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Société et Etat : peut-on critiquer la démocratie ?

Cours : Société et Etat : peut-on critiquer la démocratie ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2020  •  Cours  •  1 752 Mots (8 Pages)  •  502 Vues

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Société et Etat

Peut-on critiquer la démocratie ?

Abstention massive aux élections, mouvements de désobéissance civile, grogne des élus de base contre le gouvernement… La démocratie représentative serait-elle en crise ?  Peut-on en effet critiquer la démocratie ? La question du “peut-on” n’est pas ici la question de la capacité mais celle de la légitimité. Le verbe “critiquer” vient du verbe “krinein”, faire le tri mais aussi dire du mal. Peut-on juger alors négativement la démocratie ? Quand au terme “démocratie”, il désigne le pouvoir du peuple; la démocratie serait- ainsi le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. La démocratie ne devrait-elle pas dès lors être tenue pour le meilleur régime politique ? Au nom de quelles valeurs va-t-on critiquer ce qui semble être la valeur politique par excellence. Doit-on alors considérer que ce qui est critiquable c’est le principe démocratique ou alors les dysfonctionnements de certaines démocraties ? C’est ainsi que dans un 1er moment, nous analyserons la démocratie tant au niveau de ses principes que de ses réalisations historiques. Le 2nd moment, quant à lui, s’efforcera de montrer que les critiques que l’on adresse à la démocratie se font paradoxalement au nom de l’idéal démocratique. Cela signifie-t-il alors que nos régimes démocratiques sont perfectibles et que la démocratie est un régime toujours à améliorer ?

I- La démocratie comme le meilleur des régimes politiques

  1. La définition de l’idéal-type de la démocrati ou le siècle de Périclès

Ernest Renan parle, par rapport au 5ème siècle avant JC, du “miracle grec” afin d’évoquer la naissance de la philosophie, de la tragédie et de la démocrati comme système politique. C’est d’ailleurs un historien, Thucydide, qui a donné, en faisant parler Périclès, une définition de la démocratie (texte 1). Selon lui, la démocratie est tout d’abord, le pouvoir donné à la majorité (démos). Ensuite, la loi y est égale pour tous (principe d’isonomie*). Enfin, la démocratie, c’est une méritocratie**. Ces 3 principes ont été plus ou moins mis en oeuvre dans la société grecque. Toutefois, la démocratie grecque était profondément inégalitaire puisqu’elle considérait que tout le monde n’était pas citoyen et que, par nature, certain individus valaient beaucoup moins que d’autres. En ce sens, nos démocraties modernes sont très éloignées des démocratie grecques directes et esclavagistes.

* L’isonomie désigne le fait d’être soumis à la même loi. A l’origine l’isonomie est l’égalité des droits civiques avec l’idée de partage effectif du pouvoir. Le principe d’isonomie a été mis en place à Athènes en 508 avant JC par Clisthène, donnant à tous les citoyens les mêmes droits, y compris celui d’être magistrat.

** La méritocratie est un système dans lequel le mérite détermine la hiérarchie

  1. Les démocraties modernes

La grande préoccupation de la pensée du 18ème siècle est de donner un cadre institutionnel au pouvoir politique, et cela va passer tout d’abord par de la théorisation de la notion de souveraineté. La souveraineté c’est le fait, pour un Etat, de n’avoir rien au dessus de lui, donc de détenir le pouvoir suprême. C’est jean Bodin (texte 2), au 16ème siècle, qui est le premier à avoir théorisé le concept de souveraineté. Il dit : “ La souveraineté c’est la puissance absolue et perpétuelle de la République” (“République” étant à entendre au sens “Etat”). Rousseau reprend cette notion de souveraineté en faisant du peuple le seul détenteur de celle-ci. Il est partisan de la souveraineté populaire, c’est-à dire de la démocratie directe et donc du mandat impératif* (texte 3).

*Un mandat impératif (du latin imperatus : commandé, ordonné) est d’une manière générale, un pouvoir délégué à une personne ou à une organisation désignée afin de mener une action prédéfinie et selon des modalités auxquelles elle ne peut déroger.

Cette perspective sera celle de la Constitution, à la différence que la souveraineté n’est pas populaire mais nationale. Citons l'article 3 de la Constitution de 1958 : “La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par voie de référendum”. Ce n’est plus un mandat impératif mais un mandat représentatif*. Précisons d’ailleurs que si le député est représentant de sa circonscription, il est avant tout représentant de la nation.

*Un mandat représentatif est une forme de mandat politique qui possède la caractéristique d’être général, libre et non révocable. c’est-à-dire que le représentant peut agir en tous domaines à sa guise car il n’est pas tenu de respecter les engagements qu’il aurait éventuellement pris devant ses mandants.

Transition : On voit bien que si la démocrati apparaît comme le meilleur des régimes politiques, le meilleur ne saurait être parfait. Et si les critiques peuvent porter sur les principes de la démocratie, ne portent-elles pas le plus souvent sur les dysfonctionnements de la nation.

II- Les critiques adressées à la démocratie

  1. La démocratie directe ou l’incompétence au pouvoir : la tentation de la République de philosophes-rois

Ce procès en incompétence se retrouve chez Platon (texte 4) car pour lui, la cité idéale, le meilleur régime politique n’est certainement pas la démocratie mais l’aristocratie*, c’est-à-dire le pouvoir donné au meilleur. La “République des philosophes rois”, c’est ainsi le pouvoir qui doit être entre les mains de ceux qui ont le savoir. Chez Platon, tous les individus ne sont pas égaux : il y a ceux qui savent et qui ont le pouvoir, les guerriers menés par leur coeur et tous les autres, menés par le ventre, la partie appétitive. La démocratie c’est ainsi le risque de l’incompétence au pouvoir. La démocratie indirecte et représentative aurait dès lors au moins un avantage, selon Montesquieu (texte 5) à savoir que les représentants seront peut être un peu moins incompétents que le peuple.

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