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La phénoménologie de la perception, Merleau Ponty

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Par   •  7 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 358 Mots (6 Pages)  •  1 532 Vues

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Explication de texte philosophique :

Extrait de La Phénoménologie de la perception, Merleau-Ponty, 1945

Si l’on tombait dans les préjugés et les stéréotypes collectifs, on pourrait vite penser que la perception d’autrui n’est qu’une simple expérience familière qui nous plonge dans la diversité et dans la particularité de chacun. Or, il serait illusoire de croire que la phénoménologie de la perception ne se résume qu’à cela. Il est pourtant vrai que notre regard sur nos « semblables » dépend essentiellement de ce qu’ils nous laissent à voir. Alors peut-on réellement percevoir le monde comme autrui tout en ayant un vécu différent ? Malgré le fait que l’auteur mette en évidence l’impossibilité de l’homme à se mettre à la place d’autrui, on peut nuancer cette thèse. Nous percevons autrui grâce à l’image qu’il nous donne à voir, et ce grâce au « corps phénoménal » décrit par Merleau-Ponty. Cependant, ce qu’il laisse paraître n’est pas exactement voire complètement différent de ce qu’il ressent. La dernière idée étudiée sera la subjectivité de chacun qui s’oppose à un certain projet commun.

De nombreux repères, qu’ils soient sociaux, culturels, émotionnels ou corporels nous sont inculqués dès notre plus jeune âge et nous aident à comprendre et analyser la conduite d’autrui. En effet, sans forcément vivre l’expérience « interne » d’un état, nous pouvons pour la plupart les considérer. Une personne en colère qui n’essaye pas de maquiller ce sentiment se fera trahir par des poings serrés et un visage crispé même s’il ne nous en fait pas part à travers le langage (paroles dans ce cas-ci).  De même pour une personne triste ou en deuil qui laissera couler des larmes et sanglotera. Lors d’un évènement marquant, le corps et l’esprit sont tous les deux affectés et indissociables, et ne font que refléter les fortes émotions qui les traversent. Néanmoins, ces comportements (tels que le deuil et la colère) ne sont pas seulement des propriétés subjectives de l’individu, elles appartiennent à un « être au monde » et se déclinent chez tous. Sachant souvent par expérience personnelle que les larmes sont l’expression de la tristesse, nous déduisons spontanément, en voyant quelqu'un pleurer, qu’il est triste. Nous faisons donc une inférence qui va de notre cas personnel (ma tristesse) à un autre cas particulier (sa tristesse). Nous présupposons presque inconsciemment que tous les hommes sont faits de la même manière, et en déduisons que l’autre est comme nous : il pleure donc il est triste. Mais l’interprétation devrait être polyvalente pour respecter la complexité d’autrui. Les larmes ne sont pas toujours signe de tristesse, au contraire, elles peuvent signifier un sentiment opposé : la joie. Il est donc arbitraire de choisir une interprétation sous prétexte qu’elle est notre réaction habituelle. Cette universalité explique le fait de faire preuve d’empathie et de réagir face à la phénoménologie du corps d’autrui autrement dit son expérience visible.

Cependant, le comportement d’autrui n’est qu’une simple devanture de son être. En effet, il existera toujours un écart entre ce qu'autrui vit et la manière dont je me représente ce qu'il vit. Autrui est dans un rapport immédiat à la situation puisqu'il la vit. Or, je suis dans un rapport médiat à cette situation puisque je me la représente. Nos situations et nos sentiments ne sont donc pas superposables. Cet écart est en partie dû à la médiation entre autrui et moi qui rajoute une distance entre sa situation vécue et celle que je me ferais de la sienne, qui sera seulement apprésentée et limitée dans le temps et dans l’intensité. Dans le cas du deuil, la douleur qu’un homme ressent lorsqu’il perd sa femme par exemple est inimaginable pour moi. Si par un « mouvement d’amitié », soit une certaine empathie je peux essayer de participer à ce deuil, la différence d'intensité entre ce qu’autrui vit et ressent, et ce que je peux me représenter qu'il vit, sera immense. De plus, il est toujours possible pour moi, contrairement à autrui, de revenir à ma position initiale, c'est-à-dire faire cesser le sentiment imaginé tandis que la douleur de l’autre est intense et illimitée. De plus, il faut distinguer autrui et son comportement, comme le fait Merleau-Ponty. En réalité, nous n'avons jamais accès qu'au comportement d'autrui et non à son vécu. Ainsi, autrui peut mentir en quelque sorte sur ce qu'il ressent tout comme par politesse ou par manque d’envie. Alors, à un simple « comment vas-tu » nous répondons « bien » par peur de gêner l’autre ou par manque d’envie de développer. Le caractère imprévisible d'autrui rend vaine toute tentative de fondation d'une connaissance d'autrui sur son comportement. Si autrui se dérobe aux savoirs que j'ai sur lui, ce n'est pas parce qu'il diffère de moi c'est parce qu'il diffère de lui-même. Il serait donc impossible de se mettre à la place d'autrui quelque soit la situation.

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