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La conscience peut-elle être un fardeau?

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Par   •  29 Décembre 2018  •  Dissertation  •  2 847 Mots (12 Pages)  •  1 934 Vues

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TISSOT                                                                                                                          TES3

MAXIME

LA  CONSCIENCE PEUT-ELLE ÊTRE UN FARDEAU ?

        Étymologiquement, la « conscience » signifie le savoir, selon le Larousse, la conscience est « la connaissance […] que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur ». La conscience est donc la connaissance de soi, mais c'est aussi la connaissance d'autrui, la capacité de s'identifier, d'identifier ses désirs, de se forger un opinion, d'imaginer des concepts et d'agir après un jugement et une réflexion logique. La question ici est de savoir si cette conscience peut devenir un fardeau, c'est à dire une peine, une charge et plus largement un obstacle au bonheur et au bien-être de l'Homme.

Nous sommes donc amenés à nous demander si les capacités telles que la connaissance de soi et d'autrui, la mémoire, l'imagination, la construction d'un opinion ou d'un jugement logique, qui sont propres à la conscience humaine sont un privilège pour l'Homme ou un obstacle à sa liberté essentielle, à son bonheur et à son bien-être.

Dans un premier temps, nous verrons en quoi la conscience est une clé de la grandeur de l'homme ; nous verrons ensuite comment la conscience est pour l'Homme un obstacle à sa liberté et à son bonheur ; enfin, nous aborderons la notion de fardeau bénéfique pour l'Homme.

La conscience confère à l'Homme plusieurs pouvoirs qui le rendent supérieur aux autres espèces d'êtres vivants. La conscience serait alors la clé de la grandeur de l'Homme est ne peut pas être un fardeau.

        Tout d'abord, la conscience confère à l'Homme le pouvoir de la connaissance de soi-même. Il y a chez l'Homme la présence du Sujet, c'est à dire que l'Homme a connaissance de lui-même, c'est un être subjectif ayant la capacité d'introspection. Il y a dans toutes civilisations, même les plus primitives, dans tous les langages une façon de dire « Je » pour parler de soi. Je suis la seule personne à pouvoir parler de moi même en disant « Je ». Ce « Je » est une façon de s'affirmer soi-même et témoigne d'une connaissance de soi chez l'Homme. La capacité à se connaître et à s'identifier soi-même apparaît chez l'Homme à l'enfance. Avec la psychanalyse, Freud explique que l'enfant ne dit pas « Je » dès qu'il commence à parler. Il commence par parler de lui à la troisième personne (par son prénom) et ne dit « Je » seulement à partir du développement de la conscience humaine. Il prend alors conscience de lui-même. L'enfant est donc au départ comme l'animal, il n'est pas conscient de lui-même mais contrairement à l'animal, il le devient et devient par conséquent supérieur aux autres êtres vivants grâce à la conscience.

        Après avoir pris conscience de lui-même, l'Homme est capable de prendre conscience de son environnement. Il peut alors l'analyser et analyser la situation dans laquelle il se trouve à l'instant T. Après cette analyse, si l'Homme se retrouve dans une situation inconnue ou hostile, il mettra en œuvre sa capacité de réflexion pour se sortir de cette situation inconfortable. Cette capacité est due à la conscience réflexive propre à l'Homme, qui rentre en opposition avec l'inconscient et le mécanisme métaphysique des autres êtres vivants. La mémoire dont dispose l'Homme lui permet de se rappeler de ces situations situations inconfortables, il va donc essayer de les éviter, la conscience lui donne donc un pouvoir d'anticipation et d'appréhension, qui est absent, ou du moins moins développé chez les animaux. La conscience permet également à l'Homme d'avoir un esprit critique et un opinion. Il est donc capable de penser et de réfléchir à ce qui sera le mieux pour lui et son développement. L'Homme cherche à atteindre un idéal meilleur et à améliorer sa condition, contrairement à l'animal qui ne cherche que la survie et se satisfait de sa condition naturelle. L'Homme n'agit pas sans réfléchir.

Gómez Pereira dit en 1554 « Cogito ergo sum » phrase qui sera reprise plus tard par Descartes en français : « Je pense donc je suis ». Chez ce dernier, cette phrase exprime le pouvoir propre à l'humain de penser, et son pouvoir d'agir selon ce qu'il croit lui être bénéfique. Par exemple, l'Homme travaille pour gagner de l'argent, il obéit pour échapper aux réprimandes, etc.        

        Cette fameuse phrase de Descartes commence donc à aborder une capacité d'action après réflexion propre à l'Homme. L'Homme agit selon des désirs et un objectif d'amélioration de sa condition et non pas de manière instinctive comme l'animal qui ne cherche que la survie. La conscience libère donc l'Homme de l'instinct et le rend alors supérieur aux autres êtres vivants.

Contrairement, à l'animal, l'Homme n'est pas naturellement adapté à un milieu naturel précis. Il est même métaphysiquement adapté à aucun milieu, il naît sans pelage pour le protéger du froid, sans nageoire pour se déplacer facilement dans l'eau, est trop gros pour se cacher facilement n'importe où etc. De ce fait, il est obligé de fabriquer des outils, des objets pour vivre. Des philosophes comme Bergson parlent alors de l'Homme comme un « Homo Faber », qui a cela de supérieur à l'animal qu'il est capable de créer et de fabriquer des outils pour survivre a n'importe quel environnement. Contrairement à la plupart des animaux et des plantes, il n'a pas d'écosystème donné et a une capacité d'adaptation quasiment infinie.

Cette capacité d'adaptation est expliquée dans le mythe de Prométhée et Épiméthée (Platon). Selon la légende, Épiméthée aurait été en charge de répartir les qualités entre les différentes espèces animales pour les adapter à un milieu de vie spécifique. Seulement, il aurait oublié l'espèce humaine qui se retrouva alors sans protection naturelle  face aux éléments et incapable de survivre à l'état naturel. Son frère, Prométhée voulu alors réparer cet oubli et leur attribua le feu qu'il aurait volé à Hélios ainsi que l'art et les techniques, dérobés à Athéna. En faisant cela, il permet et l'humain de créer des objets pour se défendre des attaques de la Nature.

        Nous avons donc vu que la conscience confère à l'Homme le pouvoir de se connaître soi-même, de connaître son environnement, d'analyser les situations dans lesquelles il se trouve, d'avoir un esprit critique et réfléchi et d'agir en fonction de ces connaissances et du résultat de ces analyses, et de ces réflexions. La conscience semble alors loin d'être un fardeau mais nous allons voir dans cette seconde partie que d'autres de ses caractéristiques peuvent la faire devenir un fardeau pour l'Homme, obstacle à sa liberté qui est une clé essentielle de son bonheur et de son bien être en tant qu'être humain.

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