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L'inconscient dans l'action selon Bergson

Cours : L'inconscient dans l'action selon Bergson. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2013  •  Cours  •  4 425 Mots (18 Pages)  •  2 345 Vues

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Compléments au cours sur la conscience et l’inconscient L’inconscient dans l’action et dans la perception selon Bergson et Husserl

L’inconscient dans l’action selon Bergson :

Est-ce que j’ai toujours conscience de ce que je fais, quand je le fais ? Spontanément, on a envie de dire oui : si je me lève tout à coup et que je m’en vais en vous laissant là, on voit mal comment je pourrais le faire sans m’en apercevoir.

Et pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Oui, si je choisis de faire quelque chose, alors mon action est consciente, mais le problème c’est qu’on n’est pas toujours en train de choisir, justement. Une action, ca ne désigne pas forcément une décision que je prends de faire un coup d’éclat. Bien souvent, une action, c’est quelque chose de beaucoup plus simple, qui n’exige pas la conscience. Si vous êtes attentifs à vous-mêmes, vous verrez que vous faites sans cesse des choses sans vous en apercevoir, sans en prendre conscience.

Lisons le texte de Bergson, qui va nous en apprendre plus sur ce sujet.

Qu’arrive-t-il quand une de nos actions cesse d’être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s’en retire. Dans l’apprentissage d’un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu’il vient de nous, parce qu’il résulte d’une décision, et implique un choix; puis, à mesure que ces mouvements s’enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de décider et de choisir, la conscience que nous en avons, diminue et disparaît. Quels sont, d’autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait ? Les variations d’intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu’il en est ainsi de la conscience en général.

Bergson (1859-1941), L’énergie spirituelle.

Il va montrer qu’on n’a pas toujours conscience de ce qu’on fait, et va étudier deux cas : le

passage de la conscience à l’inconscience, et le passage de l’inconscience à la conscience.

Le premier cas, c’est celui de l’automatisme. Automate, cela veut dire ce qui se meut de soi- même. L’automatisme, c’est donc l’action qui se produit d’elle-même, sans que j’ai besoin d’en avoir conscience.

Quand une action devient automatique, on cesse d’en avoir conscience, on agit sans y penser.

Pensons à des expressions courantes : quand quelqu’un agit mal, commet une erreur, on lui dit : « mais où as-tu la tête ? », ou encore « tu n’es pas à ce que tu fais ». Ca veut bien dire qu’il agit sans être présent à ce qu’il fait, il ne pense pas à ce qu’il fait, il ne s’en rend pas compte car son esprit est ailleurs. Son action n’est pas accompagnée de savoir, elle n’est pas consciente.

L’action est totalement automatique, mécanique. Pour prendre une image, on pourrait dire qu’on agit souvent en pilotage automatique.

Ex : quand on se gratte machinalement, on n’est pas en train de penser « je suis en train de me gratter actuellement ». Pendant toute la journée, vous respirez, mais vous ne vous dites jamais que vous êtes en train de respirer, vous n’y pensez pas.

Quelles sont ces actions inconscientes ? Des actions automatiques > Bergson ne prononce pas ici le mot d’habitude, mais c’est bien de cela qu’il s’agit.

Quand j’ai l’habitude de faire quelque chose, je la fais sans plus y penser. La plupart des nos actions sont répétitives, on fait la même chose tous les jours, donc on n’a plus besoin d’y penser.

Ex : je me prépare machinalement un café, le matin, et je le bois machinalement. Je ne me dis pas « tiens, et si je me préparais un bon café ? Et je ne me dis pas, sortons le café, prenons une dose, mettons la dans la machine, maintenant sortons une tasse, remplissons la d’eau et versons le contenu de l’eau, attendons que la machine soit prête, puis appuyons sur le bouton pour faire couler le liquide ». Et pourtant, je fais toutes ces choses.

Je me douche machinalement, sans me dire, dosons le chaud et le froid, commençons par laver le haut, et maintenant les pieds, et maintenant, prenons le champoing pour nous laver les cheveux.

On fait cela en pensant totalement à autre choses : on n’est pas du tout à ce qu’on fait et on pense plutôt à ce qu’on va faire aujourd’hui.

Ensuite on met nos chaussures et on fait des lacets : c’est une opération complexe, qui a plusieurs étapes, mais on le fait sans y penser.

On part au lycée et on parcourt des rues sans chercher son chemin, sans faire attention à la direction qu’on prend.

C’est ce que dis bien l’expression courante : métro, boulot, dodo > une vie mécanique dont nous sommes totalement absent. Parce qu’au fond cette vie là n’a plus besoin de nous, elle fonctionne en roue libre.

Pourquoi est-ce qu’on cesse d’avoir conscience de ce qu’on fait ?

Pour une raison simple : on a plus besoin d’en avoir conscience, donc la conscience se tourne vers autre chose plus intéressant. Une fois l’habitude acquise, je n’ai plus besoin que la conscience reste pour piloter, pour guider mon action en faisant des choix, en prenant des décisions.

Quel est le rôle de la conscience dans l’action : choisir, décider : la conscience décide de faire telle chose plutôt qu’une autre. Mais on n‘a pas besoin de choisir en permanence, une fois suffit. Une fois que j’ai décidé que cette année j’irais tous les matins au lycée, alors je n’ai plus besoin de le décider tous les matins, donc je n’ai plus besoin d’en avoir conscience, donc j’y vais mécaniquement, sans conscience.

L’habitude annule la conscience.

Bergson donne un autre exemple que l’habitude, c’est celui de l’exercice. Apprendre un exercice, c’est commencer par avoir conscience des actions, et ensuite elles deviennent inconscientes.

Ce qui est intéressant avec cet exemple, c’est qu’on voit que c’est une bonne chose

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