement : la conscience immédiate et permanente que quelqu'un a de lui-même est ce qui fait de lui la même personne tout au long de sa vie. Je peux savoir à tout moment qui je suis grâce à la conscience (entendre par là la réflexion) à travers l'action par laquelle je me demande à moi-même ce que je dois penser et faire. En me posant la question, je me résous à agir. Puisque je suis la source de mon action, je sais forcément qui je suis. Par exemple, si tout au long de ma vie je trahis, alors je me reconnais comme traître. L'homme est capable de savoir qui il est car il en est conscient et il sait ce qu'il veut. La conscience que j'ai me permettrait donc de me connaître mieux que les autres me connaitraient. Dans ce sens, quiconque saurait répondre à cette question mais uniquement de manière subjective. De plus, nous avons chacun une identité depuis notre naissance, qu'elle soit personnelle, sociale ou officielle. La personne que l'on est ne dépend pas seulement de nous-mêmes mais aussi de notre entourage et des différentes conditions de vie dans lesquelles on évolue. En suivant cette théorie, on pense que l'homme se distingue des autres êtres vivants de par sa capacité de réflexion (de soi et du monde).Cela suppose que mon identité est à chercher principalement dans les éléments conscients de ma personne. Le fait de pouvoir dire qui nous sommes uniquement par l'introspection (du latin « introspectus », regarder à l'intérieur de soi), ou par notre conscience de nous-même, implique qu'uniquement les informations accessibles à ma conscience soient prises en compte, qu'on considère alors comme des informations conscientes (et non inconscientes). Nous y reviendrons plus tard avec Discours de La Méthode de Descartes.

De plus, la question « Qui suis-je ? » est fondamentale pour tous les savoirs. Si nous connaissons quelque chose, nous le connaisons à partir de nous-même. Je m'identifie comme sujet par le « je » qui est, en moi, ce qui sait, pense, désire et agit. A partir de cette façon de voir les choses sur laquelle je base tout mon savoir, je peux faire mon rapport à la réalité. On peut citer Le Charmide de Platon où Critias déclare que l'ordre de l'oracle de Delphes « Connais-toi toi-même » est le début de toute connaissance. C'est en déterminant ce qu'est ce « je » qui connait que se trouve la possibilité même de connaître. On y voit l'enjeu du problème de savoir si l'on peut répondre à la question « Qui suis-je ? ». En effet, dire que non pourrait remettre en question la possibilité même de toute connaissance. De plus, dans Discours de La Méthode (1637), Descartes aborde la détermination de ce qu'est le « je » qui est et qui pense après avoir affirmé son existence, elle constitue donc la première connaissance qui rend possible les autres. Descartes arrive à la conclusion que « je », en tant que chose pensante ( res cogitans) est la seule certitude au départ et le fondement de la connaissance. On découvre alors la subjectivité dans  « Je pense, donc je suis » (Cogito, ergo sum).

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