Le langage permet-il de tout dire ?

        Le langage permet-il de tout dire?

        I. Le langage peut-il dépasser l'aspect impersonnel des choses?

Selon Henri Bergson, le langage est incapable d'exprimer fidèlement notre pensée. En effet, le langage tel que nous l'employons altère la nature de notre pensée lorsqu'elle est extériorisée. Les mots ne sont que des étiquettes collées sur les choses qui permettent de les identifiées. Le langage à donc une influence sur la nature de la chose, puisqu'il vient à masquer à nos yeux sa véritable nature. Les mots renvoient à des concepts, c'est-à-dire des catégories abstraites, rendant ainsi les choses plus indeterminée que dans notre pensée. Le langage ne s'insinue pas qu'entre les choses et nous, mais aussi à l'intérieur de nous-même. Le langage ne dévoile de notre état d'âme, qu'un aspect impersonnel et extérieur, puisque les états d'âmes tels que nous les avons vécu ne peuvent être retransmis par le langage comme ils sont, mais uniquement sous formes de généralité et de symboles. Comme le dit Bergson : "l'individualité nous échappe".

        II. Ce qui ne peut être dit est une pensée confuse.

Pour Hegel, le langage est indispensable à la pensée. Les pensées ne se concrétisent que lorsqu'elles s'exteriorisent. Le langage est ainsi un outil de notre pensée qui vise à la clarifier. Le langage qui semble être superficiels et hétérogène à la pensée, n'est autre qu'une marque extérieure de notre activité interne. Pour hegel c'est dans la superficialité des mots que la pensée peut devenir profonde. Ainsi, l'externe et l'interne sont intimement lié par le langage. Hegel s'oppose alors à la théorie Bergson et réfute l'ineffable : c'est-à-dire ce qui ne peut pas être dit par les mots. Selon Hegel, la pensée ne devient concrête uniquement lorsque les mots lui donnent tout son sens.

        III. La pensée n'existe pas hors des mots.

Le langage n'est pas le signe de la pensée comme la fumée est celui du feu. La parole est la pensée sont liées et induites l'une de l'autre. La pensée se traduit par la parole mais il n'y a pas de parole sans pensée. En revanche, le mot ne doit pas être une signification de la chose mais la présence de notre pensée dans le monde sensible. Les mots permettent de définir nos pensées extérieures. On est trompé par l'idée de la pensée intérieure. On pense que la pensée est intérieure car il est possible de se remémorer des actions du passé déjà exprimées, nous faisant croire à une vie intérieure, sans langage. Elle n'est en fait qu'un langage intérieur subjectif et unique. Ainsi, la pensée se crée par par une combinaison de significations et d'actes antérieurs.

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