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Comment expliquer la conscience à un enfant ?

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Par   •  29 Octobre 2017  •  Dissertation  •  16 971 Mots (68 Pages)  •  1 275 Vues

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INTRODUCTION :

Les mots ont souvent du mal à décrire l’évidence. Ainsi, si la conscience, comme objet à définir, peut aller de soi, c’est la définition de celle-ci qui peut se révéler un exercice difficile. Et avant d’aborder l’aspect philosophique et résolument complexe de la conscience, peut-être, la sagesse commanderait d’emprunter la voie de la simplicité, voire même la simplicité « enfantine ».Comment pourrais-je expliquer la conscience à un enfant ?

En réfléchissant, pas trop longtemps car l’enfant est impatient, je lui dirais: « imagine que ton camarade se fait punir pour une bêtise que tu as faite, mais personne ne le sait, tu seras d’abord heureux d’avoir échappé à la punition, puis tu seras gêné, peut-être malheureux car tu trouveras cela injuste. Alors peut-être tu te dénonceras et tu seras puni, peut-être même que ta punition sera plus sévère que celle qu’il a eue, mais bizarrement, tu te sentiras heureux d’avoir fait ce qui était juste »

Bien évidemment, cet exemple peut être décliné à bien d’autres « mauvaises actions » comme de tricher à l’examen, de mentir ou de voler de l’argent à ses parents. L’idée sous-jacente reste cependant la même et peut s’expliquer ainsi à l’enfant : «  la conscience, c’est cette petite voix à l’intérieur de nous qui renvoie à ce que nous savons, et qui nous pousse à corriger nos erreurs et à nous améliorer ». A ce propos, une des métaphores les plus magnifiquement illustratives de la conscience s’adresse aux enfants, il s’agit de la  célèbre figure de Jimini Criquet dans Pinocchio.

De ce sympathique prologue, quelles caractéristiques de la conscience, telle qu’expliquée à l’enfant, peut-on davantage enrichir et complexifier pour un public plus adulte, c’est-à-dire sans s’attarder sur des évidences telles que l’intériorité, l’appartenance au soi et le substrat moral. Il va en effet de soi qu’il y a bien plus de la conscience que la dichotomie bonne et mauvaise, même si ces éléments là seront intégrés dans l’étude, philosophique et, plus tard, sophrologique.  

- La conscience est un contenant : c’est un réservoir à connaissances, émotions et à réactions au monde et aux évènements, en somme, le disque dur de notre vécu, une mémoire interne aux effets curieusement rétroactifs puisqu’on peut encore conserver des émotions reliées à des évènements du passé, malgré les changements (physiques ou situationnels) qui nous ont affectés. Ce qui amène directement à la seconde caractéristique.

- La conscience est une force : elle pousse son sujet à l’action, au choix ou une décision. On sollicitera moins sa conscience pour décider du plat à préparer au dîner que de son orientation pour les études, ou du verdict d’un procès. La conscience intervient dans des sujets graves qui impliquent de puiser dans le « réservoir à vécu ». Et comme le suggère l’exemple expliqué à l’enfant, la conscience permet de se corriger ou de s’améliorer, ce qui nous ramène à l’aspect le plus fondamental.

- La conscience est positive : elle est la manifestation de la propension universelle de l’homme vers le Vrai, le Bien, le Beau et le Juste. En effet, un complexe physique relève de l’angoisse de ne pas adhérer à sa propre idée du beau, la culpabilité naît de la digression par rapport aux autres notions de justice, de vérité et de bien. La conscience d’avoir mal agi, constitue déjà un début de  rédemption. La conscience est fondamentalement dirigée vers des actions positives ou du moins, perçues comme telles. Elle peut toutefois être réprimée si le caractère malveillant d’un individu dépend d’une force supérieure à celle de sa propre conscience (addiction, influences, angoisses etc.), mais la voix n’en est jamais silencieuse pour autant, on choisit juste de ne pas l’entendre.

En faisant une synthèse de ces éléments, au risque de s’éloigner d’une compréhension philosophique de la ‘conscience’, celle-ci se matérialise de façon intéressante sous la forme d’une source d’ondes positives qui régissent et réagissent à nos actions, le terme ‘positives’ décrit ici la tendance naturelle de ce que dicte notre conscience. En effet, elle n’amène pas forcément à des actions positives, soit du fait de lectures erronées des choses, soit d’une résistance propre au sujet. Car, toute force implique inévitablement une résistance.

On peut employer une métaphore scientifique en comparant la conscience au noyau dur de notre existence, tel le noyau terrestre qui régit tout le champ magnétique de la planète. Nos actions tendent toutes vers la satisfaction de notre conscience, car nous vivons tout de même pour nous-mêmes. Et tout problème d’harmonie entre la conscience et ce qui lui est extérieur peut s’assimiler à un genre de dérèglement magnétique à corriger. Allons plus loin, ce qui est extérieur à la conscience inclut le monde extérieur au sujet de la conscience. Or le sujet de la conscience, avant d’être conscience est également un corps détenteur de conscience.  Dans quelle mesure alors ce corps est-il à considérer comme élément de l’extériorité avec laquelle la conscience doit apprendre à cohabiter ?

Pour schématiser ce propos, nous dirions que nous vivons tous en deux mondes, le monde extérieur, celui de nos actions et interactions, de nos échanges, de nos conflits, de nos rencontres, le monde où nous ne sommes qu’un parmi tant d’individus. Puis il y a le monde interne de notre conscience, dans lequel nous sommes cette fois-ci le centre, la référence unique, ce qui ne nous exempt pas de situations conflictuelles non plus.  En effet, notre vision du monde extérieur peut impacter notre conscience, et vice versa, les interactions sont évidentes, de même que les risques que cela ne dérivent en état de consciences pathologiques, consistant en visions négatives, altérées ou perverties de l’un des deux mondes.

La présente recherche sur la conscience démontrera, par le biais de ma formation et de mon expérience propre, dans quelle mesure la sophrologie peut être source d’une harmonisation efficace entre le corps et l’esprit, esprit comme conscience du monde, conscience du corps, et conscience de cette propre conscience. Mais pour apporter des éléments de réponses pertinents, je ne pourrais faire l’économie d’une étude philosophique de la conscience à travers les âges. En effet, depuis que l’Homme philosophe, l’essentiel de sa philosophie s’est articulée autour de la conscience. Notre conscience, à la fois fascinante et mystérieuse,paradoxalement l’objet ET le sujet de nos interrogations les plus vastes, les plus collectives et les plus intimes.

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