LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Correction du bac blanc : la question qui suis-je? admet-elle une réponse exacte?

Analyse sectorielle : Correction du bac blanc : la question qui suis-je? admet-elle une réponse exacte?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 067 Mots (9 Pages)  •  4 017 Vues

Page 1 sur 9

Correction du bac blanc : sujet LA QUESTION « QUI SUIS-JE ? »

ADMET-ELLE UNE RÉPONSE EXACTE ?

Lire le sujet et définir les mots clefs.

Éviter de répondre, surtout en déclinant son identité, montrer au contraire que toutes les qualités qui me sont attribuées par moi-même ou par autrui, en privé ou en public, ne suffisent pas à me définir, à dire qui je suis. Ne pas confondre la question qui suis je ? avec que suis je ? qui porte sur l’existence du sujet. La question ne se résume pas non plus à la définition de la nature de l’homme, qu’est-ce que je suis en tant qu’ homme, mais quelle personne suis-je, quel sujet s’exprime quand je dis « je suis » ? La question concerne non seulement la conscience de soi, mais aussi la connaissance de soi.

Pourquoi cette question « qui suis je » pose-t-elle problème, non pas en elle-même mais si l’on demande si elle admet une réponse exacte ?

Une réponse exacte (latin exigere = mesurer, achever, mener à terme) signifie

– que l’on peut donner de manière précise, intégrale, sans conteste ; elle s’oppose à l’à peu près, l’approximatif ou le vraisemblable

– une réponse juste (sens de la justesse), vraie, qui s’oppose au faux, à l’erreur ou à l’illusion.

On peut opposer sur plusieurs points:

La question qui suis je?…

– Elle amène une réponse subjective, arbitraire ou plusieurs réponses contradictoires, changeantes : « on ne peut pas être à la fois au balcon et se regarder passer dans la rue » dit A. Comte

– Il y a une part en nous qui nous échappe : c’est l‘inconscient psychique (cf textes de Freud, les données lacunaires de la conscience, l’homme n’est pas maître de sa propre maison…)

– C’est une question réflexive, qui renvoie au sujet qui connait, à la connaissance de soi sans objet d’étude autre que soi-même.

– Je ne dis pas qui je suis en donnant une liste d’attributs, des qualités sensibles ou morales (Cf. texte de Pascal « qu’est-ce que le moi ?)

… Une réponse exacte.

– C’est une réponse unique et détaillée

– C’est une réponse sur le modèle de la démonstration mathématique : qui peut être argumentée selon les règles de la logique (cf. modèle de la résolution d’un problème dans les sciences justement appelées « exactes » pour les différencier des sciences humaines).

– Une réponse exacte à une question suppose l‘objectivité, c’est-à-dire ce qui est à étudier doit être selon l’étymologie, placé, jeté (jectum) devant nous (ob), à distance de notre esprit connaissant.

– Le « je » est à la fois sujet et objet de l’étude, et même à considérer que je suis le mieux placé pour savoir qui je suis », il y a confusion.

Le sujet est difficile à connaitre d’une part, et d’autre part on ne peux pas mener l’analyse à son terme car il y a confusion entre le sujet connaissant et l’objet à connaitre dans la question qui suis-je ?

On arrive au problème du sujet :

La question qui suis-je est une question philosophique, ou du domaine des sciences humaines ,elle concerne le sujet. La réflexion que suscite cette question ne peut être menée à bien dans le cadre dessciences exactes, elle n’admet pas UNE réponse exacte dans la mesure où elle est une question réflexive et subjective. Cela ne veut pas dire que cette question ne mérite pas que l’on s’y attarde… Cette question a une valeur malgré l’absence de certitude.

L’enjeu est le domaine de la connaissance (science, vérité) et de l’anthropologie ; il concerne aussi les sciences humaines en général.

Plan possible :

1. Les difficultés de répondre de manière exacte à la question qui suis – je ?

• Le problème de l’introspection et de la rétrospection (au présent et dans le temps)

• Le caractère irréductible de la subjectivité

• La part d’inconscient en moi

1. 2.L’intérêt de cette question au delà de l’exactitude.

• Valeur de la connaissance de soi, fondement des autres connaissances

• Donner un sens à sa vie et non des réponses (« C’est le problème philosophique vraiment sérieux » pour Camus)

• L’engagement moral : l’action, autrui, l’urgence des réponses n’exige pas l’exactitude mais « nous ne pouvons pas rester irrésolus » (Descartes)

Conclusion :

La question « qui suis-je ? « n’admet pas une, ni même plusieurs réponses qui soient exactes. Les tentatives pour répondre à l’injonction adressée à Socrate par Apollon ‘ »connais toi toi même ») sont illusoires si l’on entend par connaissance de soi une connaissance précise, rationnelle et absolue sur le modèle de la vérité scientifique. Cependant, la subjectivité qui nous définit s’exprime comme action et permet de donner du sens à notre existence et de nous engager dans notre vie personnelle, irréductible à toute détermination exacte. La question est de la plus haute importance malgré l’absence de certitude et de caractère définitif qui ôterait sa valeur au sens de la vie.

Textes pour nourrir la réflexion :

« Puis, examinant avec attention ce que j’étais, et voyant que je pouvais feindre que je n’avais aucun corps et qu’il n’y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse, mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n’étais point, et qu’au contraire, de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j’étais, au lieu que, si j’eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j’avais jamais imaginé eût été vrai, je n’avais aucune raison de croire que j’eusse été, je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui pour être n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle ; en sorte que ce moi, c’est-à-dire l’âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu’elle est plus

...

Télécharger au format  txt (12.6 Kb)   pdf (125.5 Kb)   docx (13.3 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com