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Suis-je Charlie ? Et Autres Questions

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Par   •  12 Juin 2015  •  1 426 Mots (6 Pages)  •  840 Vues

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Deux semaines après l’attentat à Charlie Hebdo, l’émotion retombe et les questions se posent.

Comme beaucoup, cette émotion m’a saisie dés l’annonce des évènements en cours. Comme beaucoup, j’ai rejoint les rassemblements spontanés, et participé aux manifestations organisées ensuite dans nos villes. Comme beaucoup, je me suis rallié au hashtag #JeSuisCharlie.

Mais très vite, se sont posées de nombreuses questions :

- que faire face à la montée du salafisme et l’expansion des mouvements terroristes sur notre territoire ?

– que veut vraiment dire ce #JeSuisCharlie ?

– y-a-t-il une récupération politique, ou sommes-nous, pour la première fois depuis si longtemps dans un vrai moment d’unité nationale ?

– est-ce que de la tragédie peut naître un nouvel élan ?

Étais-je Charlie ? Il n’y avait pas d’hésitation, le temps d’une rafale de Kalachnikov, Charlie Hebdo est devenu le symbole d’une nation et d’une civilisation, attaquée, blessée, choquée. Alors oui, j’étais Charlie dès les premières secondes. La cible avait été choisie d’abord pour la publication de caricatures. Le caractère satyrique des premières caricatures, s’il pouvait choquer et mettre mal à l’aise, me paraissait, et me parait toujours, salutaire : ce n’était pas l’Islam qui était visé, mais les dérives qui nourrissent une interprétation sectaire de la religion, justifiant des objectifs identitaires, politiques, communautaristes, et au pire terroristes. Ce qui était dénoncé, c’était aussi les difficultés de l’Islam à se confronter à un monde laïque. Mais il est vrai aussi que la surenchère dans la provocation et le mauvais goût dérangent, et que je ne me reconnais pas dans cette outrance. Charlie Hebdo est un journal drôle, cruel parfois, mais si la satyre et la dénonciation par l’humour sont des armes puissantes souvent au-delà des clivages politiques, la ligne éditoriale et une propension à la surenchère et la provocation pour justifier des positions passées vont à l’encontre de ma conception de la tolérance et du vivre ensemble. Je continue à soutenir indéfectiblement le droit de Charlie Hebdo à développer cette ligne éditoriale, mais non, je ne suis pas Charlie.

Pas plus #JeSuisCharlie que #JeSuisFlic ou #JeSuisCacher d’ailleurs. Je soutiens le journal ; j’éprouve la plus grande fierté et la plus grande solidarité vis-à-vis des femmes et des hommes chargés de notre protection et de notre sécurité ; je suis révulsé par toutes les formes de racisme et d’exclusion, et en particulier l’antisémitisme ou les réactions primaires de rejet de l’Islam. Mais je ne suis pas un hashtag ! Et nous ne sommes pas collectivement un hashtag.

Peut-être, certains sont tentés de récupérer l’élan de solidarité pour faire passer leurs propres valeurs et leurs propres messages. Dés les premiers jours, j’ai entendu des voix voulant « politiser » les réactions : à Nantes, Place Royale, quand une Marseillaise a été entonnée lors du rassemblement spontané, l’Internationale lui a fait écho. La Marseillaise est notre hymne national, avec le drapeau et notre devise, c’est ce que nous avons tous en commun ! L’Internationale est un chant militant, respectable certes, mais en aucun cas un symbole d’unité nationale. Le samedi, lors de la marche « unitaire » à Nantes, les organisateurs (je salue leur initiative et la mobilisation pour que la marche se passe sans problème) ont imposé des règles discutables : j’ai vu des Républicains exclus du cortège parce qu’ils voulaient porter un drapeau Bleu Blanc Rouge. Il s’agissait, soi-disant de mesure de protection, comme si le fait de nous rallier derrière les symboles de la République nous marquait d’un sceau infamant et nous exposait à la vindicte et l’intolérance des sympathisants d’extrême gauche (car en filigrane les symboles nationaux sont associés au Front National qu’aucun des organisateurs et des membres du service d’ordre du rassemblement ne souhait voir participer à la marche). Je tenais à dénoncer cette attitude sectaire des organisateurs. Partout en France, nos concitoyens se sont rassemblés derrière nos couleurs. À Nantes, c’était interdit ! Je le regrette, d’autant que nous réapproprier nos couleurs est la meilleure façon de lutter contre ce nationalisme sectaire.

Nous devons maintenant veiller à ce que l’émotion de #JeSuisCharlie ne soit pas détournée par les uns ou par les autres.

Nous devons surtout lutter contre tout ce

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